Devenir directeur des Services pénitentiaires

Devenir directeur des Services pénitentiaires en France : Un rôle clé dans la gestion du système pénitentiaire

Le métier de Directeur des Services Pénitentiaires (DSP) en France constitue un pilier essentiel dans l’administration pénitentiaire, jouant un rôle central dans la gestion et la réforme du système carcéral. À la croisée de la sécurité, de la réhabilitation et de la réinsertion sociale, ce métier demande à la fois des compétences en gestion, en droit et en relations humaines. Découvrez dans cet article les missions et les défis inhérents à cette profession, ainsi que le processus sélectif rigoureux pour y accéder.

Directeur des Services Pénitentiaires : Un aperçu des responsabilités

 Le Directeur des Services Pénitentiaires est un acteur clé au sein des établissements pénitentiaires, chargé de superviser et de coordonner les activités visant à assurer la sécurité, la réhabilitation et la réinsertion des détenus. Ses missions s’étendent de la gestion opérationnelle à la mise en œuvre de politiques de réforme, en passant par la coordination des équipes pluridisciplinaires. Parmi les responsabilités clés du Directeur des Services Pénitentiaires, on peut citer :

  • Gestion quotidienne : Surveiller et organiser les activités de l’établissement, gérer les équipes de personnel pénitentiaire et assurer le respect des réglementations.
  • Réhabilitation et réinsertion : Concevoir et mettre en place des programmes de réhabilitation pour les détenus, en collaboration avec les équipes médicales, éducatives et sociales.
  • Gestion budgétaire : Gérer efficacement les ressources financières allouées à l’établissement afin d’assurer des conditions de détention adéquates.
  • Liaison juridique : Coopérer avec les autorités judiciaires pour garantir l’exécution correcte des peines et le respect des droits des détenus.

Le concours pour accéder au poste de directeur des Services pénitentiaires

Le processus de sélection pour devenir Directeur des Services Pénitentiaires en France est rigoureux et exigeant, visant à identifier les candidats les mieux qualifiés pour ce rôle central du système judiciaire. Organisé par le ministère de la Justice, ce concours évalue les compétences académiques, professionnelles et personnelles des candidats.

Voici un aperçu des principales épreuves du concours :

1/ Épreuves écrites d’admissibilité

Les candidats passent des épreuves écrites portant sur des sujets juridiques, pénitentiaires et de gestion. Ces épreuves évaluent la compréhension des enjeux du système pénitentiaire et la capacité à analyser des situations complexes.

Pour le concours externe et externes « Talents », elles sont les suivantes :

  1. Une composition portant sur l’évolution politique, sociale, économique et le mouvement des idées depuis le XVIIIe siècle (durée 4 heures ; coefficient 4).
  2. La rédaction d’une note, à partir d’un dossier de trente pages maximum, permettant de vérifier l’aptitude du candidat à faire l’analyse et la synthèse d’un problème et d’apprécier les connaissances acquises ayant trait à un sujet au choix du candidat lors de l’inscription (durée : 5heures ; coefficient 5) : soit en droit public ; soit en droit pénal ou en procédure pénale.
  3. Une option obligatoire de composition ou d’étude de cas dans l’une des matières suivantes au choix du candidat lors de l’inscription (durée 4 heures ; coefficient 4) : économie ; sciences et ressources humaines ; statistiques et mathématiques ; criminologie et droit pénitentiaire.

2/ Épreuves orales d’admission

Les candidats sélectionnés à l’issue des épreuves écrites participent à des entretiens oraux. Ces épreuves permettent d’évaluer les compétences en gestion, la capacité à prendre des décisions éclairées et la connaissance approfondie du système pénitentiaire.

  1. Grand oral (40 minutes, coefficient 9) ;
  2. Épreuve de langue obligatoire, y compris pour le concours interne ;
  3. Une interrogation orale dans des matières plus variées (histoire et relations internationales depuis 1918 ; sciences et ressources humaines (si matière non choisie à l’écrit) ; finances publiques ; droit public (si matière non choisie à l’écrit) ; droit pénal et procédure pénale (si matière non choisie à l’écrit);
  4. Test psychologiques lors de la phase d’admissibilité suivis par un entretien avec un psychologue lors du passage des épreuves orales (distinct du grand oral auquel le psychologue ne participe pas).

Conditions d’inscription aux concours 

  • Le concours externe est ouvert aux titulaires d’un des diplômes exigés pour le premier concours d’entrée à l’ENA (Bac+3), âgés de 45 ans au plus au 1er janvier de l’année du concours.
  • Pour vous inscrire aux concours de directeurs des services pénitentiaires vous devez remplir les conditions suivantes :
  • Être de nationalité française ;
  • Jouir de vos droits civiques ;
  • Ne pas avoir de mentions portées au bulletin n°2 du casier judiciaire incompatibles avec l’exercice des fonctions de surveillant
  • Vous trouvez en position régulière au regard du code du service national.

Calendrier du concours

Ouverture des inscriptions : Mois de décembre de l’année qui précède le concours

Clôture des inscriptions : Fin janvier de l’année du concours

Épreuves écrites : début du mois de mars

Résultats d’admissibilité : Fin avril

Tests psychotechniques (pour les candidats admissibles) : Début mai

Épreuves orales : Début juin (en région parisienne)

Une fois admis au concours, les élèves directeurs suivent une formation rémunérée de deux ans à l’École nationale d’administration pénitentiaire (Énap) à Agen, alternant entre des cours théoriques et des stages pratiques.

La formation de la première année se concentre sur des aspects tels que le management, la gestion des ressources humaines, la connaissance du cadre juridique et institutionnel, l’utilisation d’outils de gestion budgétaire et technique, ainsi que l’acquisition de compétences liées à la détention.

La deuxième année est principalement dédiée aux stages pratiques. Les directeurs stagiaires sont affectés dans des établissements pénitentiaires et participent à des stages courts auprès de partenaires institutionnels tels que les tribunaux, la police, la gendarmerie, les hôpitaux et les préfectures.

Après avoir achevé leur formation et leurs stages, les élèves directeurs sont évalués, notamment en fonction de leur performance en stage et de la soutenance d’un mémoire devant un jury. La décision de titularisation est prise par le directeur de l’administration pénitentiaire, marquant ainsi leur intégration définitive dans le corps des Directeurs des Services Pénitentiaires.

Un métier au carrefour des enjeux de politiques publiques de sécurité, de justice et de réinsertion sociale

En définitive, les Directeurs des Services Pénitentiaires en France jouent un rôle crucial dans le bon fonctionnement et la transformation du système pénitentiaire. Il représente une opportunité de contribuer activement la bonne réalisation des politiques publiques de sécurité, de justice et de réinsertion sociale.

Emma JOYEUX

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