FRANCE
Les priorités de l’exécutif pour la prochaine loi de programmation militaire bientôt connues
Jeudi 27 octobre, en visite à Bourges (Cher) sur le site de fabrication de munitions de Nexter et chez le missilier MBDA, le président de la république Emmanuel Macron a annoncé vouloir définir rapidement une nouvelle loi de programmation militaire (LPM). Cette loi devrait couvrir la période 2025-2030 et pourrait être promulguée à la mi-2023 : le gouvernement ambitionne de faire adopter le texte en conseil des ministres courant décembre, avec l’objectif d’une approbation par le Parlement avant l’été et une promulgation en juillet 2023. Les états-majors et les industriels de l’armement attendent désormais “le pied de colonne” de la loi, c’est-à-dire le montant total qui devrait être consacré à la LPM. Le ministère de l’Economie souhaiterait un montant de 400 milliards là où l’état-major des Armées en réclamerait un de 435 milliards.
- Le 9 novembre prochain, Emmanuel Macron prononcera un discours concernant la défense à Toulon. Les grandes lignes de la nouvelle LPM devraient être dévoilées lors de celui-ci. Ce futur discours intervient dans le contexte du retour de la guerre aux portes de l’Europe, des réflexions autour des nouvelles menaces et champs de conflictualité, de l’économie de guerre et de la dotation des armées en équipements (et notamment de ceux de la Marine, cf notre dernière veille). La programmation est attendue par les états-majors et les industriels de la défense, car elle indiquera les investissements futurs et la conduite des grands programmes d’armements. Cela concerne la modernisation de la dissuasion nucléaire, le renouvellement des capacités de l’armée de terre (Scorpion), l’avion de combat du futur SCAF ou la construction du porte-avions de nouvelle génération.
- Concomitamment au discours du président, une nouvelle “revue nationale stratégique” sera publiée. Celle-ci n’a pas été rédigée par un groupe d’experts, contrairement aux précédents livres blancs ou revues stratégiques (2008, 2013, 2017), mais uniquement au sein des instances gouvernementales.Les axes prioritaires définis seront particulièrement scrutés car seul un an se sera écoulé entre le bouleversement stratégique que représente le début de la guerre d’Ukraine et l’adoption d’une nouvelle LPM. Ce délai peut être considéré comme trop court du fait du manque de retour d’expérience vis-à-vis du conflit russo-ukrainien mais également comme trop long puisqu’aucune décision majeure ne sera prise dans ce laps de temps.
- La revue stratégique de défense analyse le contexte stratégique de la France, dressant notamment les menaces auxquelles le pays fait face, et y associe des ambitions de politique de défense pour y faire face. La dernière revue date d’octobre 2017 et a constitué l’un des fondements à la LPM 2019-2025.
L’entreprise Thalès de nouveau visée par une cyberattaque du groupe Lockbit 3.0.
Le lundi 31 octobre, le groupe d’électronique français Thales a confirmé l’ouverture d’une enquête interne sur une allégation de vol de données par le groupe de rançongiciel LockBit 3.0. Ce groupe de pirates informatiques russophones a revendiqué une cyberattaque contre l’entreprise. Les pirates ont indiqué dans un communiqué publié sur le darknet qu’ils divulgueraient le 7 novembre l’ensemble des documents dérobés, ceux-ci étant “très sensibles, confidentiels, au risque élevé” et évoquant le fonctionnement de l’entreprise, des documents commerciaux, des dossiers comptables, des fichiers clients, des logiciels… Le groupe de hackers n’aurait demandé aucune rançon pour le moment. Néanmoins, jeudi 3 novembre, plusieurs sources ont indiqué que Thalès ne semble pas avoir subi le vol de données prétendu et que ce lot de données présenté par Lockbit 3.0 proviendrait probablement d’un précédent vol de données datant de janvier 2022.
- Thalès est une entreprise spécialisée dans l’aérospatial et la sécurité, et a vendu du matériel à l’armée russe jusqu’en 2019. Le domaine de compétences du groupe français, également spécialiste du renseignement d’intérêt cyber, lui permet de comprendre et d’analyser en permanence le niveau de menace informatique. Certaines données de l’entreprise sont sensibles, peuvent être utilisées dans un cadre militaire et ont une forte valeur ajoutée en matière de savoir-faire et de technologies
- Le groupe de hackers s’en était déjà pris à la société en janvier et avait divulgué des informations peu sensibles. Le vol de données avait probablement eu lieu à partir d’un serveur de dépôt de code (code repository), hébergeant des données à faible niveau de sensibilité, extérieur aux principaux systèmes d’information du groupe Thales. Les pirates de Lockbit 3.0 sont aussi ceux qui ont perturbé le fonctionnement du Centre hospitalier sud-francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes en août dernier. Le groupe avait demandé une rançon de 10 millions de dollars, puis avait publié des données de patients, de personnels et de partenaires sur son site internet.
