Veille stratégique – Octobre 2020 (1/2)

AFRIQUE

Mali : libération des otages Sophie Pétronin et Soumaïla Cissé par le GSIM

Jeudi 8 octobre, les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ont libéré quatre otages dont l’humanitaire française Sophie Pétronin et l’homme politique malien Soumaïla Cissé. Cette libération a été obtenue par le nouveau gouvernement malien en échange du versement d’une rançon de plusieurs millions d’euros ainsi que la libération de 200 combattants jihadistes (dont certains cadres du GSIM)

  • Enlevée le 24 décembre 2016 à Gao dans l’Est malien, Sophie Pétronin était le dernier otage français connu. Elle a été rapatriée en France vendredi 9 octobre et accueillie à son arrivée à la base aérienne de Villacoublay par le président de la République Emmanuel Macron. 
  • Enlevé le 25 mars 2020 dans les environs de Niafunké, au centre du pays, Soumaïla Cissé, une personnalité bien connue sur la scène politique malienne, constituait une prise de choix pour le GSIM. Il a notamment atteint le second tour des élections présidentielles par trois fois en 2002, 2013 et 2018. Alors que son pays est en pleine transition depuis le coup d’État du 18 août, Soumaïla Cissé a annoncé qu’il ne fermait pas la porte à un retour en politique.
  • Organisation terroriste issue d’une fusion de différents groupes autour d’Al-Qaïda, le GSIM à été renforcé par cette libération massive de combattants. Parmi eux se trouvent certains de ses cadres,  comme le mauritanien Fawaz Ould Ahmed, impliqué en 2015 dans les attentats contre le restaurant La Terrasse à Bamako et l’hôtel Byblos à Sévaré qui avaient fait respectivement 6 et 22 morts.

Tchad : renforcement de sa participation à la force conjointe du G5 Sahel

Lundi 5 octobre, le Tchad a annoncé le futur déploiement d’un millier de soldats pour renforcer les actions de la force conjointe du G5 Sahel contre les groupes terroristes de la région. Cette annonce a eu lieu dans le cadre de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du G5 Sahel à Nouakchott, en Mauritanie.

  • Créée le 2 juillet 2017 à Bamako, la force conjointe du G5 Sahel vise à unir les moyens de la Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad dans la lutte contre les groupes terroristes jihadistes qui contrôlent de larges pans de la région. Son financement est essentiellement assuré par l’Union Européenne et les États-Unis. Sur le terrain, la force conjointe travaille de manière coordonnée avec les forces françaises, déployées dans le cadre de l’opération Barkhane.
  • Le Tchad fait ainsi suite à son engagement pris l’année dernière de renforcer sa contribution à la force conjointe du G5, jusqu’ici limitée à 750 hommes. Ce retard d’envoi d’un contingent supplémentaire était expliqué jusque-là par le combat contre Boko Haram dans la région du lac Tchad. Bien que cette région soit loin d’être pacifiée, le président Idriss Deby a finalement honoré son engagement envers ses partenaires.

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AMERIQUE

Japon : déplacement du secrétaire d’État américain à Tokyo pour le sommet du Quad 

Mardi 6 octobre, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo s’est rendu à Tokyo pour participer à la réunion du Quadrilateral Security Dialog (Quad) avec ses homologues japonais, indien et australien. Dans ce format indopacifique excluant la Chine, les quatre pays ont travaillé à l’approfondissement de leurs coopérations sécuritaire, diplomatique et économique afin de contrer l’influence du géant chinois dans la région.

  • Lancé en 2007 par le Japon, ce format de rencontre quadrilatérale destiné à organiser l’endiguement de la montée en puissance chinoise a connu des hauts et des bas et n’a jamais été formalisé. Le Quad connaît néanmoins un regain d’intérêt depuis que la Chine s’est implantée durablement en mer de Chine méridionale en construisant des îlots artificiels aux alentours des îles Spratleys. 
  • Les Etats-Unis sont alliés unilatéralement avec chacun des trois membres de ce format : avec l’Australie depuis le pacte militaire ANZUS du 1er septembre 1951, avec le Japon depuis les traités de sécurité du 8 septembre 1951 et du 19 janvier 1960 et avec l’Inde depuis l’accord de défense du 29 août 2016. Fin septembre, cette dernière a d’ailleurs accueilli un avion de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine P-8A Poséidon de l’armée américaine dans les îles Nicobar afin qu’il se ravitaille. Par ailleurs, les Etats-Unis et l’Inde mènent chaque année depuis 1992 un exercice naval commun dénommé Malabar. Le Japon les a rejoints en 2015 tandis que l’Australie envisage d’y participer à l’avenir.

