Veille stratégique – Octobre 2021 (2/2)

FRANCE 

La ministre des Armées publie une doctrine de lutte informatique d’influence (L21)

Mercredi 20 octobre, la ministre des Armées Florence Parly a publié la doctrine de lutte informatique d’influence des armées françaises. Cette doctrine a pour objectif de donner aux armées des règles d’engagement claires afin qu’elles puissent faire face efficacement aux manipulations d’information par des acteurs étatiques ou non-étatiques. Désignant « les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, appuyer la StratCom, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations », la lutte informatique informationnelle complète la lutte informatique défensive (LID) et la lutte informationnelle offensive (LIO), dont les règles d’engagement ont été élaborées en 2019.

  • La doctrine, qui reconnait le cyberespace comme un « nouveau lieu de la guerre d’information », met un accent particulier sur le rôle des « médias sociaux » dans la modification de l’environnement des opérations militaires.
  • La conduite des opérations d’influence est dédiée au COMCYBER et à des unités militaires spécialisées.
  • Si le ministère assume pleinement de mener des opérations offensives d’influence informatique, il s’engage également à respecter la Charte des Nations Unies et le principe de non-ingérence en temps de paix, et le droit international humanitaire (DIH) en temps de guerre. 

Milipol 2021 : la relance de la filière des industries de sécurité

La 22e édition du salon Milipol Paris a été inauguré par le ministère de l’Intérieur mardi 19 octobre au Parc des Expositions à Villepinte. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a pris la parole pour rappeler que « la sécurité est la première des libertés ». Durant trois jours, des acteurs industriels et institutionnels français mais aussi étrangers ont exposé les dernières innovations en matière d’armement, de technologie numérique, de robotique et de logistique. Il s’agit du premier salon mondial de la sécurité intérieur des Etats, accueillant plus de 30 000 visiteurs et près de 1 000 exposants, dont 75% sont étrangers (176 délégations officielles). Il est néanmoins à noter que la Chine, pourtant le pays le mieux représenté après la France et les Etats-Unis en 2019, était très peu présente sur l’édition 2021.

  • Comme en 2019, cette édition du Milipol a accueilli un cycle de conférences organisé par l’IHEMI (Institut des hautes études du ministère de l’Intérieur), portant sur les problématiques majeures des prochaines années : sécurité des grands événements (JO 2022 et 2024), lutte antiterroriste et opérateurs privés, souveraineté numérique nationale et européenne, cybersécurité et désinformation, et impacts des changements et crises climatiques sur la sécurité intérieure.
  • Le salon a été l’occasion de marquer la relance du secteur. Les experts prévoient une reprise dynamique de la filière des industries de sécurité, qui a également été touchée par la crise liée à la pandémie de Covid-19. En effet, plusieurs secteurs afficheront une forte croissance dans les prochaines années comme l’informatique-cybersécurité (+64 %), l’authentification et les contrôles d’accès (+60 %) et les drones et robots (+56 %). Le poids de la filière est aujourd’hui déjà considérable, avec 130 000 emplois et 30Mds€ de chiffre d’affaires, et devrait continuer à prendre de l’ampleur avec les JO 2024 qui nécessiteront de forts investissements dans ce domaine.

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AMERIQUE

Etats-Unis : le renseignement désigne cinq technologies d’intérêt stratégique qu’il protégera en priorité dans les années à venir

Jeudi 21 octobre, le directeur par intérim du Centre national de contre-espionnage et de sécurité, Michael Orlando, a déclaré qu’il concentrera désormais l’activité des services sur la protection de cinq technologies clefs : les semi-conducteurs, l’intelligence artificielle, la biotechnologie, l’informatique quantique et les systèmes autonomes. Selon lui, ces technologies sont d’une importance stratégique pour préserver la supériorité militaire et économique des Etats-Unis. Pour limiter l’ingérence étrangère, le directeur souhaite renforcer les campagnes de sensibilisation aux méthodes d’espionnage, russes et chinoises auprès des entreprises et universitaires. M. Orlando, ainsi que le responsable du centre des technologies émergentes et disruptives, Edward You, ont donné plusieurs exemples d‘investissements chinois dans les biotechnologies et produits pharmaceutiques, comme le rachat par WuXi Biologics d’une usine de fabrication de Bayer en Allemagne et de Pfizer en Chine afin de sensibiliser à cet enjeu.