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EUROPE
De Berlin à Londres : vers un approfondissement des relations bilatérales entre la France et le Royaume-Uni ?
Le 28 octobre dernier se sont entretenus par téléphone le président français Emmanuel Macron et le nouveau Premier ministre du Royaume-Uni Rishi Sunak. Au cours de cet appel a été évoquée la possibilité “[d’]approfondir la relation bilatérale entre la France et le Royaume-Uni, notamment dans les domaines de la défense, des affaires stratégiques et de l’énergie”. Plus concrètement, les deux dirigeants ont spécifiquement convenu de l’organisation d’un sommet bilatéral sur ces thématiques au cours de l’année 2023. Il est à noter que ce rapprochement intervient dans le contexte d’un enlisement des différents projets européens d’armements du futur (SCAF, MGCS) et d’un refroidissement des relations industrielles et militaires entre la France et l’Allemagne, déjà évoqué lors de précédentes veilles SPDS.
- La coopération bilatérale entre la France et le Royaume-Uni avait connu un renouveau avec les accords de Lancaster House en novembre 2010, qui auguraient d’un approfondissement des relations franco-britanniques en matière de défense. Le bilan de ces accords après plus de dix ans est pourtant assez contrasté : dans les faits, la France comme le Royaume-Uni ont en réalité chacun privilégié des partenariats avec l’Allemagne au renforcement de la relation franco-britannique. Après le Brexit, la France a mis en avant une posture européenne en matière de défense, au sein de laquelle était accordée une place privilégiée à l’Allemagne (dans le cadre des projets d’ rmements du futur notamment). Le Royaume-Uni s’est lui également tourné vers l’industrie de défense allemande, par exemple pour la modernisation des chars Challenger 2 et l’acquisition de blindés Boxer.
- Cependant, l’enlisement des projets de défense européens, les rivalités industrielles franco-allemandes et la décision très contestée prise par Berlin d’autoriser l’entreprise chinoise COSCO à acquérir 24,9% du capital du port de Hambourg sont autant de facteurs ayant contribué à un net refroidissement des relations franco-allemandes. Cela s’est notamment traduit par le report à une date indéterminée du conseil des ministres franco-allemand qui devait avoir lieu en octobre, ainsi que par le choix très politique pris par Emmanuel Macron et Olaf Scholz de ne pas donner de conférence de presse conjointe à l’occasion de leur entretien du 26 octobre.
- Ce refroidissement pourrait donner un nouvel élan à la coopération franco-britannique : le 6 octobre, Emmanuel Macron s’était déjà entretenu avec l’ex-Première Ministre Liz Truss, entretien au terme duquel avait émergé pour la première fois l’idée d’un sommet bilatéral. La poursuite des discussions à ce sujet avec Rishi Sunak pourrait ainsi augurer d’une nouvelle orientation de la stratégie française en matière de coopération de défense, au sein de laquelle Londres viendrait remplacer Berlin.
La Suède et la Finlande se disent prêtes à accepter la présence d’armes nucléaires sur leur territoire
Lors d’une conférence de presse donnée à Helsinki le 1er novembre, la Première Ministre finlandaise Sanna Marin et son homologue suédois Ulf Kristersson ont déclaré ne “mettre aucune condition” à leur demande d’intégrer l’OTAN. L’adhésion à l’alliance s’accompagne généralement de l’éventualité d’un déploiement d’armements nucléaires sur les territoires alliés. Cette déclaration marque un nouveau niveau de rupture avec la position de neutralité historiquement portée par les deux pays.
- Si cette conférence de presse illustre encore une fois la volonté des gouvernements finlandais et suédois de se présenter comme un front uni dans leur processus d’adhésion à l’OTAN, les réalités nationales sont plus subtiles. La position suédoise semble claire et constante, portée non seulement par le Premier Ministre mais également par le général Micael Byden, chef d’état-major des forces armées, tandis que la Finlande paraît plus hésitante. En effet, interrogé à la même date au sujet des armements atomiques lors d’un point presse, le président finlandais Sauli Niinistö, a estimé que “la question des armes nucléaires [était] prématurée”. Il est à noter que seuls le Danemark et la Norvège ont refusé l’installation d’armes nucléaires et de bases permanentes sur le sol au moment de leur adhésion.