Tensions américano-vénézuéliennes après une nouvelle incursion d’un navire américain dans les eaux contiguës du Vénézuela 

Jeudi 1er octobre, le Venezuela a dénoncé un « acte de provocation délibérée » de la part des Etats-Unis après que le destroyer américain USS P. Lawrence a croisé dans les eaux vénézuéliennes. Ce dernier se serait approché à 16,1 milles nautiques des côtes, pénétrant ainsi la zone contiguë vénézuélienne définie par la Convention des Nations-Unies sur le droit de la mer que néanmoins aucun des deux pays concernés n’a jamais ratifié. En vertu de cette dernière, la zone contigüe se situe à une distance comprise entre  12 et 24 milles des côtes d’un État. Elle permet à ce dernier d’y appliquer sa législation en matières douanière, fiscale, sanitaire et migratoire sans pour autant y exercer sa pleine souveraineté, limitée aux seules eaux territoriales.

  • Le Venezuela est en proie à une crise économique sans précédent depuis 2014. Réélu au cours d’une élection contestée en 2018, le président Nicolas Maduro fait face à des oppositions interne et internationale vives. Les États-Unis reconnaissent le président de l’Assemblée nationale Juan Guaido comme président légitime de la République vénézuélienne. 
  • En juillet dernier, l’administration Maduro s’était déjà plainte d’une provocation américaine lorsque le destroyer USS Pinckney avait pénétré la zone contiguë du Venezuela. Washington justifie ses incursions au nom de la lutte contre le narcotrafic alors même qu’une enquête visant le président Maduro et certains de ses collaborateurs pour narco terrorisme est menée par la justice américaine. 


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RUSSIE ET EX-URSS

Combats entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan 

Samedi 10 Octobre, l’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont accordés sur un cessez-le-feu après des discussions sous l’égide du ministre des Affaires étrangères russeSergei Lavrov. Le cessez-le-feu apparaît toutefois comme particulièrement fragile, les deux parties s’étant mutuellement accusées de violer les accords quelques heures après leur entrée en vigueur.

  • Les deux pays, en tension au sujet de l’enclave ethniquement arménienne du Haut-Karabakh, ont repris les affrontements depuis le 27 septembre. Ils avaient jusqu’à maintenant refusé toute médiation internationale pour stopper le conflit. 
  • Le bilan officiel -probablement sous-estimé- fait état de plus de 400 morts et des dizaines de milliers de déplacés.
  • Une internationalisation du conflit est à craindre. La Turquie est en effet suspectée de soutenir l’Azerbaïdjan avec hommes et matériel.  Le 29 septembre, l’Arménie a affirmé qu’un de ses avions avait été abattu par la Turquie. De son côté, Ankara rejette fermement ces allégations. La Russie, alliée de l’Arménie via l’Organisation du Traité de Sécurité Collective, apparaît pourtant en retrait des opérations militaires.

France : audition de Svetlana Tikhanovskaïa à l’Assemblée Nationale

L’opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa a été auditionnée par les députés de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée Nationale le mercredi 7 octobre. Svetlana Tikhanovskaïa a appelé les députés et la France à faire pression sur le pouvoir biélorusse et le président Loukachenko, notamment en intensifiant les sanctions et en ajoutant de nouvelles personnes à la liste de responsables visés par les sanctions européennes. Elle a également invité les parlementaires à se rendre à Minsk pour assister aux manifestations en affirmant que « ce n’était pas dangereux pour les étrangers » et que cela permettrait d’envoyer un « signal fort » au pouvoir.

  • Emmanuel Macron a également rencontré l’opposante en marge de sa visite officielle à Vilnius, en Lituanie. Il a par ailleurs affirmé dans un entretien au Journal du dimanche : « Loukachenko doit partir », et appelé à une médiation de l’OSCE.

Russie : test d’un missile hypersonique

Le jeudi 8 Octobre, la marine russe a testé avec succès son missile hypersonique Zircon dans la mer des Barents. L’agence de presse TASS a précisé que le missile était dirigé contre une cible placée à 450 km et qu’il avait atteint la vitesse de Mach 8 (8 fois la vitesse du son). Selon les informations présentées par le président russe Vladimir Poutine en 2019, le Zirkon devrait être capable de toucher des cibles à 1000 km et pourrait atteindre une vitesse allant jusqu’à Mach 9.

  • La vitesse des missiles hypersoniques les rend pratiquement invulnérables aux mesures de défense que les navires ciblés peuvent mettre en place. Il pourrait ainsi représenter un défi important pour les autres marines du monde. 