  • Cet avertissement est dans la lignée des rapports publiés en 2020 par deux commissions désignées dans les deux chambres du Congrès américain. Ils encouragent vivement le Département de la défense à investir rapidement dans ces technologies afin de conserver l’écart avec les puissances montantes, dont la Chine.
  • La déclaration de M. Orlando fait également écho à la récente démission de Nicolas Chaillan le 12 octobre dernier de son poste de Chief Sotware Officer au Pentagone. Chargé de renforcer la cybersécurité de l’armée américaine,  il a dénoncé dans un post Linkedin la lenteur de la transformation technologique de l’armée américaine face à la menace chinoise imminente. Pour lui, la Chine a déjà gagné la guerre contre les Etats-Unis grâce à son avance dans les domaines de l’IA, du machine learning et du cyber.

 

Etats-Unis : le président Joe Biden annonce qu’il serait prêt à défendre militairement Taïwan en cas d’attaque de la Chine

Jeudi 21 octobre, à l’occasion d’un échange avec des électeurs à Baltimore, dans l’Etat du Maryland, Joe Biden a déclaré que les Etats-Unis avaient un “engagement” pour défendre militairement Taïwan face à une attaque étrangère. L’ambassadeur chinois aux Nations unies, Zhang Jun, a réagit à ces propos en rappelant que la posture de son pays était une posture de « défense » visant à maintenir sa « souveraineté » et son « intégrité territoriale » ; contrairement aux Etats-Unis qui – selon l’ambassadeur – « prennent des mesures dangereuses menant directement à une situation dangereuse à Taïwan ». Un porte-parole de la Maison-Blanche a par la suite nuancé les propos du président Biden en réaffirmant que les Etats-Unis continuaient de soutenir le statu quo, et en soulignant qu’ils ne feraient aucune concession.

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AFRIQUE

La Cour internationale de justice accorde une zone maritime contestée par le Kenya à la Somalie

Mardi 12 octobre, la Cour internationale de justice (CIJ) a accordé à la Somalie la majeure partie d’une zone maritime revendiquée par le Kenya, tranchant ainsi un litige frontalier de longue date entre Nairobi et Mogadiscio. Cette décision fait suite à une procédure lancée en 2014 par la Somalie, faute d’avancées dans les négociations bilatérales avec le Kenya. Après sept années de procédure, la CIJ a statué qu’il n’y avait « pas de frontière maritime convenue » et a tracé une nouvelle frontière proche de celle revendiquée par la Somalie, lui conférant la majeure partie de la zone contestée – vaste de 100 000 km2 –, riche en poissons et en potentiels hydrocarbures. 

  • La Somalie, à l’est du Kenya, affirmait que sa frontière maritime devait être délimitée par le prolongement de sa frontière terrestre, en direction du sud-est. De son côté, le Kenya revendiquait une frontière tracée en ligne droite vers l’est, lui conférant un plus grand territoire maritime. Affirmant avoir la souveraineté sur la zone contestée depuis 1970, Nairobi avait d’ailleurs accordé plusieurs permis d’exploration pétrolière dans la zone à de grandes compagnies pétrolières, dont l’italienne ENI et le français Total, au grand dam de la Somalie. En 2019, le Kenya avait accusé la Somalie d’avoir mis aux enchères des gisements pétroliers et gaziers de la zone contestée.
  • Le président kényan Uhuru Kenyatta a directement rejeté la décision CIJ qu’il qualifie de « jeu à somme nulle, qui mettra à mal les relations entre les deux pays » et « aggravera potentiellement la situation de paix et de sécurité dans la fragile région de la Corne de l’Afrique ». En amont de la décision, le Kenya avait fait savoir qu’il ne reconnaissait pas la compétence de la CIJ. Le ministre kenyan des Affaires étrangères a aussi accusé la plus haute juridiction de l’ONU de « partialité évidente et inhérente ».

Manifestations massives au Soudan au sujet de la transition politique

Jeudi 21 octobre, des centaines de manifestants ont défilé dans plusieurs villes du Soudan pour exiger la remise du pouvoir aux civils. Depuis la tentative ratée de putsch le 21 septembre, la transition est mal en point et des tensions sont apparues entre militaires et civils au pouvoir. Ces divisions ont provoqué une scission au sein des Forces pour la liberté et le changement (FFC), coalition de partis civils portés par la révolution de décembre 2018. Une nouvelle faction politique menée par deux anciens chefs de rébellion et responsables politiques a émergé, appelant ses partisans à se réunir devant le siège des autorités de transition pour exiger « la chute du gouvernement de la faim » du premier ministre Abdallah Hamdol. En parallèle, des partisans du régime militaire organisent un sit-in depuis une dizaine de jours, réclamant un « gouvernement militaire » pour sortir le pays du marasme.