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AMÉRIQUES
Publication d’une nouvelle Stratégie de défense nationale américaine, la première depuis 2018
Jeudi 27 octobre, le Département américain de la Défense (DoD) a publié une version non-classifiée de la National Defense Strategy (NDS) 2022. Le thème clé de ce document est le maintien et le renforcement de la dissuasion américaine, en particulier vis-à-vis de la Chine, seul concurrent ayant l’intention et les moyens de défier l’ordre international existant. Dans le même temps, la NDS présente la Russie comme une « menace aiguë » et immédiate pour la sécurité européenne. Les autres défis évoqués sont l’expansion des capacités nucléaires nord-coréenne, la poursuite du programme nucléaire de l’Iran et son soutien à la Russie ainsi que les réseaux terroristes transnationaux. Ce document stratégique érige la base des opérations, des activités et des investissements des Etats-Unis dans le domaine de la Défense, s’appuyant sur (1) la dissuasion intégrée, (2) le « campaigning » et (3) le développement d’atouts durables.
- La NDS s’inscrit dans la Stratégie de sécurité nationale, publiée le 13 octobre dernier par la Maison-Blanche. Plus précisément, la NDS souligne que la force et la crédibilité au combat restent essentielles à la dissuasion intégrée et nécessite une modernisation des forces nucléaires. L’importance de la coopération avec les alliés et partenaires y est également mise en avant. Ensuite, le « campaigning » est décrit comme la capacité à conduire des activités militaires pour signaler la présence américaine et faire évoluer l’environnement sécuritaire en faveur des Etats-Unis. Concrètement, il s’agit de perturber les activités malveillantes des concurrents et adversaires, en particulier dans les zones grises et dans le domaine cyber. Enfin, l’innovation apparaît comme étant au cœur du renforcement de la base industrielle de défense, ce qui nécessite un investissement massif dans la R&D et une consolidation des chaînes d’approvisionnement.
- Pour la première fois dans l’histoire du Département, l’examen de tous les documents stratégiques américain s’est fait de manière simultanée. Ainsi, la NDS contient deux annexes présentées sous la forme de la Nuclear Posture Review et de la Missile Defense Review. Si les Etats-Unis restent engagés dans le contrôle des armements, ils cherchent à améliorer leur dissuasion nucléaire ainsi que leurs défenses antimissiles et aériennes pour répondre à l’augmentation des capacités de la Russie et de la Chine.
- Conformément à la version précédente datant de 2018, le document non-classifié ne détaille pas la stratégie américaine globale. Les futurs objectifs en matière de défense n’y sont pas décrits, la mise en œuvre de la stratégie de dissuasion intégrée n’est pas clairement définie et les pistes d’amélioration des partenariats stratégiques des Etats-Unis ne sont pas présentées.
Les Etats-Unis accusent la Chine d’espionnage sur leur sol
Lundi 24 octobre, le Ministère américain de la Justice (DoJ) a révélé trois actions en justice distinctes visant 13 ressortissants chinois accusés d’espionnage sur le sol américain pour le compte de Pékin. Deux d’entre eux sont soupçonnés d’obstruction à une enquête fédérale sur le vol de données commerciales confidentielles par une « entreprise mondiale de télécommunications » basée en Chine. Les agents des services de renseignement chinois auraient versé plusieurs milliers de dollars en bitcoins à un fonctionnaire américain en échange d’informations sur les poursuites engagées contre Huawei (témoins, preuves et nouvelles accusations potentielles). Dans la deuxième affaire, quatre ressortissants chinois ont été inculpés dans le cadre d’une opération de renseignement de longue durée. Entre 2008 et 2018, ils auraient tenté de recruter des professeurs d’université ayant accès à des informations sensibles, ainsi qu’un ancien agent fédéral. Dans la dernière instruction, sept ressortissants chinois sont mis en cause pour avoir tenté de provoquer le rapatriement forcé d’un compatriote vivant aux Etats-Unis dans le cadre d’une opération baptisée « Chasse au renard » et mise en place par le ministère chinois de la sécurité publique.
- Durant la conférence de presse, le procureur général, Merrick Garland, et le directeur du F.B.I, Christopher Wray, ont accusé les dirigeants chinois d’ingérence dans le système judiciaire américain, de vol de technologies sensibles, de recrutement d’anciens responsables américains et d’intimidation de citoyens chinois dissidents présents sur le sol américain. Selon eux, cette histoire met en évidence « la menace » que les renseignements chinois font peser sur les droits et libertés individuelles. La procureur générale adjointe, Lisa Monaco, a quant à elle souligné « l’interconnexion entre les agents de renseignement et les entreprises chinoises » et a déclaré qu’il fallait éviter de travailler avec ces sociétés en particulier pour le traitement des données personnelles et des communications sensibles.
- Ces inculpations sont intervenues au lendemain du 20e Congrès national du Parti communiste chinois qui a marqué la reconduction de Xi Jinping dans ses fonctions présidentielles pour les années à venir en lui permettant de rester au pouvoir pour un troisième mandat.
