FRANCE
Le Sous-marin nucléaire d’attaque Suffren a réalisé son premier déploiement opérationnel
La Marine Nationale a annoncé le 5 janvier que le sous-marin nucléaire d’attaque Suffren avait achevé sa première mission auprès du porte-avions Charles de Gaulle et qu’il était rentré en France le 4 janvier. La tête de série de la classe Barracuda a été admise au service actif en juin 2022. La Marine a indiqué que l’équipage du SNA avait retrouvé le port de Toulon, “[…] après plus d’un mois passé au sein du groupe aéronaval (GAN). Déployé en Méditerranée, il a participé à la mission ANTARÈS”.
- Premier des six nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque (SNA), le Suffren était déployé opérationnellement pour la première fois au sein du GAN. Depuis le 3 janvier, le porte-avions Charles de Gaulle fait une escale à Djibouti, pays avec lequel la France négocie actuellement le renouvellement de ses accords de défense.
- Le Suffren a « contribué à la connaissance et à l’anticipation des crises dans les zones d’intérêts stratégiques, concourant ainsi à la capacité autonome de décision de la France ». Cette mission de renseignement permet à la Marine de mieux préparer ses futurs déploiements. Les cinq autres sous-marins de cette classe (Duguay-Trouin,Tourville, De Grasse, Rubis et Casabianca) entreront au service actif entre 2023 et 2030.
- La force maritime française a également indiqué que ce déploiement avait permis de valider la capacité du Suffren “à conduire une frappe contre terre au missile de croisière naval (MdCN), coordonnée avec les autres unités du groupe, particulièrement les frégates multimissions et Rafale Marine.”
La France annonce la livraison à l’Ukraine de chars de combat légers
Le mercredi 4 janvier, le président français Emmanuel Macron a annoncé à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky que la France fournirait à l’Ukraine des “chars de combat légers”. Dans un tweet, le président ukrainien a précisé qu’il s’agit de AMX-10 RC et a salué le renouvellement du soutien de l’hexagone dans le cadre de la guerre sur son territoire, qui dure depuis le 24 février 2022.
- La France avait déjà livré des systèmes de défense antiaériens Crotale, des missiles antichars, des munitions, des lance-roquettes unitaires (LRU) ou encore des véhicules blindés de transport de troupes. Le nombre de chars et les délais de livraisons n’ont pas encore été précisés.
- Les AMX-10 RC (mis en service en 1981 au sein de l’armée de Terre) sont des blindés légers à canon, sur roues. Considérés comme mobiles et performants, ces chars demeurent anciens et ont vocation à être remplacés par le Jaguar au sein de l’armée française. Selon le ministère des armées, la France en possède 247.
- Dans le même temps, l’Allemagne et les États-Unis ont également annoncé qu’ils fourniraient des blindés, respectivement des Marder et des M2 Bradley. Kiev avait déjà reçu plusieurs centaines de chars lourds T-72, conçus dans les années 1970, de la part des membres de l’Otan issus de l’ex-Pacte de Varsovie. Ces livraisons supplémentaires laissent présager qu’une nouvelle contre-offensive ukrainienne conséquente est à venir.
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EUROPE
Essoufflement des tensions récentes entre la Serbie et le Kosovo
Le jeudi 5 janvier 2023, la Force pour le Kosovo (KFOR), dirigée par l’OTAN, a dégagé les derniers véhicules qui bloquaient les routes dans le nord du Kosovo suite aux nouvelles tensions entre autorités serbes et kosovares fin décembre. Cette courte crise a atteint son paroxysme avec le déplacement le 25 décembre du chef d’état-major et de troupes serbes à moins de dix kilomètres de la frontière avec le Kosovo, suivi de la fermeture par les autorités kosovares du plus grand poste-frontière avec la Serbie trois jours plus tard
- La reprise des tensions entre les deux pays prend sa source dans une décision apparemment banale du gouvernement kosovar datant de début novembre, qui impose un seul modèle – kosovar – de plaques d’immatriculation sur l’ensemble du territoire, interdisant de fait l’usage de plaques serbes tacitement autorisées jusqu’alors. Cette mesure, perçue comme une provocation par la minorité serbe du nord du pays, a conduit à plusieurs épisodes locaux de rébellion au cours desquels ont été érigés de multiples barrages routiers.
