Veille stratégique – Décembre 2021 (1/2)

FRANCE 

La ministre des Armées annonce l’expérimentation prochaine d’un système de communication par laser entre l’espace et le sol

Le vendredi 26 novembre, au Forum innovation défense, la ministre des Armées Florence Parly a annoncé l’expérimentation dès 2022 d’un système de communication optique par laser. Baptisé Keraunos, il reliera un nano-satellite de 10 kg sur orbite basse et une station sol compacte et transportable. Financé à hauteur de 5,5 M€ par l’Agence de l’innovation de défense (AID), le projet mobilise deux startups rennaises : Unseenlabs, qui développe une constellation de satellites dédiée à la surveillance maritime, et Cailabs, qui fournit le système de communication.

  • La majorité des communications entre l’espace et le sol se fait aujourd’hui par ondes radios. Or, les ondes radios présentent plusieurs limites : les fréquences peuvent être saturées et partagées avec d’autres acteurs, elles doivent faire l’objet d’une demande d’attribution, elles ont un débit limité et peuvent être facilement brouillées ou interceptées par des puissances étrangères.
  • Afin d’éviter ces problèmes, Keraunos a pour objectif d’établir un lien de communication entre l’espace et le sol par laser. Les liaisons par laser ont un débit plus élevé, ne requièrent pas de demandes d’attribution et sont beaucoup plus sécurisées. Cependant, elles sont aussi beaucoup moins fiables. Stabiliser le lien laser dans l’atmosphère représente donc un véritable défi technologique.

L’armée française va travailler sur la guerre cognitive

Lors du Forum innovation défense, la ministre des Armées a également annoncé le prochain lancement du projet « Myriade », qui a pour objectif d’« explorer les potentialités de la guerre cognitive et anticiper les facteurs critiques ». Apparu il y a quelques années au sein de l’Etat-major américain, le concept de « guerre cognitive » est défini par les chercheurs de l’université John Hopkins comme cherchant à « contrôler ou d’altérer la façon dont les individus réagissent à l’information. La guerre cognitive vise à ce que les adversaires se détruisent de l’intérieur. C’est une instrumentalisation à des fins militaires de l’opinion publique par une entité extérieure, pour influencer les politiques et déstabiliser les institutions ». Les conclusions du groupe de travail qui sera monté l’année prochaine seront classifiées.

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EUROPE

Union européenne : 300 milliards d’euros pour contrer les “routes de la soie” chinoises

Mercredi 1er décembre 2021, la Commission européenne a présenté son nouveau programme d’investissements dans les infrastructures de pays en développement, Global Gateway (« portail mondial » en français). Au total, 300 milliards d’euros seront investis dans les domaines d’avenir tels que le numérique, la santé, l’énergie, le climat, les transports, l’éducation et la recherche. Ce plan d’investissements s’étend sur la période 2021-2027 et s’appuie essentiellement sur des programmes existants dont les fonds seront réorientés. L’argent sera notamment mis à disposition sous forme de prêts de la Banque européenne d’investissements et à travers le « Fonds européen pour le développement durable » (EFSD+).

Pour Bruxelles, ce programme représente une version 2.0 des « routes de la soie » chinoises et vise d’ailleurs à contenir l’influence de Pékin dans les pays en développement. Afin de s’en distinguer, Global Gateway se veut transparent et porteur de valeurs démocratiques. Ainsi, les investissements dans les pays en développement seront conditionnés au respect de l’Etat de droit, des standards en matière de droits de l’homme, droits sociaux et des droits des travailleurs.

  • Cette stratégie de l’UE s’inscrit dans une dynamique plus large : durant le G7 qui s’était tenu aux Cornouailles (Royaume-Uni) en juin 2021, il avait été décidé d’investir 100 milliards de dollars par an dans les infrastructures des pays en développement pour contrer les « routes de la soie » chinoises. A la suite de ce G7, les Etats-Unis avaient annoncé la création de leur propre programme « Build Back Better World ».
  • Par ailleurs, la pandémie a mis au jour certaines dépendances de l’Union européenne, et ce plan d’investissements représente une aubaine pour les entreprises européennes. En outre, Global Gateway pourrait représenter une alternative pour des pays comme le Monténégro ou le Sri Lanka, qui ont fait les frais de la politique d’emprunts chinoise.