- Selon le FBI, une nouvelle enquête de contre-espionnage chinois est ouverte toutes les 12 heures en moyenne. En 2020, le FBI avait annoncé que les affaires d’espionnage économique liées à la Chine avaient augmenté d’environ 1 300 % au cours de la dernière décennie.
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RUSSIE/NEI
L’attaque de la flotte russe basée à Sébastopol engendre des représailles privant d’électricité 4,5 millions d’Ukrainiens
Le 29 octobre dernier, entre six et huit drones-suicides navals de surface ukrainiens ont attaqué les navires de la flotte Russe de la mer Noire basés à Sébastopol, en Crimée. Ces frappes sur les défenses russes coordonnées avec des drones aériens auraient, selon les sources ukrainiennes, sérieusement endommagé la frégate Amiral-Makarov, vaisseau amiral de la flotte de la mer Noire, ainsi que l’Ivan-Goloubets, un dragueur de mines.
En réaction, une vague massive de bombardements sur des infrastructures critiques ukrainiennes menée par la Russie le 1er novembre ont provoqué de vastes coupures d’approvisionnement en eau et en électricité. Ces bombardements ont contraint l’opérateur ukrainien Ukrenergo d’annoncer de nouvelles restrictions d’électricité tandis que le maire de Kiev a promis de mettre en place un millier de points de chauffage d’ici l’arrivée de l’hiver. Malgré cela, 4,5 millions d’ukrainiens de la capitale et de dix autres régions à travers le pays ont été privés d’électricité le soir du 3 novembre. Dans son message quotidien, Volodymyr Zelensky a affirmé que les Russes « ne peuvent pas vaincre l’Ukraine sur le champ de bataille, c’est pourquoi ils essaient de briser [le] peuple » en s’adonnant à la « terreur énergétique ». Ce dernier a précisé que les frappes avaient effectivement endommagé 40% des installations énergétiques du pays, le contraignant d’arrêter ses exportations vers l’Union Européenne, où les prix de l’électricité ne cessent d’augmenter.
Le même jour, le groupe public Energoatom a annoncé la déconnexion de la centrale nucléaire de Zaporijia du réseau électrique. Les bombardements russes auraient endommagé les deux dernières lignes à hautes tensions reliant le site et vingt générateurs diesel auraient actuellement pris le relais avec une autonomie estimée à quinze jours. Le lendemain, l’entreprise publique a appelé « la communauté internationale à prendre d’urgence des mesures pour la démilitarisation [de la centrale] dès que possible » et imposer « le retrait de tous les militaires russes du [site] et de la ville d’Enerhodar » pour un retour sous « contrôle total de l’Ukraine ». Le maire de la ville, Dmytro Orlov a alerté sur « les possibilités considérablement limitées » de maintenir la centrale en « mode sûr » dans l’état actuel des choses.
Les affrontements se sont également poursuivis le 2 novembre avec de nombreux combats et le bombardement de vingt-cinq localités situées le long de la ligne de front, dans l’est, le centre et le sud de l’Ukraine. D’importantes destructions dans le village de Bilozirka sur le front de Kherson, dans le sud, témoignent de la fortification des positions russes en vue d’un prochain assaut ukrainien.
Situation sur l’ensemble du territoire au 6 novembre 2022, carte réalisée par War Mapper (@War_Mapper)
Le Kremlin annonce la fin de la mobilisation partielle en Russie
Le ministère de la défense russe a fait savoir, à deux reprises depuis le 28 octobre dernier, que la mobilisation partielle décrétée le 21 septembre était officiellement terminée dans l’ensemble du pays. Cette mesure avait déjà été annoncée dans certaines régions ayant rempli leur quota, comme à Moscou où la mobilisation avait pris fin le 17 octobre. Selon les chiffres du gouvernement russes, 300 000 soldats ont été appelés sous les drapeaux et 82 000 sont actuellement déployés sur le champ de bataille, ce qui remplit les objectifs fixés par le président russe et justifie donc l’arrêt de la procédure. Le Kremlin n’a toutefois pas publié de nouveau décret permettant d’officialiser la fin de la mobilisation.
- La population russe semble encore méfiante vis-à-vis de ces annonces, et de nombreux citoyens continuent de recevoir des convocations au bureau de recrutement. Par ailleurs, la mobilisation s’est également poursuivie dans certaines régions qui avaient pourtant rempli leur quota. Si la phase la plus importante de la mobilisation est certainement passée, le gouvernement, en ne signant pas de nouveau décret mettant fin à celle-ci, se laisse la possibilité de pouvoir reprendre ce processus en cas de besoin.
- Les chiffres annoncés par le gouvernement russe font par ailleurs l’objet de critiques. Le canal Telegram Volya spécialisé sur l’information militaire annonce la mobilisation de 692 000 hommes, dont 340 000 déjà déployés en Ukraine – des chiffres largement supérieurs à ceux annoncés par le gouvernement.