- Le 21 décembre, la Première Ministre serbe avait déclaré que les deux pays étaient “au bord du conflit armé”, bien que la mesure ait été abandonnée. Du côté kosovar, on avait alors dénoncé alors une tentative de déstabilisation par la Serbie, qui profiterait d’une crise “mineure” pour faire valoir ses intérêts.
- Si cette crise refroidit les relations entre les deux pays, plusieurs observateurs étrangers font néanmoins valoir qu’il est peu probable qu’elle débouche sur un conflit ouvert, dans la mesure où la Serbie comme le Kosovo sont actuellement engagés dans un processus d’adhésion à l’Union Européenne conditionné expressément par Bruxelles au maintien de relations d’entente dans la zone des Balkans.
Renforcement des postures de défenses en Europe de l’Est
En déplacement à Varsovie le 27 décembre dernier, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a rencontré son homologue polonais, Mariusz Blaszczak. À l’occasion de cette rencontre, les autorités polonaises ont signé pour 575 millions d’euros l’acquisition de deux satellites d’observation français, pour une mise en orbite d’ici à 2027. Parallèlement en République Tchèque, la ministre de la Défense Jana Černochová a proposé d’ancrer dans la loi l’obligation pour l’État de consacrer au moins 2% de son PIB aux dépenses militaires, obligation qui prendrait effet dès le budget 2024 et qui représenterait une hausse de près d’un milliard d’euros, pour 5,4 milliards actuellement alloués.
- Ces mesures sont évidemment à replacer dans le contexte du conflit en Ukraine, et de la menace directe représentée par la Russie pour les pays de l’est de l’Europe. À ce titre, Sébastien Lecornu a également tenu au cours de sa visite à saluer la solidarité affichée par la Pologne dans le cadre de la guerre, qu’il juge “historique”.
- Si l’obligation de consacrer au moins 2% du PIB aux dépenses militaires était théoriquement déjà induite par la présence de la République Tchèque au sein de l’OTAN, cet engagement n’avait visiblement jusqu’à récemment que valeur de principe : en 2020, le budget de la Défense du pays ne représentait ainsi qu’1,3 % du PIB.
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AMÉRIQUES
Visite surprise de Volodymyr Zelensky à Washington le 21 décembre 2022
Mercredi 21 décembre 2022, pour sa première visite hors d’Ukraine depuis le début de l’offensive russe le 24 février dernier, Volodymyr Zelensky s’est rendu à Washington où il a été reçu en « héros » à la Maison Blanche comme au Capitole. Joe Biden a renouvelé le soutien des Etats-Unis à l’Ukraine « aussi longtemps qu’il le faudra », tout en ajoutant que la solidarité transatlantique demeurait intacte. Obtenant de Washington une nouvelle aide militaire équivalente à 1,8 milliard de dollars et comprenant le système de défense sol-air Patriot, le président ukrainien a ensuite assuré aux élus américains : « Votre argent n’est pas de la charité, c’est un investissement dans la sécurité mondiale et la démocratie ». Il a mentionné son « plan de paix » en dix points, initialement présenté le mardi 15 novembre au G20, qui demande notamment le rétablissement de l’intégrité territoriale de l’Ukraine sans « aucun compromis ».
- Vendredi 6 janvier, le Pentagone a annoncé un nouveau paquet d’aide de plus de 3 milliards de dollars incluant, entre autres, 50 blindés de combat équipés de 500 missiles antichars TOW. Un financement de 225 millions de dollars est également inclus afin de contribuer à la modernisation de l’armée ukrainienne à long terme.
- Vendredi 30 décembre, Joe Biden a signé la loi « omnibus » pour financer les dépenses du gouvernement fédéral pendant six mois, approuvé in extremis par le Congrès une semaine auparavant. Ce budget de 1,6 milliard de dollars comprend une rallonge de 45 milliards de dollars au profit de l’Ukraine. Le budget de la Défense augmentera quant à lui de 10% pour atteindre 858 milliards de dollars.
