FRANCE
France : vente de 42 Rafale à l’Indonésie
Jeudi 10 février, Jakarta a signé un contrat pour six avions de combat Rafale à Dassault Aviation, première partie d’une commande de 42 appareils pour un montant total 8,1 milliards d’euros. Au bénéfice de la Tentara Nasional Indonesia Angkatan Udara (Force Aérienne de l’armée nationale indonésienne), le contrat comprend l’entraînement des équipages, le soutien logistique, ainsi qu’un centre d’entraînement composé de deux simulateurs de mission – précise un communiqué de Dassault. Les négociations, en cours depuis deux ans, ont abouti lors d’une visite de la ministre des Armées Florence Parly au président de la République d’Indonésie, Joko Widodo, le 9 et 10 février. Jakarta envisage également l’achat de deux sous-marins Scorpène auprès de Naval Group.
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- Ce contrat est le deuxième plus gros contrat Rafale après celui signé avec les Emirats arabes unis en décembre 2021 pour l’achat de 80 appareils. Jakarta devient ainsi le 7e client du Rafale après l’Inde, les Emirats arabes unis, l’Egypte, la Grèce, la Croatie et le Qatar. L’Indonésie devient le deuxième client français après Singapour dans la zone indo-pacifique. La France se hisse ainsi au rang de troisième exportateur d’armes au monde, derrière les Etats-Unis et la Russie.
- Pour l’Indonésie, la modernisation de l’armée par l’achat du Rafale vise à diversifier ses alliances et ses fournisseurs d’armements face aux tensions américano-chinoises. En outre, en plus de l’acquisition d’une trentaine d’avions de combat américains F-15, le pays participe à un projet de recherche et développement avec la Corée du Sud pour l’avion de combat KF-21. Le budget de la défense indonésien, qui représentait 0,8% du PIB en 2020, devrait atteindre 1,4% d’ici 2024.
- Pour la France, cette vente permet non seulement de relever son industrie de l’armement des conséquences économiques de l’annulation du « contrat du siècle » auprès de l’Australie en septembre 2021, mais également de concrétiser son partenariat stratégique avec l’Indonésie avec qui elle a signé un accord de coopération de défense en juin dernier.
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EUROPE
L’Europe redéfinit ses ambitions spatiales
Mardi 25 janvier, lors de la 14e conférence spatiale européenne, le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton a annoncé le lancement du fonds Cassini. Doté d’un milliard d’euros sur les cinq prochaines années, ce fonds a pour objectif de soutenir le développement des start-ups travaillant dans le domaine spatial. Ce fonds sera complété par un instrument de dette par l’intermédiaire de la banque européenne d’investissement (BEI). Thierry Breton prévoit également de déposer devant le Conseil et le Parlement européen deux projets ayant pour vocation de participer au lancement d’une nouvelle infrastructure spatiale commune mardi prochain : un projet de constellation commune de connectivité spatiale, d’une part, et un projet de travail sur les règles de trafic spatial, d’autre part. Le commissaire a pour objectif d’obtenir l’accord des Vingt-Sept avant l’été afin de lancer des appels d’offres avant 2023 pour déployer les premiers services en 2024.
- La constellation de satellites de communication sécurisée de l’Union européenne a notamment vocation à offrir aux gouvernements et aux armées européennes un moyen de communication souverain, et à seconder les infrastructures terrestres, si celles-ci étaient soumises à une cyberattaque.
- Ce projet intervient dans un contexte de course à l’espace, dans laquelle les Européens ne sont pas les plus avancés. L’un des risques qu’encourent notamment les Vingt-Sept s’ils ne parviennent pas à déployer des infrastructures spatiales communes et souveraines est de ne plus avoir accès aux fréquences, pour lesquelles la demande est supérieure à l’offre.
Le projet de drone européen est de nouveau en piste
Jeudi 27 janvier, le Conseil des ministres espagnol a approuvé un budget global de 1,74 milliard d’euros pour doter ses armées de l’Euromale – le futur drone européen de moyenne altitude et de longue endurance. L’Espagne était le dernier des quatre pays partenaires du projet de drone MALE à ne pas l’avoir budgété, l’engagement financier requis dépassant les capacités financières du ministère de la Défense espagnol. C’est donc le ministère de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme espagnol qui avancera les crédits pour le compte du ministère de la Défense, qui le remboursera à partir de 2029. L’Espagne participe au programme de drone MALE à hauteur de 23% ; son retour industriel est estimé à un minimum de 19%.
