Grâce au CESM et à Sciences Po Défense & Stratégie, Guillaume, désormais membre de l’association, a pu embarquer une semaine sur le BPC Dixmude, avec trois autres sciences-pistes. Il raconte cette expérience particulière.
L’air est chaud lorsque nous embarquons sur le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude, le dimanche 19 juin dans la rade de Toulon. Cet imposant navire s’apprête à appareiller le lendemain matin pour une semaine d’exercices en mer Méditerranée.
Le BPC représente le couteau suisse de la projection opérationnelle : tour à tour transport de troupe, hôpital, état-major, plateforme de projection aérienne et évidemment navire de guerre.
Grâce au partenariat noué par Sciences Po Défense et Stratégie avec le Centre d’études supérieur de la Marine (CESM), 4 étudiants de Sciences Po ont pu embarquer une semaine sur ce fleuron de la Marine Nationale.
Lundi matin à 5h les hauts parleurs de nos cabines crachent le fameux branle bas qui réveille chaque matin les marins de la flotte (http://bit.ly/290nm4X), au son du clairon succède une mélodie moins martiale puisqu’il s’agit du tube de l’été : This Girl (http://bit.ly/20865Z8).
Après avoir escaladé les 12 ponts du BPC pour rejoindre la passerelle nous assistons au départ de la rade de Toulon : le Dixmude pèse plus de 21 000 tonnes et mesure 199m de long ce qui en fait un navire complexe à manœuvrer.
A partir de de l’appareillage, de nombreux exercices vont se succéder. Le BPC va tout d’abord mettre en œuvre sa capacité de projection en réalisant des embarquements et débarquements de véhicules lourds grâce à un chaland abordant dans son radier (le pont inférieur communiquant directement avec la mer).
A ces exercices amphibies succède les manœuvres de l’aviation puisque des hélicoptères Tigres et Caïman rallieront plusieurs fois le Dixmude au cours du séjour pour réaliser des appontages de jour comme de nuit au large des cotes françaises. Ces exercices sont indispensables pour le bon déroulement des opérations extérieures car les pilotes doivent réaliser un certain nombre d’appontages avant d’être « qualifiés » pour utiliser leur hélicoptère pendant une opération militaire.
Les entrainements se poursuivent avec la récupération de commandos parachutistes en mer qui sont directement largués à l’eau avant d’être récupérés et embarqués à bord…
Puis nos marins entament un exercice de tir avec notamment le tir réussi d’un missile air-air Mistral. Enfin, des exercices de sécurité ont lieu plusieurs fois par jour pour tester les capacités de l’équipage à faire face à un départ de feu mais aussi pour mettre à l’épreuve l’équipe médicale qui doit prendre en charge les blessés au sein de l’hôpital du bord. En effet, le médecin chef dirige un hôpital de 100 lits capable de recueillir les blessés d’une action militaire grâce à ses deux blocs chirurgicaux.
Cet hôpital n’est pas la seule particularité du Dixmude car le navire comporte aussi un espace de 850m2 destiné à accueillir un état major en campagne de 200 personnes.
Pour couronner la série d’exercices, l’équipage réalise l’interception et la fouille d’un cargo suspect en pleine mer avant de regagner le port.
Les bâtiments de projection et de commandement sont au nombre de 3 : le Mistral, le Tonnerre et le Dixmude. Cette classe de navire est connue du grand public à cause de la vente avortée de deux d’entre eux à la Russie, ces derniers ont finalement être livrés à l’Egypte grâce à un financement saoudien.
Si le Dixmude ne ressemble pas aux autres navire de la flotte à cause de son allure de « ferry », il n’en demeure pas moins un outil essentiel de projection opérationnelle, servi par un équipage dynamique et valeureux dont la devise est : « Sacrifiez vous, Tenez ! ».
Nous remercions chaleureusement l’équipage du Dixmude pour son accueil ainsi que le CESM qui a rendu cette visite possible.