  • Alors que la transition soudanaise est arrivée à mi-chemin et que la présidence du Conseil de souveraineté devrait être remise à un civil prochainement, l’union sacrée qui prévalait entre civils et militaires depuis la chute d’Omar Al-Bachir semble aujourd’hui s’effriter. D’autres manifestations à la fois de défenseurs et d’opposants au gouvernement sont à prévoir. 

Intensification du conflit en Éthiopie

Alors que s’achève tout juste la saison des pluies, les combats s’intensifient dans le nord de l’Éthiopie depuis deux semaines. En effet, lundi 11 octobre, le gouvernement éthiopien a annoncé mener une contre-offensive contre les rebelles des Forces de défense tigréenne (FDF), qui ont pris les armes il y a un an pour réclamer leur indépendance. Les combats ont redoublé d’intensité dans les régions Afar, Amhara et du Tigré. Fait nouveau depuis le début de ce conflit débuté il y a un an, des frappes aériennes ont été menées sur Makalé, capitale du Tigré.

  • Les États-Unis ont condamné l’« escalade » des violences tandis que le Secrétaire général des Nations Unies s’est dit « profondément inquiet d’une escalade du conflit »
  • La crise humanitaire dans le nord de l’Éthiopie est régulièrement dénoncée par les organisations onusiennes. Évoquant le chiffre de 400 000 personnes ayant franchi le « seuil de la famine », elles dénoncent un « blocus de facto de l’aide humanitaire » sur les habitants du Tigré. Le 30 septembre, le gouvernement éthiopien a expulsé sept responsables onusiens, les accusant d’ « ingérence ». 
  • Abbiy Ahmed, premier ministre qui mène aujourd’hui la guerre, a été investi pour un nouveau mandat de cinq ans le 4 octobre dernier, à la suite de la victoire de sa formation politique aux élections en juin dernier. 

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ASIE

L’ONU craint que la junte militaire birmane commette « des atrocités de masse »  dans le pays

A quelques jours de la fin de la mission onusienne dans le pays, les rapporteurs de l’ONU pour les droits de l’homme en Birmanie ont déclaré cette semaine  craindre que « des atrocités de masse » se produisent dans le pays. D’après eux, la junte s’emploie depuis plusieurs semaines à « masser des dizaines de milliers de troupes et d’armes lourdes » dans le nord du pays afin de lancer un violent assaut contre les résistants réfugiés dans les régions reculées du nord et du nord-ouest de la Birmanie.

La junte militaire fait en effet face à un mouvement de résistance qu’elle est incapable de contenir. Le numéro deux de la junte, le vice-général Soe Win, a ainsi ordonné aux troupes birmanes « d’anéantir les Forces de défense populaires insurgées » qui sont déployées dans le pays et pratiquent la guérilla dans le but de renverser le régime. Ordre a été également donné aux populations locales de n’avoir aucun contact avec les troupes résistantes sous peine « de sévères punitions s’ils n’obéissent pas ».

  • Depuis son coup d’État le 1er février dernier, la junte militaire au pouvoir exerce une forte répression contre le peuple birman. Malgré la libération début octobre de plusieurs milliers de personnes à l’occasion de la fête bouddhiste de Thadingyut, les opposants continuent d’être traqués et arrêtés par la Tatmadaw, l’armée birmane. Alors que la junte avait promis la tenue d’élections démocratiques et la levée de l’état d’urgence en 2023, la perspective d’un retour de la démocratie dans le pays s’éloigne dangereusement.
  • Christine Schraner Burgener, l’émissaire de l’ONU dans le pays , a indiqué que les autorités birmanes refusaient tout dialogue avec la communauté internationale. Incapable de se rendre dans le pays, sa dernière rencontre hors de Birmanie avec la junte a eu lieu en juillet. De son côté, l’ASEAN, qui a également nommé un émissaire pour le pays sans réussir à obtenir l’ouverture d’un dialogue, a décidé d’exclure les représentants birmans de son prochain sommet.
  • La répression de la junte militaire aurait fait plus de 1180 morts.  Parmi les méthodes employées, la stratégie des « quatre coupes » qui consiste à restreindre l’accès des résistants et des citoyens à la nourriture, aux fonds, au renseignement et aux recrues est utilisée par le régime. L’armée a également massivement recourt aux pillages et arrestations de masses ainsi qu’à la torture. 