- Les conditions de la mobilisation sont également dénoncées et le dispositif est pointé du doigt pour ses nombreuses failles logistiques. Les hommes mobilisés n’ont pas la possibilité de faire valoir leurs droits et sont expédiés sans expérience, pour la plupart, dans des bases militaires sans équipements ni structures pour les accueillir. Face à la dégradation du traitement des soldats russes, la crispation augmente au sein de la population. Une rébellion a eu lieu le 2 novembre dernier dans un camp militaire russe, d’après le journal Le Monde.
Vladimir Poutine fustige les puissances occidentales devant le forum de Valdaï
Du 24 au 27 octobre dernier s’est tenu à Moscou le 19e forum international du club de discussion Valdaï. Sur fond de guerre en Ukraine, Vladimir Poutine s’est exprimé et a violemment fustigé les puissances occidentales qu’il accuse d’aggraver la situation mondiale. Rejetant toute responsabilité dans l’exacerbation des tensions qui agitent l’Europe et le monde, le président russe a estimé que les sociétés « faisaient face à la décennie la plus dangereuse, la plus importante, la plus imprévisible » depuis 1945. Critiquant la manière dont l’Occident cherche à « imposer désespérément » sa domination au reste du monde en empêchant les autres pays de poursuivre leur évolution, Vladimir Poutine a également appelé à une refonte de l’architecture monétaire mondiale mise en place par les Etats Unis, dénonçant l’utilisation du dollar « comme une arme pour défendre des intérêts géopolitiques ».
- Créé en 2004 par Vladimir Poutine, le forum de Valdaï est le club et forum international majeur en Russie qui rassemble des experts, des responsables politiques et des personnalités publiques afin de débattre du rôle de la Russie dans la gouvernance mondiale. La 19e réunion annuelle du Club de discussion Valdaï portait sur le thème « Un monde post-hégémonique : Justice et sécurité pour tous”.
- Les déclarations du président russe, si elles ne dénotent pas avec la ligne adoptée par le Kremlin depuis le début de la guerre en Ukraine, ont lieu dans un contexte marqué par la persistance du risque nucléaire. Quelques jours auparavant, Moscou avait accusé Kiev de mettre au point « une bombe sale », à savoir une arme radioactive, afin de pouvoir accuser Moscou en cas de riposte nucléaire. Dépêchés en Ukraine depuis le lundi 31 octobre sur invitation de Kiev et à la demande de la Russie, les inspecteurs de l’Agence de l’énergie atomique ont toutefois indiqué n’avoir trouvé « aucun signe d’activités nucléaires non déclarées » sur le sol ukrainien comme l’affirmait Moscou.
- Les inquiétudes sur l’utilisation de l’arme nucléaire par la Russie sont de nouveau d’actualité. En effet, le journal américain le New York Times a indiqué que des généraux russes ont récemment discuté des modalités possibles de frappes nucléaires tactiques en Ukraine. La veille, l’ex-président russe Dimitri Medvedev avait également directement brandit la menace de l’arme nucléaire face à la volonté de Kiev de reprendre les territoires occupés par l’armée russe. Mardi 1er novembre, c’est le ministère de la Défense britannique qui avait publié une image de l’aérodrome de Machulishchi en Biélorussie datant du 17 octobre. Celle-ci montrait deux chasseurs russes à proximité d’une éventuelle caisse susceptible de contenir un missile balistique capable de transporter une ogive nucléaire. Si l’information s’avère être exacte, ce serait la première fois que ce type de missile est déployé en Biélorussie.
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AFRIQUE
Ethiopie : Un accord finalement trouvé pour mettre fin aux hostilités dans la région du Tigré
Mercredi 2 novembre, le gouvernement fédéral éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont conclu à Pretoria un accord de cessation des hostilités, qui prévoit le désarmement, la démobilisation et la réintégration des troupes rebelles. L’accord prévoit la mise en œuvre de mesures transitoires de « rétablissement de l’ordre constitutionnel » et d’un cadre de justice transitoire pour garantir « la responsabilité, la vérité et la réconciliation ». Le gouvernement éthiopien s’est également engagé à renforcer sa collaboration avec les ONG pour acheminer l’aide humanitaire dans la région du Tigré et à reconstruire les infrastructures touchées par le conflit. Le jour-même, la communauté internationale a salué la signature de l’accord, et l’Union africaine (UA) a notamment souligné le « début d’une nouvelle ère pour l’Ethiopie ». Néanmoins, deux jours plus tard, le vendredi 4 novembre, les autorités rebelles ont dénoncé un bombardement par drone de l’armée éthiopienne.