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RUSSIE/NEI
Pas de trêve pour les périodes de fêtes, marquées par d’importants bombardements
Jeudi 5 janvier, le président russe Vladimir Poutine a ordonné un cessez-le-feu en Ukraine pour la fête de Noël orthodoxe, suivant la suggestion du patriarche russe Kirill et du chef d’Etat turc Recep Tayyip Erdogan. Cette proposition a été dénoncée par Kiev comme une tentative de bloquer la progression des forces ukrainiennes dans le Donbass et qualifiée d’hypocrite puisque la Russie n’avait pas accepté la trêve de Noël et de Nouvel An proposée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. En effet, entre les 24 et 31 décembre, des villes comme Kherson, Kharkiv, Bakhmout, Kiev, Odessa et Lviv ont été particulièrement bombardées, faisant de nombreux dégâts humains et matériels, et privant la plupart de ces régions d’électricité alors que les conditions météorologiques se dégradent.
En représailles, pendant la nuit de la Saint-Sylvestre, l’armée ukrainienne a frappé la base russe de Makiïvka, située dans le Donbass à 11km du front, faisant 89 morts selon les sources russes ou 400 morts selon les sources ukrainiennes. C’est l’une des rares fois que le gouvernement russe reconnaît des pertes lourdes, bien qu’il rejette la responsabilité sur les soldats russes qui auraient utilisé leurs téléphones pour communiquer avec leur famille, permettant aux forces ukrainiennes de les géolocaliser.
- La religion orthodoxe est majoritaire en Ukraine et en Russie. Jusqu’en 2021, le clergé ukrainien était resté aligné par tradition sur le calendrier du patriarcat de Moscou, où Noël est fêté le 7 janvier, jour de la Nativité du Christ. Cependant, en réaction à la guerre, l’Eglise orthodoxe ukrainienne a décidé en 2022 de célébrer Noël le 25 décembre.
- Face à la « terreur » infligée par Moscou, Kiev a demandé l’exclusion de la Russie de l’ONU, le 26 décembre 2022, tout en souhaitant qu’un sommet de paix soit tenu d’ici fin février 2023, avec le secrétaire général Antonio Guterres comme médiateur. Kiev conditionne les négociations avec la Russie à sa traduction devant un tribunal pour crimes de guerre.
- En Russie, de nombreux acteurs d’influence et commentateurs pro-guerre (proches de Wagner et des sphères du FSB) accusent le haut commandement militaire russe, l’état-major et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou d’avoir permis la frappe ukrainienne du Nouvel An en rassemblant trop de militaires et de munitions dans un même espace non protégé. En réponse à Makiïvka, la Russie a revendiqué le 8 janvier une attaque sur un dortoir militaire à Kramatorsk (Donetsk), qui aurait causé la mort de 600 soldats ukrainiens. Si la ville a bien été touchée par des roquettes, aucune victime n’a été déclarée et Kiev dénonce une opération de communication.
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AFRIQUE
Dans un contexte de tensions, le Rwanda accuse la RDC de violation de son espace aérien
Mercredi 28 décembre, le gouvernement rwandais a accusé la République démocratique du Congo (RDC) de violation de son espace aérien. Selon Kigali, un avion d’attaque congolais aurait brièvement survolé la région frontalière entre les deux pays. Dans un communiqué, les autorités rwandaises ont appelé à cesser « ces provocations » et ont déploré que la communauté internationale considère le Rwanda comme un soutien du « Mouvement du 23 mars » (M23), des accusations qui légitimeraient les actions de Kinshasa sur le territoire rwandais. La veille, les autorités congolaises avaient dévoilé leur nouvelle politique de défense et également présenté à cette occasion des ressortissants rwandais accusés de complot contre le président Tshisekedi.
- Le “document de politique de défense” présenté le 27 décembre prévoit la création d’une industrie et d’une diplomatie de défense, d’une école de cadets et d’un service militaire obligatoire. L’objectif est de tripler les effectifs (actuellement 150 000 hommes) afin de lutter contre les différentes menaces (terrorisme, cybercriminalité, criminalité transfrontalière, etc.).