Kirghizistan : perte de contrôle et crise politique

Vendredi 9 octobre, le président kirghiz Sooronbaï Jeenbekov a déclaré l’état d’urgence, puis a annoncé être prêt à quitter son poste “lorsque des autorités légitimes auront été approuvées et que nous serons de retour sur la voie de la légalité”. 

  • Ces annonces répondent aux vagues de contestations et d’émeutes qui secouent le pays depuis les résultats controversés des élections législatives du 4 octobre. Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues pour contester les fraudes électorales et demander la démission du Président, ainsi que l’annulation du scrutin. Les émeutes ont conduit à plus de 120 personnes hospitalisées, un mort et à la libération d’opposants politiques par les manifestants, notamment de Sadyr Japarov. Dès le lendemain de sa libération, il a été nommé Premier Ministre. En revanche, cette nomination reste trouble. 
  • Ce n’est pas la première fois que le pays connaît une transition politique houleuse. En 2005 et en 2010, il a vécu deux révolutions particulièrement violentes. Pourtant, le Kirghizistan ferait en théorie figure d’exception en Asie centrale. Entourée de régimes autoritaires, il serait l’unique démocratie de pays d’ex-URSS qui l’entourent.

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PROCHE ET MOYEN-ORIENT

Egypte : des contestations populaires anti-Sissi

Depuis le 20 septembre, un mouvement protestataire non violent réunissant des centaines de manifestants secoue une vingtaine de villes égyptiennes dont la capitale, mais aussi des villes plus modestes comme Louxor, Alexandrie et Gizeh. Ce mouvement réclame le départ du président Abdel Fattah al-Sissi, en poste depuis 2013 et accusé d’affamer son peuple et de détruire les maisons. D’après Amnesty International, l’État a adopté une réponse autoritaire en autorisant les forces de l’ordre à user de la torture et de l’arrestation de masse.

  • Ces protestations trouvent leur origine dans le refus d’une partie du peuple de voir des logements détruits par l’armée car ils sont considérés par les autorités égyptiennes comme illégalement bâtis.
  • La manifestation se colore d’une teinte révolutionnaire rappelant le printemps égyptien de 2011 : elle intervient un an jour pour jour après la manifestation du 20 septembre 2019 qui avait rassemblé des milliers de manifestants à l’appel de Mohammad Ali. En 2020, cet opposant égyptien au régime, en exil, anime avec vigueur les réseaux sociaux pour appeler au rassemblement. Coeur de la contestation de 2011, la place Tahrir est occupée par les  manifestants en guise de symbole. En prévention, elle a été quadrillée par les policiers.
  • Ce mouvement révèle des revendications plus anciennes et structurelles, à commencer par la hausse du taux de pauvreté début 2020, portant désormais à un tiers la population vivant désormais avec moins de 1,53 dollar par jour. Sur le plan sécuritaire, le président a élargi ses pouvoirs grâce à la loi « antiterroriste » votée en avril 2020 dont il profite pour étouffer les voix contestataires (l’Egypte est le 161e pays sur 180 en matière de liberté d’expression selon un rapport de Reporters sans frontières). L’échec du président Al-Sissi sur le dossier du barrage de la Renaissance en Ethiopie ou son engagement en Libye catalysent également la contestation.

Israël et Liban : vers une délimitation de leurs frontières

D’après l’annonce du président de la Chambre des députés Nabih Berry le 1er octobre, le Liban et Israël devraient entamer les négociations visant à clarifier le tracé de leurs frontières terrestre et maritime mi-octobre, à Naqoura, dans le sud du Liban, au quartier général de la Finul [Force intérimaire des Nations Unies au Liban]. Le secrétaire d’Etat adjoint américain pour le Proche-Orient, David Schenker, devrait y jouer le rôle de médiateur.

  • Le litige maritime date de l’adoption en 2011 par Israël du tracé de sa ZEE. L’Etat hébreu s’était pour ce faire appuyé le tracé convenu en 2007 entre le Liban et Chypre, sans prendre en compte les précisions apportées en 2009 par le Liban au tracé de la limite sud-ouest de sa ZEE. Il en résulte un chevauchement des deux zones (sous forme de triangle) de 850km² dont Israël et le Liban se revendiquent chacun propriétaire.
  • Ce contentieux est aggravé par les perspectives d’exploitation des ressources pétrolières et gazières. C’est notamment le cas du bloc 9 pour lequel le Liban a accordé en 2018 des droits d’exploration et de production d’hydrocarbures offshore au français Total, à l’italien ENI et au russe Novatek, alors même qu’Israël considère qu’il appartient à sa zone.
  • Selon David Schenker, le litige sur les frontières terrestres sera traité à part. Il suppose en effet de régler la question des fermes de Chebaa, un territoire occupé par Israël que l’ONU attribue à la Syrie mais que le Liban considère comme sien. Le Hezbollah a fait de la libération de ce secteur l’un de ses principaux arguments pour refuser d’abandonner son arsenal.