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AFRIQUE

Premières attaques terroristes contre l’armée béninoise

Jeudi 2 décembre, deux soldats des Forces armées béninoises (FAB) ont été tués au nord du Bénin, près de la frontière avec le Burkina Faso. La veille, des militaires avaient déjà été visés dans une autre localité du nord du pays. Selon les autorités, ces évènements constituent les premières attaques terroristes contre des militaires sur le sol béninois. Elles auraient été conduites par des groupuscules affiliés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), actif au Sahel.  

  • Depuis quelques années, le nord du Bénin est confronté à la pression des groupes djihadistes présents dans les Etats voisins du Burkina Faso et du Niger. Profitant des zones forestières denses et difficiles d’accès de la région, les djihadistes y ont établi des bases arrière permettant les ravitaillements logistiques nécessaires à leurs combats au Sahel.
  • En 2019, l’enlèvement de deux touristes français et l’assassinat de leur guide dans le parc de Pendjari avait mis en lumière les défis sécuritaires auquel le Bénin faisait face dans le nord.  
  • Lors d’une conférence à Orléans le 1er février 2021, Bernard Emié, directeur de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), s’était inquiété des projets d’extension du GSIM vers le golfe de Guinée. « Pour desserrer l’étau dans lequel ils sont pris, et pour s’étendre vers le sud, les terroristes financent déjà des hommes qui se disséminent en Côte d’Ivoire et au Bénin » soulignait-il à l’époque.

Un sommet Afrique-Chine à Dakar

Un Forum de coopération sino-africaine (Focac) s’est tenu les 29 et 30 novembre à Dakar (Sénégal). Ce fut l’occasion pour le président chinois Xi Jinping, lors d’une déclaration à distance, de multiplier les promesses telles que la livraison de 600 millions de dose de vaccin, la réaffectation aux pays africains de dix milliards de dollars provenant du Fonds monétaire international (FMI) ou le lancement prochain d’une dizaine de projets dans les domaines de la santé, du numérique et de la sécurité. De leur côté, les Africains ont plaidé pour un rééquilibrage des relations économiques entre l’Afrique et la Chine.

  • La valeur des échanges commerciaux sino-africains a été multipliée par vingt entre 2002 et 2020, passant de 10 milliards à 200 milliards de dollars. Cependant, ces échanges sont déséquilibrés, les pays africains accusant un déficit commercial de 18 milliards de dollars. En outre, l’apport de la Chine au continent est de plus en plus critiqué en raison du faible impact industriel des projets chinois sur le continent, des dettes cachées, de la corruption des élites ou du droit du travail bafoué dans les implantations chinoises. Face à ces inquiétudes, les autorités chinoises ont promis une « nouvelle ère » lors du Focac. 
  • A l’issu d’une rencontre avec son homologue chinois, la ministre sénégalaise des Affaires étrangères a dit espérer que la Chine soit une « voix forte pour soutenir le Sénégal et tous les pays engagées dans le combat contre le terrorisme » au Sahel.

Un convoi militaire français bloqué à plusieurs reprises par des manifestants au Sahel

Fin novembre, un convoi militaire français d’une centaine de véhicules parti d’Abidjan (Côte d’Ivoire) pour Gao (Mali) a été bloqué à plusieurs reprises sur son chemin. Il a d’abord rencontré des barrages à Kaya, au Burkina Faso, où il est resté à l’arrêt une semaine. Puis, il a été bloqué une seconde fois à Téra, dans l’ouest du Niger, par un millier de manifestants en colère. Des heurts ont eu lieu, faisant trois morts et dix-huit blessés. Selon l’état-major des armées françaises, des tirs de sommation suivis de tirs au sol ont été effectués par l’armée française et son escorte de gendarmes nigériens, à la suite de jets de pierres – qui ont blessé deux chauffeurs civils – et de tentatives de s’emparer des véhicules du convoi. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances des décès. 

  • Alors que le sentiment antifrançais est de plus en plus prégnant au Sahel, ces blocages font suite à de fausses informations accusant l’armée française de transporter des armes pour les groupes djihadistes. Après huit ans d’opération française, les populations sahéliennes ne voient pas leurs conditions de sécurité s’améliorer (le 14 novembre, 80 personnes ont été tuées lors d’une attaque terroriste au Burkina Faso). Dans ce contexte, la force Barkhane est régulièrement l’objet de rumeurs infondées. 
  • A la suite du blocage du convoi, le président nigérien Mohamed Bazoum a exprimé sa « reconnaissance » envers la France dont il a salué « les sacrifices » dans les pays du Sahel.