- Lancé en 2015 par les ministres de la Défense français, allemand, italien et espagnol, l’Euromale, projet symbolique de l’Europe de la défense, a rencontré de nombreuses difficultés, cristallisées – comme pour le système de combat aérien du futur, SCAF – autour de rivalités industrielles et stratégiques entre la France et l’Allemagne.
- Le programme prévoit la livraison de 21 systèmes Euromale de trois avions chacun, soit un total de 63 appareils (dont 21 pour l’Allemagne, 15 pour l’Italie, 15 pour l’Espagne et 12 pour la France).
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AFRIQUE
La force Barkhane élimine quarante djihadistes au Burkina Faso
Jeudi 10 février, l’armée française a annoncé avoir éliminé 40 jihadistes implantés au Burkina Faso. Ces djihadistes avaient tué la veille neuf personnes dont un ancien soldat français lors d’une embuscade tendue dans le parc naturel W au Bénin près de la frontière avec le Burkina Faso. Si l’embuscade n’a pas été revendiqué, les autorités soupçonnent le mouvement Jama’at Nasr al-Islam wal-Muslimin (le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) lié à Al-Qaida.
- La pression terroriste s’est considérablement resserrée sur le Bénin ces derniers mois. Le pays a subi trois attaques djihadistes meurtrières entre novembre et janvier près de sa frontière contiguë du Burkina Faso.
- Le pays subit la stratégie d’expansion des mouvements terroristes en direction des pays côtiers. L’espace qui traversent les frontières du Niger, du Burkina Faso, du Bénin et du Togo (espace appelé WAPO, du nom des parcs W, Arly, Pendjari et Oti d’une superficie de 32 000 km2) est une zone hautement sensible et un grand fief de l’organisation terroriste « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans ». La sécurité dans la région pourrait continuer de se dégrader dans les prochain mois
Expulsion de l’ambassadeur français au Mali
Jeudi 3 février, l’ambassadeur de France au Mali Joël Meyer a quitté le pays après son expulsion par le gouvernement malien trois jours plus tôt, en réaction aux propos de Jean-Yves le Drian qualifiant le régime militaire en place « d’irresponsable ».
Cette énième dégradation des relations diplomatiques entre les deux pays intervient dans un contexte déjà fortement troublé, notamment par l’ingérence russe et le retrait des troupes danoises déployées au Mali dans le cadre de la coalition de forces européennes Takuba, à la demande de l’Etat malien. En réaction, la Norvège, également membre de Takuba, avait annoncé suspendre les envois prévus de ses soldats, fragilisant fortement le devenir de la force d’intervention.
L’avenir de celle-ci pourrait se jouer les 17 et 18 février prochains à l’occasion du sommet Union Afrique – Union Européenne à Bruxelles. Le président français devrait également se prononcer sur l’avenir de l’opération Barkhane.
- L’opération Barkhane a déjà subi ces derniers mois de profondes transformations. Les forces françaises se sont retirées des trois villes du nord du Mali(Tessalit, Kidal et Tombouctou) et ses effectifs ont été réduits.
- Le ministre français des Affaires étrangères a annoncé que la France resterait fortement mobilisée dans la lutte antiterroriste au Sahel quel que soit l’avenir de l’opération Barkhane.
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AMERIQUE
Les États-Unis redoutent une attaque imminente de la Russie contre l’Ukraine
Vendredi 11 février, le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré qu’une invasion de l’Ukraine par la Russie pouvait « survenir à tout moment », y compris avant la fin des Jeux olympiques de Pékin, le 20 février. Mentionnant l’arrivée de nouvelles forces russes à la frontière ukrainienne, il a même évoqué l’hypothèse d’une prise de Kiev, la capitale ukrainienne.
Dans la même journée, le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a assuré à son homologue ukrainien que son pays pouvait compter sur le « soutien durable et inébranlable des États-Unis pour sa souveraineté et son intégrité territoriale ».
Samedi 12 février, lors d’un appel téléphonique, Joe Biden a averti Vladimir Poutine de « répercussions sévères et rapides » en cas d’attaque russe de l’Ukraine. Le président américain a affirmé que les États-Unis étaient ouverts au dialogue à propos de l’Ukraine mais aussi prêts à « tous les scénarios ».
- Cet alarmisme américain répond au déploiement de plus de cent mille soldats russes aux frontières ukrainiennes. Plusieurs dizaines de milliers de soldats russes ont commencé jeudi des exercices de grande ampleur en Biélorussie, pays voisin de l’Ukraine, qui doivent en théorie durer jusqu’au 20 février. Moscou mène par ailleurs des manœuvres militaires en mer Noire, encerclant ainsi l’Ukraine.