Manoeuvre militaires conjointes entre la Chine et la Russie en mer du Japon

Le ministère russe de la Défense a annoncé que des manœuvres militaires conjointes entre la Chine et la Russie s’étaient tenues dans la mer du Japon entre le 17 et le 23 octobre. Ces manœuvres intitulées « Interaction maritime 2021 » ont consisté en de la lutte anti-sous-marine et de la défense aérienne. Les moyens déployés par les deux pays ont été importants et la flotte a traversé pour la première fois de l’histoire le détroit de Tsugaru qui sépare les îles japonaises d’Hokkaïdo et d’Honshu. 

  • Le Japon, qui n’a pas signé de traité de paix avec la Russie à la fin de la Seconde Guerre mondiale, a surveillé de près ces manœuvres communes. Le pays a un différend territorial concernant les îles Kouriles avec la Russie, et doit faire face aux revendications chinoises concernant les îles Senkaku  au Sud de l’archipel.
  • Afin de renforcer ses capacités de dissuasion face à une Chine toujours plus entreprenante dans la région, le Japon a organisé en septembre dernier et pour la première fois depuis 30 ans des exercices à l’échelle nationale mobilisant toutes les unités militaires du pays dans le cadre de la « Force terrestre d’autodéfense japonaise (GDSF) ».

Nouveau tir de missile de la Corée du Nord 

La Corée du Nord a annoncé, vidéos et photos à l’appui, avoir tiré un missile balistique depuis un sous-marin le mardi 19 octobre. Le lendemain de cette annonce, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni à la demande du Royaume-Uni et des Etats-Unis. Il s’agit du quatrième essai nucléaire nord-coréen depuis le mois de septembre. L’information n’a pas encore été vérifiée, mais si le tir balistique est avéré, le pays, qui développe officiellement depuis 2015 un programme de missile balistique mer sol (SLBM), disposera d’une seconde capacité de frappe nucléaire.

  • Très incisif ces derniers mois dans ses déclarations et ses démonstrations militaires, la Corée du Nord se livre à une course aux armements avec son voisin japonais. Le Premier ministre Japonais a annoncé que son gouvernement avait « l’intention de continuer à augmenter considérablement les capacités de défense du pays pour protéger le territoire, les eaux, les résidents et l’espace aérien du Japon ». De son côté, la Corée du Sud, autre pays sous la menace nord-coréenne, a inauguré cette semaine le plus grand salon militaire de son histoire, et a pris part à un sommet tripartite avec les États-Unis et le Japon.
  • En difficulté sur la scène intérieure en raison de la crise économique et de la pandémie, le leader nord-coréen Kim Jong-un met l’accent sur la réussite technologique et la puissance extérieure de son pays, en profitant du froid entre les Etats Unis et la Chine pour montrer les muscles en échappant aux pressions chinoises.

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RUSSIE/NEI

La Russie met fin à ses relations officielles avec l’OTAN 

La Russie a pris des mesures en réponse à la décision de l’OTAN de réduire la taille de la représentation russe auprès de l’alliance atlantique à 10 personnes. Selon le communiqué publié par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, la Russie ferme sa représentation permanente auprès de l’OTAN et met fin aux activités de la mission militaire et du bureau d’information de l’OTAN à Moscou. Les employés de la mission militaire de l’OTAN à Moscou verront leurs accréditations expirer le 1er novembre. Selon le communiqué du ministère russe des Affaires étrangères, l’ambassadeur russe en Belgique pourra être le point de contact de l’OTAN en cas d’urgence. La Russie invite les membres de l’alliance atlantique à choisir un ambassadeur en poste à Moscou afin qu’il remplisse des fonctions similaires.

  •     Selon plusieurs experts russes, si cette décision reflète la dégradation des relations entre l’OTAN et la Russie, ses conséquences pratiques seront limitées. En effet, la Russie conserve son canal de communication privilégié avec l’état-major américain et considère habituellement préférable de traiter avec ses homologues étrangers sur une base bilatérale plutôt que de passer par le biais d’organisations internationales.

Crise du gaz en Europe de l’Est 

Les pays d’Europe de l’Est sont frappés de plein fouet par la crise énergétique mondiale. Aux problèmes d’approvisionnement s’ajoute la confrontation avec la Russie, que certains dirigeants accusent de faire monter artificiellement les prix. Ainsi, selon le président Ukrainien Volodymyr Zelensky, le gazoduc Nord Stream 2 qui va être mis en fonctionnement prochainement entre la Russie et l’Allemagne, menace la sécurité énergétique de son pays. Les présidents du Conseil Européen, Charles Michel, et de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se sont rendus à Kiev le 12 octobre afin de s’entretenir avec le président ukrainien. Ils ont réaffirmé qu’ils comprenaient les préoccupations de l’Ukraine et étudiaient diverses possibilités pour garantir un approvisionnement en gaz au pays.