- Des tensions existent entre les deux pays depuis le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 mais les relations diplomatiques avaient été rétablies en 2019 lors de l’élection du président Félix Tshisekedi en RDC. Toutefois, les troubles se sont intensifiés ces derniers mois. Le gouvernement congolais fait face depuis 1 an aux rebelles du M23 (“Mouvement du 23 mars”) dans la province du Nord-Kivu à l’est de son territoire et accuse le Rwanda de soutenir ces rebelles, accusations réfutées par Kigali. Le M23 est composé d’anciens soldats congolais, principalement issus des communautés rwandophones, accusant leur gouvernement de marginaliser la minorité ethnique tutsi.
- Ainsi depuis mai 2022, Kinshasa interdit à la compagnie aérienne nationale rwandaise de survoler son territoire. De son côté, Kigali a accusé le 23 mai 2022 les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) d’avoir tiré des roquettes sur son territoire, blessant plusieurs civils. Par ailleurs, le 7 novembre dernier, un avion militaire congolais s’était déjà posé dans un aéroport de l’est du Rwanda.
Le Mozambique entre au Conseil de sécurité de l’ONU pour la première fois de son histoire
Le 1er janvier 2023, le Mozambique a remplacé le Kenya en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Élu en juin 2022 pour la première fois de son histoire pour un mandat de deux ans, le pays a annoncé vouloir faire de l’obtention de deux sièges permanents pour l’Afrique la priorité de son action.
- Le Conseil de sécurité de l’ONU se compose de 15 membres, dont 10 non permanents élus pour un mandat de 2 ans. Le Mozambique représente les pays africains lusophones au sein du Conseil de sécurité et a fait son entrée au Conseil aux côtés de l’Équateur, du Japon, de Malte et de la Suisse.
- Son entrée au Conseil de sécurité de l’ONU a lieu alors que le différend entre la République démocratique du Congo et le Rwanda s’intensifie en Afrique Centrale. Le Mozambique cherche toutefois à maintenir une politique de non alignement qui se caractérise par une stricte neutralité lors des scrutins onusiens. Ainsi lors des votes des différentes résolutions onusiennes sur la guerre en Ukraine et l’annexion illégale de territoires ukrainiens par la Russie, le pays s’était abstenu.
- Concernant sa situation interne, le Mozambique fait face à la menace terroriste dans le nord de son territoire et notamment dans la province de Cabo Delgado, riche en pétrole. Le pays s’appuie notamment sur l’aide du Rwanda dans la lutte armée contre les mouvements djihadistes.
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ASIE
Rencontre rapprochée d’avions américains et chinois en mer de Chine méridionale
Le 21 décembre dernier, un avion de chasse J-11 chinois a volé, en mer de Chine méridionale, à seulement quelques mètres d’un US RC-135 Rivet Joint, avion de reconnaissance américain non armé avec une trentaine de personnes à bord. D’après un communiqué du commandement indopacifique, cet incident aurait obligé l’appareil à effectuer des « manœuvres d’évitement pour éviter une collision ». Selon Washington, cet évènement s’inscrit dans une tendance récente de comportements de plus en plus dangereux de la part de l’aviation militaire chinoise. De son côté, Pékin a souvent critiqué l’envoi de navires et avions étasuniens en mer de Chine méridionale, notamment dans le cadre des opérations de surveillance et de voyages diplomatiques à Taïwan.
- Considérant l’île de Taïwan comme une composante de son territoire à reconquérir, la Chine multiplie ses démonstrations de force. Plus tôt en décembre, Taipei a accusé Pékin d’avoir déployé plus de soixante-dix avions de combat lors de manœuvres militaires autour de Taïwan. De son côté, l’armée chinoise a déclaré que ces exercices faisaient office de réponse aux provocations et à la collusion entre les autorités de l’île et les Etats-Unis.
- En mai dernier, un avion de surveillance australien avait également été dangereusement intercepté. En juin 2022, l’armée canadienne avait accusé des avions de guerre chinois d’harceler ses avions de patrouilles lors d’une mission de surveillance autour de la Corée du Nord, les obligeant à dériver de leur trajectoire initiale. Selon Taipei, un total de 1727 aéronefs chinois a été repéré dans la zone d’identification aérienne (ADIZ) taïwanaise en 2022, année record, contre 960 en 2021 et 380 en 2020.