- Alors que les États-Unis et différents pays occidentaux ont demandé au personnel non-essentiel de leurs ambassades en Ukraine de quitter le pays, Vladimir Poutine a qualifié les déclarations américaines selon lesquelles la Russie est prête à envahir l’Ukraine de « spéculations provocatrices ».
- Selon l’agence Interfax-Ukraine, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré que les avertissements américains quant à une attaque imminente « provoquent la panique et n’aident pas ». « Actuellement, le meilleur ami de nos ennemis est la panique dans notre pays » a-t-il affirmé, alors que des campagnes de désinformation massives ayant pour but de démoraliser les Ukrainiens sont à l’œuvre dans le pays.
- Des renforts militaires américains ont été déployés en Roumanie. Des blindés Stryker et mille militaires américains sont arrivés la semaine dernière sur la base de Mihail Kogalniceanu, au bord de la mer Noire, à 400 km de la Crimée occupée par la Russie depuis 2014. L’une des six bases américaines en Roumanie, elle accueille actuellement environ 2 000 soldats américains et une escadrille d’avions de chasse F-16.
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ASIE
Taïwan renforce son système de défense aérien à travers l’achat d’équipements américains
Mardi 8 février, le département d’Etat américain a validé la demande de Taipei (datant de 2019) d’acheter pour 100 millions de dollars d’équipements afin de maintenir et d’améliorer son système de défense antiaérienne et antimissile Patriot. En proie à des incursions d’avions de guerre chinois de plus en plus fréquentes dans sa zone d’identification de défense aérienne (ADIZ), Taïwan hausse le ton et réaffirme son alliance avec les Etats-Unis en renforçant ses moyens de dissuasion contre les menaces régionales. Alors que Taipei devrait recevoir la livraison d’armes courant mars, la Chine a vivement condamné cette vente, considérant qu’elle « sape » la stabilité dans la région. Elle a assuré qu’elle répondrait par « des mesures fortes et légitimes pour assurer sa propre souveraineté et ses intérêts », sans toutefois en préciser la teneur.
- Patriot est un système de missiles sol-air très mobile. Il représente un élément crucial du système de défense antiaérien taïwanais. Les missiles sont conçus par Lockheed Martin et Raytheon Technologies.
- Pékin fait de plus en plus pression sur Taïwan à travers de fréquentes incursions dans la zone d’identification de défense aérienne taïwanaise. En 2021, l’Agence France-Presse a décompté 969 avions de guerre chinois ayant franchi l’ADIZ de l’île, contre environ 380 en 2020.
- La première grande vente d’armes à Taipei sous l’administration Biden remonte à août 2021, avec la livraison de 40 canons automoteurs M109A6.
A travers les Jeux Olympiques 2022 d’hiver, la Chine s’affirme comme puissance post-occidentale
L’ouverture des Jeux Olympiques d’hiver 2022 s’est tenue vendredi 4 février à Pékin en présence du président chinois Xi Jinping et de son invité d’honneur, le président russe Vladimir Poutine. Elle à été l’occasion pour les deux dirigeants de signer plusieurs accords commerciaux et d’affirmer leur alignement sur leurs politiques extérieures à travers une déclaration commune « sur l’entrée des affaires internationales dans une nouvelle ère », dans un monde post-occidental. Dans ce texte, les deux Etats se posent en défenseurs de la « démocratie authentique » contre la démocratie libérale, dénoncent l’influence américaine et jugent déstabilisatrices les alliances occidentales comme l’OTAN ou Aukus, que ce soit en Europe avec le conflit russo-ukrainien, ou bien en Indopacifique. Ainsi, la déclaration souligne que la « démocratie n’est pas à taille unique », qu’un pays « peut choisir les formes et méthodes d’exercice de la démocratie qui lui conviennent le mieux », rappelant le relativisme de la Chine en matière de droits des hommes. En contrepartie, la Chine soutient dans cette déclaration la posture de Moscou concernant le non-élargissement de l’OTAN et l’indivisibilité de la sécurité (la sécurité des uns ne peut s’organiser au détriment des autres).
- Le président chinois, qui souhaite jouer le rôle de leader dans un « monde post-occidental », multiplie les rencontres diplomatiques. Samedi 5 février, il a accueilli une vingtaine de dirigeants étrangers à un banquet au Palais de l’Assemblée du peuple. Plusieurs dirigeants d’Asie centrale, d’Europe de l’Est et du Moyen-Orient comme le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev ou encore le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed Ben Salman étaient présents.