De son côté, le gouvernement moldave a instauré l’état d’urgence afin d’éviter la pénurie de gaz. Le contrat de la Moldavie avec Moldovogaz, une filiale de l’entreprise russe Gazprom, a expiré à la fin du mois de septembre ; le gouvernement moldave a toutefois rejeté la nouvelle offre russe qu’ils considèrent comme trop chère. Selon les médias, la Russie aurait en effet demandé à la Moldavie de payer sa dette accumulée pour les livraisons de gaz s’élevant à 700 millions d’euros tandis que la partie Moldave souhaitait maintenir un prix bas. 

  • Certains pays de l’Union Européenne accusent aussi la Russie de jouer un double jeu quant à ses livraisons de gaz. Néanmoins, plusieurs médias, tels que The Economist, pointent le fait que la Russie livre plus de gaz à l’Europe que les années précédentes, et que les sources de l’augmentation pourraient davantage se trouver dans les types de contrats utilisés ainsi que la demande accrue en gaz du fait de la transition énergétique.

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AFRIQUE DU NORD/MOYENT-ORIENT

L’Irak annonce l’arrestation d’un leader de Daesh

Lundi 18 octobre, le premier ministre irakien Moustafa Al-Kazimi a annoncé la capture de Sami Jasim Al Jaburi, un leader de l’Etat Islamique, dans le cadre “d’une opération extérieure” des services de renseignement. Considéré comme le responsable financier du groupe djihadiste, cet ancien bras droit d’Abou Bakr Al-Baghdadi était sous le coup de sanctions du Trésor américain depuis 2015. Sami Jasim al-Jaburi a été capturé dans le nord-est de la Syrie où subsiste l’un des derniers bastions de l’insurrection combattant les forces du Président Bashar al-Assad. Le djihadiste aurait été détenu brièvement en Turquie avant d’être transféré en Irak, après des mois de traque.

  • Après l’effondrement progressif de son califat en Irak en 2017 et en Syrie en 2019, l’organisation Etat Islamique continue de mener une insurrection dans ces deux pays. Un rapport de l’ONU publié en 2021 estime à 10 000 le nombre de combattants actifs dans cette région.
  • Cette annonce tombe au lendemain des élections législatives irakiennes alors même que les résultats ont immédiatement été dénoncés par des partis pro-iraniens. Marquées par une forte abstention, ces élections représentent une victoire pour le leader chiite Moqtada Al-Sadr.  

Israël : Pour la première fois, des Rafales français vont participer à l’exercice Blue Flag 2021

Dimanche 17 octobre marquait le début de l’exercice international  « Blue Flag » mené par l’armée de l’Air israélienne avec la participation de sept forces aériennes alliées. Organisé tous les deux ans par Israël, le but de cet exercice est de réaliser des vols en coalition tout en simulant des scénarios de combat. Au-delà des enjeux de coopération et d’interopérabilité d’armées partenaires, c’est la première fois que des Rafales B français, un escadron de la Royal Air Force et des Mirages 2000 indiens participent  à l’exercice.  Si l’armée de l’Air et de l’Espace avait déjà évolué dans le ciel israélien en 2017, l’objectif de cette année est de coordonner « des avions de cinquième et quatrième génération dans un environnement opérationnel difficile ». Les autres pays participants sont les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Italie et la Grèce.

  • Cette démonstration de force permet aussi à Israël d’envoyer un signal clair à l’Iran, avec qui les tensions ont été ravivées par la situation en Syrie et le programme nucléaire iranien.  Malgré les menaces des Etats-Unis, les négociations visant à faire revivre l’accord de Vienne de 2015 avec le régime de Téhéran sont au point mort. Le 19 octobre, le ministre israélien de la Défense a par ailleurs obtenu 5 milliards de shekels (1.3 milliards d’euros) afin de renforcer les capacités de frappe israéliennes en vue de possibles attaques sur les installations nucléaires situées en Iran.

 

Cette veille a été rédigée par Claire, Théo, Rhéa, Maëlle, Corentin, Baptiste, Camille et Rose.

Comité de rédaction

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