- La guerre civile du Tigré a débuté le 4 novembre 2020 avec la rébellion du TPLF contre le gouvernement fédéral éthiopien du Premier ministre Abiy Ahmed. Les autorités régionales du TPLF reprochaient au gouvernement de marginaliser la minorité tigréenne du pays et de les avoir écartés du pouvoir avec le report des élections à deux reprises (officiellement en raison de la pandémie de Covid-19).
- Le conflit a duré près de deux ans et a conduit à une catastrophe humanitaire, avec le déplacement de plus de 2 millions de personnes et une famine touchant des centaines de milliers de personnes selon l’ONU. Une large partie du Tigré est privée, depuis plus d’un an, d’accès à la nourriture, aux médicaments, aux services de base, à l’électricité, aux services bancaires et aux télécommunications. Par ailleurs, Amnesty International affirme que toutes les parties de ce conflit « se sont rendues responsables de graves violations dont des crimes de guerre et crimes contre l’humanité ».
- Les tentatives d’accord de paix avaient été jusqu’ici temporaires ou infructueuses. Le 24 octobre, des pourparlers de paix avaient été engagés sous l’égide de l’UA après l’avancée de l’armée éthiopienne et de ses alliés (l’armée érythréenne et les milices des régions voisines de l’Afar et de l’Amhara). En effet, depuis la reprise du combat le 24 août, plusieurs villes importantes, dont Shiré, ont été reprises au TPLF, pressant ses représentants vers un accord de paix.
République démocratique du Congo : Renvoi de l’ambassadeur rwandais face à la progression du M23
Samedi 29 octobre, le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé l’expulsion de l’ambassadeur rwandais. Le président congolais Félix Tshisekedi a justifié cette action par le constat d’une « arrivée massive d’éléments de l’armée rwandaise » pour appuyer la rébellion tutsi M23 (Mouvement du 23 mars), « en vue d’une offensive générale contre les positions des forces armées [congolaises] ». Les autorités rwandaises ont signalé regretter que la « RDC continue de faire porter au Rwanda la responsabilité de ses propres échecs de gouvernance et de sécurité » et accusent en retour la RDC de soutenir le mouvement rebelle hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Mercredi 2 novembre, le président kényan William Ruto a annoncé le déploiement de troupes en RDC dans le cadre de l’intervention militaire régionale de la Communauté Est-Africaine pour soutenir le régime congolais. Le lendemain, Félix Tshisekedi a appelé la jeunesse de son pays à « s’organiser en groupes de vigilance » face au M23.
- Le Mouvement du 23 mars est une ancienne rébellion tutsie née en 2021 et qui a repris les armes en juin 2022, accusant Kinshasa de ne pas avoir respecté les accords sur la réinsertion de ses combattants. M23 s’était emparé en juin de la ville de Bunagana, à la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda, avant de progresser en octobre vers Rutshuru-centre et Kiwanja, axe stratégique desservant Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
- A la suite du regain de tension, la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) a relevé le niveau d’alerte de ses troupes déployées pour soutenir les forces armées de RDC (FARDC). Elle fournit notamment un appui aérien, du renseignement et de l’équipement. Néanmoins, les casques bleus sont critiqués par les Congolais pour leur inefficacité face aux groupes armés de l’est du pays.
- La Communauté Est-Africaine est composée du Burundi, du Kenya, du Rwanda, de la Tanzanie, du Soudan du Sud, de l’Ouganda et de la RDC. Elle s’était accordée en avril 2022 pour créer une force conjointe dédiée à la restauration de la stabilité en RDC.
- Un rapport confidentiel de l’ONU, sorti dans la presse fin août 2022, soulignait le soutien du Rwanda au M23, fait démenti par les autorités rwandaises qui accusent la RDC de soutenir les FDLR (dont certains membres ont été impliqués dans le génocide des Tutsis en 1994). Malgré ses reproches contre le Rwanda, Félix Tshisekedi a demandé aux Congolais dans un message national télévisé le 3 novembre de ne « pas céder aux propos xénophobes et autres discours de haine ou de stigmatisation des communautés rwandophones ».
Carte tirée de l’article “En RDC, le président Félix Tshisekedi appelle les jeunes à ‘s’organiser en groupes de vigilance’”, Le Monde, 4 novembre 2022
Le Mali en proie à des combats entre groupes armés de toute part
Lundi 31 octobre, les élus locaux de Guelledjé (centre du Mali) ont annoncé que 13 civils avaient été tués par des soldats et des « militaires blancs », faisant référence aux mercenaires de la société russe Wagner. Certains habitants et élus locaux accusent l’armée malienne d’être à l’origine de cette action, et d’avoir assimilé la communauté Peul aux djihadistes. Le même jour, à Ménaka dans le nord-est du pays, l’organisation djihadiste Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) a annoncé avoir tué 40 combattants du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Ce dernier a annoncé mardi 1er novembre avoir éliminé de son côté plus de 70 membres de l’EIGS. A Gao, le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) a annoncé avoir tué 15 membres de l’EIGS, mais perdu en retour 9 combattants.