- Les JO 2022 sont également l’occasion pour la Chine de démontrer l’efficacité de l’autocratie en mettant en avant les résultats (officiels) de la politique « zéro Covid », puisque la maladie n’aurait fait que quatre morts depuis avril 2020 ; de rassurer sur le sort de la joueuse de tennis Peng Shuai, qui, dans une interview donnée au journal L’Équipe après une longue disparition, est revenue sur ses accusations d’agression sexuelle à l’encontre d’un ex-dirigeant chinois et a annoncé qu’elle mettait un terme à sa carrière ; et de mettre en avant sa posture de « puissance verte » en organisant les premiers jeux « neutres en carbone ».
- Ces différents récits sont néanmoins très critiqués : la politique chinoise du « zéro Covid » n’a pas empêché l’apparition de foyers épidémiques dans toute la Chine, notamment avec le variant Omicron ; les journalistes qui ont interrogé Peng Shuai ont indiqué penser qu’elle parlait sous contrainte et qu’elle est encore en danger ; enfin, Pékin a été vivement critiqué pour sa neige et sa glace artificielles sur l’ensemble des parcours de compétition.
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RUSSIE/NEI
Le président Emmanuel Macron se rend en Russie
Le président français s’est rendu le 7 février à Moscou où il s’est entretenu pendant plus de cinq heures avec son homologue Vladimir Poutine sur fond de crise à la frontière russo-ukrainienne. Cette visite se tient après une semaine de discussions téléphoniques entre les deux dirigeants. Emmanuel Macron a ainsi tenté de dégager un chemin pour la désescalade alors que de nombreux pays occidentaux – en particulier les États-Unis – s’inquiètent de la possibilité d’une « guerre imminente ».
Le président français a ainsi appelé le Kremlin à trouver une « réponse rationnelle » à la situation qui permettrait à tous « d’éviter la guerre et construire une relation de confiance, de stabilité et de transparence ». Pour ce faire, Emmanuel Macron a évoqué sa compréhension des inquiétudes russes en précisant « qu’il n’y a pas de sécurité pour les Européens s’il n’y a pas de sécurité pour la Russie ». Préalablement à sa visite à Moscou, le président français avait évoqué dans le Journal du Dimanche sa volonté de s’impliquer davantage dans les discussions sur la sécurité européenne, sans laisser « d’autres parler en notre nom ».
Emmanuel Macron a ainsi souligné que la politique de portes ouvertes de l’OTAN – selon laquelle aucun pays ne peut être exclu d’emblée des négociations d’entrée dans l’OTAN, et que la Russie voudrait voir révisée dans le cas de l’Ukraine – n’était pas négociable car elle était partie intégrante de la politique extérieure de certains pays comme « la Suède et la Finlande ». Ces deux pays, qui ne sont pas membres de l’Alliance Atlantique, coopèrent néanmoins étroitement avec elle et se réservent la possibilité d’y poser leur candidature. Cette précision a poussé certains commentateurs à remarquer que l’Ukraine, non mentionnée, pourrait faire partie d’une autre catégorie. Par ailleurs, le président aurait déclaré dans l’avion présidentiel pour Moscou qu’une éventuelle « Finlandisation » (en référence à la situation de la Finlande pendant la guerre froide, indépendante mais sans véritable contrôle de sa politique extérieure) de l’Ukraine « faisait partie des scénarios sur la table ».
De son côté, Vladimir Poutine a déclaré que « la Russie et la France avaient des inquiétudes communes sur le sujet de la sécurité en Europe » et a salué la visite d’Emmanuel Macron comme pouvant « jeter les bases d’avancées communes ». Il a cependant rappelé les nombreux griefs qui opposent la Russie et les pays occidentaux en définissant notamment l’OTAN comme une alliance offensive.
Emmanuel Macron a poursuivi sa séquence diplomatique à Kiev, où il a rencontré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, puis à Berlin où il a participé à un dîner de travail avec son homologue allemand Olaf Scholz.
- La situation reste tendue en Ukraine alors que plusieurs ambassades ont décidé de rapatrier les familles des diplomates présents sur place et de réduire temporairement le personnel sur place. C’est à la fois le cas des Etats-Unis et de la Russie.