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ASIE

Corée du Nord : défilé militaire et nouveaux missiles intercontinentaux

Un imposant défilé militaire s’est tenu samedi 10 octobre à Pyongyang. Il a été organisé à l’occasion du 75e anniversaire de la fondation du Parti des travailleurs. Le leader nord-coréen Kim Jong-un a profité de cette parade pour faire étalage de ses dernières technologies de défense, notamment d’un nouveau missile intercontinental. Il a notamment déclaré : « Nous continuerons à renforcer notre armée à des fins d’autodéfense et de dissuasion. Si vous n’avez pas la force, vous devrez essuyer les larmes et le sang qui couleront de vos deux poings serrés. »

  • Suivi attentivement par les observateurs internationaux afin d’obtenir des informations sur le développement du programme d’armement de la Corée du Nord, ce missile serait l’un des plus grands missiles balistiques intercontinentaux mobiles routiers (ICBM) au monde. Reste à savoir s’il est déjà opérationnel.
  • Soumis à d’importantes sanctions économiques internationales à cause de ses programmes d’armement nucléaire et balistique, le pays traverse une période difficile marquée par des typhons, une situation économique très fragile et la pandémie. Ce défilé est donc l’occasion pour Kim Jong-un de rassurer l’opinion nationale et de présenter une posture internationale toujours plus agressive. 

Japon : exercices en mer de Chine méridionale, intérêts maritimes et lutte d’influence

Vendredi 9 octobre, le Japon a mené des exercices anti-sous-marins en mer de Chine méridionale. Le pays a déployé un sous-marin et trois bâtiments, dont un port-aéronef, avec pour objectif d’accroître les capacités tactiques des forces maritimes d’autodéfense nipponnes. 

  • Cet exercice illustre la posture de défense navale japonaise, réorientée vers le Sud pour contrer la menace expansionniste chinoise. Cette menace est très clairement identifiée dans les Livres Blancs de la défense japonais publiés par le ministère de la Défense.
  • Riches en matières premières et en ressources énergétiques, ces eaux font l’objet de tensions et d’une lutte d’influence. Revendiquant la quasi-totalité de cette mer, la Chine est accusée par les États-Unis de la militariser et d’intimider ses voisins asiatiques aux revendications maritimes concurrentes, comme la Malaisie ou les Philippines.

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EUROPE

Paris, Vilnius et Riga appellent à lutter contre les cyberattaques et la désinformation

À l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron à Vilnius, la France, la Lettonie et la Lituanie ont appelé à lutter contre la désinformation en ligne et les cyberattaques. Dans une déclaration commune, les chefs d’Etat des trois pays ont notamment proposé d’imposer le développement de capacités minimales pour lutter contre les campagnes de désinformation, d’organiser le partage des données avec des experts indépendants et d’instaurer une transparence totale sur la publicité à caractère politique. Ils ont également proposé de renforcer les moyens juridiques de lutte contre le financement de partis politiques européens par des intérêts étrangers. 

  • Le 16 juillet 2019, la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen s’était engagée à présenter un “plan d’action pour la démocratie européenne” visant à la protéger d’influences extérieures. Cette déclaration commune s’inscrit dans la lignée de ce plan.
  • Outre les campagnes de désinformation liées au coronavirus, les pays baltes ont beaucoup souffert ces dernières années des fakes news portant sur l’OTAN et cherchant à introduire le doute sur les intentions et les agissements des armées de l’alliance transatlantique. 

Chypre : craintes d’interférence turque dans les élections

Jeudi 8 septembre, le président turque Recep Tayyip Erdogan, en compagnie du président de la République autoproclamé de Chypre du Nord Ersin Tatar, a annoncé la réouverture de la ville chypriote de Varosha. Ville-fantôme, quittée par ses habitants lors de l’invasion turque en juillet 1974 et fermée depuis par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, Varosha est un symbole de la division de l’île. Alors que les élection présidentielles se tiennent ce dimanche 11 octobre, ce geste de soutien de la Turquie à Ersin Tatar, candidat à sa réélection, signale une forte ingérence turque dans la politique locale.

  • La Turquie considère Chypre comme une pièce majeure de sa stratégie d’extension de ses frontières maritimes.
  • Cette action intervient alors même que de vives tensions ont éclaté entre la Turquie et la Grèce, principale alliée des Chypriotes hellénophones de la République de Chypre. 

Par Rhéa Fanneau de la Horie, Gaspard Béquet, Claire Mabille, Théo Bruyère-Isnard et Maëlle Panza

Comité de rédaction

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