Mardi 16 novembre, le commandant militaire et numéro 2 de la Direction de la Sécurité de la Présidence de la République (DSPR) a accueilli les étudiants de Sciences Po à l’Hôtel de Marigny. Dans la traditionnelle résidence des chefs d’état étrangers, celui-ci nous a livré une présentation détaillée de la DSPR, avant de nous ouvrir les portes du Palais de l’Elysée dans le cadre d’une visite guidée.
Grégoire Demezon a débuté la rencontre en présentant l’histoire du Commandement Militaire. Fondé en 1848, le commandement militaire est chargé de la sécurité des emprises présidentielles (Palais de l’Elysée et ses annexes, le pavillon de la Lanterne et le fort de Brégançon) et du GSPR (Groupement de Sécurité de la Présidence de la République). Le GSPR, créé en 1983, a pour mission d’assurer la sécurité physique du Président de la République. Le colonel a également abordé le changement de structure de la DSPR, en particulier la réforme de 2019 qui a conduit au rapprochement des deux organismes sous une même autorité, où travaillent aujourd’hui près de 300 personnes.
Après avoir tracé l’historique du service, le commandant militaire a évoqué les enjeux actuels de la sécurité du Président de la République, à commencer par le système de détection des drones, leur neutralisation et la cellule de suivi des menaces. De plus, le commandant a décrit les nécessaires collaborations mises en place lors des déplacements du Président, qu’il s’agisse des services nationaux, comme les préfectures de police ou les renseignements territoriaux, ou des services de sécurité à l’étranger. Grégoire Demezon a insisté sur la marge d’autonomie de la DSPR, surtout lorsqu’il s’agit de sécuriser les déplacements du Président de la République. En effet, la DSPR constitue avant tout fonction support à la disposition du PR, qui conserve une responsabilité politique.
Une session de questions-réponses a suivi cette présentation. Un des sujets soulevé fut celui des protocoles de sécurité, particulièrement en cas de menace directe pour le Palais, comme en décembre 2020 où des affrontements violents avaient eu lieu entre le mouvement des gilets jaunes et les forces de l’ordre. Grégoire Demezon a aussi mis en avant l’existence d’autres protocoles plus confidentiels, comme le plan d’extraction. Une autre question portait sur le bilan de la réforme de la DSPR, menée en 2019, notamment à l’aune de l’influence de l’affaire Benalla. Pour le numéro 2 de la DSPR, cette affaire n’a pas entaché la restructuration de la direction, car le projet était préexistant. Enfin, un étudiant a interrogé le commandant sur le processus de recrutement des agents du GSPR. De fait, il existe deux voies d’accès au GSPR, une réservée aux gendarmes et une autre pour les policiers. Ces concours sont extrêmement exigeants, avec des critères de sélections drastiques, qui garantissent l’ancienneté, les qualifications et l’expérience des agents sélectionnés.
A l’issue de cette rencontre, une visite guidée de l’Elysée a été réalisée par une guide du Louvre, ce qui a permis aux étudiants de mieux appréhender l’histoire des différents salons du Palais. Après avoir découvert la fonction de chaque salon, notre visite s’est clôturée sur la salle des fêtes du Palais.