Kim Jung-Un annonce la hausse “exponentielle” de l’arsenal nucléaire nord-coréen
Dirigeant d’un pays soumis aux sanctions internationales pour ses activités en matière de missiles balistiques et pour le développement de son arsenal nucléaire, Kim Jong-Un a annoncé, le 28 décembre dernier lors de la grande réunion annuelle du Parti des travailleurs, de « nouveaux objectifs militaires » pour l’année à venir. Sans plus de précisions, le chef du régime nord-coréen a souligné sa volonté de « renforcer la capacité de défense autonome » de son pays. Ce dernier a donné plus d’informations en appelant, à l’occasion du nouvel an, à une « augmentation exponentielle de l’arsenal nucléaire » afin de pouvoir faire face aux puissances sud-coréenne et américaine. Selon l’agence de presse officielle nord-coréenne, le chef du parti aurait également annoncé le développement d’un « nouveau système de missiles balistiques intercontinentaux [ICMB] » dont la principale mission serait « une rapide contre attaque nucléaire ».
- La Corée du Nord a commencé la nouvelle année sur le même ton que la précédente, avec le tir d’un missile balistique de courte portée en direction de la mer de l’Est (mer du Japon), entretenant les tensions de la péninsule coréenne. Ces dernières étant montées d’un cran suite à l’intrusion de drones nord-coréens dans l’espace aérien de la Corée du Sud, une première depuis cinq ans. Les forces sud-coréennes n’ont par ailleurs pas été en mesure d’abattre les appareils et ont même perdu un avion KAI KT-1 Woongbin lors de leur tentative d’interception.
- Les évaluations de l’Institut international sur la paix de Stockholm (SIRPI) ont estimé à vingt le nombre de têtes nucléaires détenues par la Corée du Nord. Le SIRPI estime que le stocks de matières fissiles ont augmenté depuis 2021, « peut-être assez pour produire 45 à 55 ogives ». Cet accroissement s’inscrit dans la logique de la nouvelle doctrine du pays, autorisant l’usage de frappes nucléaires « préventives » pouvant être déclenchées pour « anéantir des forces hostiles » en cas de menaces imminentes.
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AFRIQUE DU NORD/MO
Israël : des frappes visant l’Iran en Syrie et des tensions sur l’esplanade des mosquées
Dans la nuit du lundi 2 janvier 2023, l’armée israélienne a frappé l’aéroport international de Damas, provoquant la mise hors service temporaire des infrastructures aéroportuaires et faisant quatre morts, dont deux soldats syriens, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). En outre, le mercredi 4 janvier, le nouveau ministre de la Sécurité nationale et figure de l’extrême-droite israélienne Itamar Ben Gvir s’est rendu sur l’esplanade des mosquées, lieu saint au cœur des tensions israélo-palestiniennes. En réaction, le porte-parole du département d’Etat américain a indiqué que le gouvernement Biden était “profondément préoccupé par toute action unilatérale pouvant exacerber les tensions et susciter la violence”.
- Les bombardements israéliens en Syrie visent à endiguer l’influence de l’Iran aux portes d’Israël. En effet, l’Etat Hébreu souhaite empêcher l’acheminement d’armes à des groupes armés soutenus par Téhéran et aux combattants du Hezbollah libanais, de l’autre côté de sa frontière nord.
- Troisième lieu saint de l’islam et site le plus sacré du judaïsme sous le nom de « mont du Temple », l’esplanade des mosquées est située dans la vieille-ville de Jérusalem, dans le secteur palestinien occupé par Israël. En vertu d’un statu quo historique, les non-musulmans peuvent se rendre sur le site à des heures précises mais ne peuvent pas y prier. Ces dernières années, de plus en plus de juifs nationalistes défient cette interdiction, un geste perçu comme une provocation par les Palestiniens et plusieurs pays du Moyen-Orient.
- Chose rare, cette provocation israélienne a suscité des réactions de mise en garde de façon unanime à l’international. Benyamin Netanyahou, le chef revenant du gouvernement a rapidement assuré dans un communiqué “être déterminé à maintenir strictement le statu quo”. La France, par l’intermédiaire du quai d’Orsay, a indiqué qu’ “Elle condamnera toute tentative de remettre en question [le statu quo, NDLR] et prend note de l’engagement du premier ministre Benyamin Netanyahou à le faire respecter.”
Veille réalisée par Simon, Elias, Pauline, Camille, Raphaëlle et Baptiste.