Le président du Turkménistan évoque sa succession
Le président du Turkménistan, Gurbanguly Berdimuhamedov, a déclaré qu’il avait pris une « décision difficile » et qu’il devait laisser la place à de « nouveaux dirigeants ». Il a souligné que cette décision lui était dictée par « les demandes de la modernité ». Cette déclaration, rareté dans un des pays les plus fermés au monde, a été suivie par l’annonce de la tenue d’une élection présidentielle anticipée le 12 mars. Certains commentateurs considèrent que son fils, Serdar Berdimuhamedov, pourrait lui succéder. Le président a expliqué sa décision par le fait qu’il avait « atteint l’âge du prophète » (selon la tradition musulmane, Mahomet serait mort à 63 ans), mais plusieurs experts pointent la situation au Kazakhstan et la volonté du président turkmène de s’assurer une transition pacifique et sans risques comme d’autres facteurs explicatifs de cette décision.
- A la tête du Turkménistan depuis 2006, Gurbanguly Berdimuhamedov contrôle un régime dictatorial reposant sur un véritable culte de la personnalité.
- Son fils, Serdar Berdimuhamedov, occupe le poste de vice-président du conseil des ministres du Turkménistan depuis 2021. Il avait, il y a un mois, réalisé une tournée dans les pays de la région, notamment en Iran et en Ouzbékistan afin de transmettre plusieurs messages de la part de son père.
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AFRIQUE DU NORD/MOYENT-ORIENT
Mort du chef du groupe terroriste Etat Islamique en Syrie
Jeudi 3 février, l’émir de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) est mort dans une explosion lors d’un raid mené par les Etats-Unis dans le nord-ouest de la Syrie. L’opération a eu lieu dans la province d’Idlib, contrôlée par Hayat Tahrir al-Cham, une ancienne branche d’Al Qaïda en Syrie. L’opération héliportée aurait fait treize morts selon l’Observatoire Syrien des droits de l’homme. Selon le Président Joe Biden, Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, de son vrai nom Amir Mohammed Saïd Abdel Rahman al-Mawla, aurait choisi de se suicider par le moyen d’explosifs plutôt que de se rendre. Il avait été nommé à la tête de l’organisation terroriste en 2019 après la mort d’Al Baghdadi, éliminé par les Américains dans la même province syrienne. Le président Biden a ajouté que cette opération commando avait permis « d’éliminer une menace terroriste majeure ».
- Cette opération intervient quelques jours après l’assaut de la prison d’Hassaké par l’Etat Islamique. Cette attaque, la plus importante et sophistiquée du groupe depuis 2019, avait mis en échec les Forces Démocratiques Syriennes pendant une semaine. Le soutien de la coalition internationale avait permis de reprendre contrôle de la zone, alors même qu’un nombre inconnu de jihadistes s’en étaient échappés.
- Les Etats-Unis prennent très au sérieux la menace terroriste qu’incarne l’EIIL dans le monde. Lundi 7 février, les autorités américaines ont annoncé offrir deux récompenses de 10 millions chacune pour toute information concernant le dirigeant de l’EIIL en Afghanistan ainsi que pour tout renseignement concernant l’attaque du 26 août de l’aéroport de Kaboul.
Nomination d’un nouveau Premier ministre en Libye
Jeudi 10 février, le Parlement libyen a nommé Fathi Bachagha comme Premier ministre pour remplacer le chef du Gouvernement d’union nationale (GUN) Abdelhamid Dbeibah, investi en mars 2021. Ce dernier a fait savoir publiquement à la télévision qu’il refusait cette nomination et ne remettrait le pouvoir qu’à « un gouvernement élu ». Les Nations Unies ont déclaré continuer de soutenir et reconnaître Abdelhamid Dbeibah comme Premier ministre intérimaire du pays. Dans la nuit de mercredi à jeudi, le convoi de ce dernier a été la cible de plusieurs tirs d’armes à feu dans la capitale Tripoli.
- Le gouvernement d’union a été mis en place sous l’égide de l’ONU il y a un an afin de permettre d’assurer la période de transition avant les élections présidentielles et législatives, qui devaient se tenir en décembre dernier mais qui ont été reportées depuis.
- Cette nomination, sur fond de non-respect des procédures prévues par la chambre des représentants, répond au report par le GUN des élections démocratiques.
- Cette situation fait craindre un retour à la période de très forte instabilité qu’a traversé le pays ces dernières années après l’échec en 2016 de la reconnaissance du gouvernement d’union nationale et la coexistence de deux autorités distinctes à l’Est et à l’Ouest du pays.
Cette veille a été rédigée par Claire, Théo, Rhéa, Maëlle, Corentin, Baptiste, Camille et Rose.