- Depuis le départ des forces occidentales du Mali et l’arrivée de Wagner, la sécurité se serait fortement dégradée selon la sous-secrétaire d’Etat américaine Victoria Nuland. Elle a fait état mercredi 26 octobre d’une hausse d’environ 30% des actes terroristes en 6 mois. Elle pointe également du doigt Wagner, accusé aux côtés de l’armée malienne de nombreuses exactions sur les populations civiles. La junte malienne rejette ces accusations et assure respecter les droits humains.
- Il n’existe à l’heure actuelle pas de bilan clair des combats entre les groupes armés du nord-est du pays. Depuis plusieurs mois, les groupes djihadistes rivaux, affiliés à Al-Qaïda et l’EIGS, s’affrontent entre eux et avec les groupes armés touaregs pour régner sur les régions du nord-est du Mali.
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ASIE
Tensions toujours plus fortes entre les deux Corées suite à un échange de tirs de missiles
Mercredi 2 novembre, Pyongyang a tiré 23 missiles air-sol en direction de la ligne de limite du Nord (NLL) – séparation géographique intercoréenne établie par les Nations Unies – soit plus de projectiles que sur l’année 2017. Cette profusion a alerté les autorités aériennes de son voisin méridional, la Corée du Sud. En effet, « l’un des missiles tirés par le Nord aujourd’hui est retombé pour la première fois depuis la division [armistice de Panmunjeon en 1953] près de nos eaux territoriales » a révélé l’État-major sud-coréen. Plus précisément, le missile est tombé à 57 kilomètres de la ville portuaire de Sokcho et à 26 kilomètres de la NLL. Le Président sud-coréen Yoon Seok-youl a assimilé ce comportement à une « invasion territoriale de fait ». En réponse, la Republic of Korean Air Force a procédé au lancement de trois missiles guidés air-sol en direction des eaux internationales. Pyongyang a finalement riposté avec quatre missiles balistiques de courte portée – manœuvre militaire tendant à confirmer la possibilité d’un nouvel essai nucléaire.
- Ces évènements s’inscrivent dans la continuité du regain des tensions inter-coréennes marquées par une multiplication des survols en avion de chasse et des tirs d’obus en Mer Jaune au début du mois d’octobre 2022 – évènements évoqués dans notre précédente veille. De plus, l’ampleur inédite des récents échanges de missiles peut être interprétée comme une réponse nord-coréenne aux exercices militaires conjoints de la Corée du Sud et des États-Unis – intitulés « Vigilant Storm » et opérés entre le lundi 31 octobre et le vendredi 4 novembre. En effet, la présence de plusieurs milliers de soldats, de plus de 240 avions furtifs et d’un sous-marin nucléaire USS Key West en zone portuaire sud-coréenne a été dénoncée comme « agressive et provocante » selon le Secrétaire du Parti des travailleurs de Corée du Nord.
- Dans le sillon de la proclamation du nouveau leitmotiv nord-coréen de « puissance nucléaire irréversible », ces tirs de missiles alertent, de nouveau, la communauté internationale quant au risque de la réalisation d’un nouvel essai nucléaire – premier depuis 2016 et septième de son histoire. À cet égard, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi a indiqué que « de nouveaux tests […] signifient qu’ils peaufinent la préparation et la construction de leur arsenal. Alors nous suivons ça de très près ». Dans le contexte de « Vigilant Storm », Pyongyang a menacé Séoul de payer le « prix le plus horrible de l’Histoire » si les exercices militaires se poursuivaient, certains spécialistes interprètent ces propos comme une nouvelle menace nucléaire.
Corée du Sud : mouvement de foule mortel à Séoul
Samedi 29 octobre, 156 individus – dont un ressortissant français – sont décédés suite à un mouvement de foule lors de la célébration de la fête d’Halloween au sein du quartier d’Itaewon, à Séoul. Cet évènement non-officiel et sans organisateur désigné a réuni plus de 100 000 personnes en quelques heures – une première depuis le début de la pandémie de la Covid-19. La densité humaine dépassait la réglementation des cinq individus maximum par mètre carré, au-delà de cette limite « les gens qui se sentent oppressés et opprimés au niveau du thorax ne peuvent pas s’échapper […] et très vite l’arrêt cardiaque par manque d’air arrive » a expliqué un médecin urgentiste.
- Cette bousculade mortelle questionne l’efficacité réelle des autorités policières sud-coréennes. En effet, malgré une multiplication des appels d’urgence en début de soirée et la possibilité de suivre l’évolution de la foule via les données mobiles, seulement 137 agents de police étaient mobilisés. Face à cette tragédie, le maire de Séoul a expliqué se sentir « infiniment responsable de cet accident ». Parallèlement, le commissaire général de la police nationale a reconnu une sécurisation « inadéquate » de l’évènement.
- Dans un contexte de réapparition des grands évènements suite à la fin des restrictions sanitaires et à l’approche de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, la sécurisation des mouvements de foule interroge. L’accident d’Itaewon fait écho à la mort de 125 personnes en Indonésie, suite à l’emploi massif de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre afin de disperser les supporters après un match de football. Rappelons également la bousculade du Haji – à proximité de la Mecque en Arabie Saoudite, en 2015 – qui avait entraîné la mort de plus de 2300 personnes.
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AFRIQUE DU NORD/MO
Israël: Victoire de Benjamin Netanyahu et du bloc de droite aux élections législatives
Le mardi 1er novembre ont eu lieu les cinquième élections législatives en Israël en l’espace de trois et demi. Le bloc de droite, mené par l’ancien Premier Ministre Benjamin Netanyahu, a remporté 64 des 120 sièges de la Knesset, avec 32 mandats pour son parti le Likoud, 18 pour les partis ultra-orthodoxes et 14 pour une alliance d’extrême droite. Benjamin Netanyahu a désormais 42 jours pour former un gouvernement. Le bloc d’opposition, mené par le Premier Ministre sortant Yaïr Lapid, a récolté 51 sièges tandis que les partis de gauche ont subi une défaite historique. Si les Etats-Unis se sont contentés de réitérer leur attachement à une société israélienne « ouverte et démocratique », plusieurs dirigeants étrangers ont rapidement félicité M. Netanyahu pour sa victoire, notamment le président ukrainien Volodymyr Zelensky, les Premiers ministres indien, Narendra Modi, et hongrois, Viktor Orban, ainsi que la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni.
- Benjamin Netanyahu est le Premier Ministre ayant servi le plus long terme de l’histoire d’Israël, en étant au pouvoir de 1996 à 1999 puis de 2009 à 2021. Malgré l’inculpation de ce dernier pour corruption, fraude et abus de confiance, seule une coalition hétéroclite de droite, centre, gauche et arabe l’année dernière avait permis le départ de Netanyahu. Néanmoins, le gouvernement n’a pas fait long feu et la tenue de nouvelles élections a été rendue nécessaire par l’implosion de la coalition.
- Malgré ce retour de l’ancien Premier Ministre, les négociations avec les ultra-religieux et l’extrême-droite s’annoncent complexes. Le suprémaciste juif Itamar Ben Gvir et leader d’extrême-droite Bezalel Smotrich demandent notamment des ministères régaliens, alors que leur parti est l’héritier du kahanisme, une idéologie dont les partisans sont considérés comme terroristes par les Etats-Unis.
Sahara occidental : l’ONU vote pour le renouvellement de la Minurso
Jeudi 27 octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté pour la reprise des négociations entre les parties au conflit du Sahara Occidental. La résolution de jeudi appelle les parties à reprendre les négociations « de bonne foi en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable » pour le Sahara Occidental. La résolution rédigée par les États-Unis prolonge le mandat de la mission de maintien de la paix de l’ONU chargée d’organiser le référendum, connue sous le nom de MINURSO, jusqu’au 31 octobre 2023. La résolution appelle les parties à reprendre les négociations sous l’égide de l’ONU sans conditions préalables, « en tenant compte des efforts déployés depuis 2006 et des développements ultérieurs […], qui permettent l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Treize des 15 membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur de la résolution, le Kenya et la Russie s’étant abstenus. Le Maroc a salué cette résolution que le pays considère comme un “soutien massif de la communauté internationale en faveur” des conditions qu’il a proposées, c’est-à-dire la constitution d’une région autonome au sein du royaume chérifien. Au contraire, le représentant du Polisario Sidi Omar a dénoncé “l’inaction continue” du Conseil de sécurité face aux vélléités marocaines.
- Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est disputé par le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, et le Maroc. Le Maroc contrôle environ 80 % du Sahara occidental, le reste – la République sahraouie (RASD) – étant détenu par le mouvement Polisario, qui a combattu le Maroc pendant des années après le retrait des forces espagnoles en 1975. L’insurrection, qui a duré 16 ans, s’est terminée par une trêve négociée par l’ONU en 1991 et la promesse d’un référendum sur l’indépendance, qui n’a toujours pas eu lieu.
Veille réalisée par Simon, Elias, Pauline, Raphaëlle, Baptiste, Camille, Léana et Rose