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AMERIQUE

Colombie : les FARC retirées de la liste des organisations terroristes des Etats-Unis

Le mardi 30 novembre, le secrétaire d’Etat Antony Blinken a annoncé, dans un communiqué que la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) avait été retirée de la liste noire des organisations terroristes dressée par les Etats-Unis. Antony Blinken précise que l’objectif de ce retrait est d’œuvrer à l’application de l’accord colombien conclu en 2016. Les agences du gouvernement américain, comme l’Agence pour le développement international, pourront ainsi intervenir dans les régions de Colombie où se trouvent des soldats démobilisés des FARC. Toutefois, d’après le secrétaire d’Etat, ce retrait des FARC de la liste noire ne modifie pas la position des Etats-Unis relative aux poursuites judiciaires engagées ou envisagées à l’encontre d’anciens responsables des FARC, notamment suspectés de trafic de stupéfiants.

  • Les FARC sont un mouvement de paysans ayant pris les armes dans les années 1960, en pleine guerre froide. Réunissant 13 000 membres, elles ont été placées sur liste noire des Etats-Unis, du Canada et de la Nouvelle-Zélande à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Elles ont été officiellement dissoutes après un accord de paix avec le gouvernement colombien en 2016 et n’existaient plus en tant qu’organisation unifiée se livrant au terrorisme. En revanche, une myriade de groupes dissidents – tels que l’Armée de libération nationale (ELN) – se sont formés pour poursuivre la lutte armée.
  • L’accord de paix de 2016 a mis fin à plus de cinquante ans d’un conflit responsable de la mort de 260 000 personnes et de millions de déplacés. Cet accord, dont la Colombie a commémoré le cinquième anniversaire mercredi 31 novembre, a permis au mouvement des FARC de se transformer en un parti politique légal, Communes (« le parti des communs »), avec une représentation garantie au Parlement jusqu’en 2026, mais sans réelle influence dans les urnes.
  • L’accord comprenait trois volets : la création d’une cour de justice transitionnelle qui enquête sur les crimes de guerre, la démobilisation des FARC et la restitution des terres aux Colombiens dépossédés. En juillet 2020, sur les 130 dispositions prévues, 42 n’étaient pas lancées, 48 en phase de démarrage et seules 12 étaient achevées, selon l’Institut Kroc pour les études internationales de la paix qui surveille les progrès de l’accord.

Brésil : nouveau procès contre le président Bolsonaro

Le vendredi 3 décembre, un juge du Tribunal suprême fédéral (STF) a ordonné l’ouverture d’une nouvelle enquête contre le président brésilien, Jair Bolsonaro.  Cette investigation répond à la demande de la commission sénatoriale, qui a accusé en octobre le chef de l’Etat d’avoir commis de graves délits pendant la pandémie, comme celui d’avoir diffusé une fausse information dans une vidéo faisant le lien entre le vaccin contre le Covid-19 et la maladie du Sida.

  • Les accusations du rapport de la commission d’enquête parlementaire pourraient conduire à la destitution du président. Toutefois, cela semble peu probable. En effet, en matière de droit commun, il appartient au procureur général de transmettre l’accusation devant la Cour suprême. Or, Augusto Aras, le procureur général, est un allié du président. Le crime de responsabilité pourrait entraîner une destitution par les députés, mais le président de la Chambre, Arthur Lira, a pour le moment ignoré toutes les demandes d’impeachment. Enfin, concernant le crime contre l’humanité, les procédures du tribunal pénal international de la Haye sont longues et complexes.
  • Cependant, si le président Bolsonaro ne remporte pas les scrutins à sa propre réélection en 2022, il s’expose à un procès pénal en sa qualité de citoyen. En effet, il fait également l’objet de cinq autres enquêtes.

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ASIE

Poursuite de l’escalade des tensions autour de Taïwan 

Samedi 4 décembre, à l’occasion du Reagan National Defence Forum en Californie, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a déclaré que les dernières manœuvres chinoises autour de Taïwan s’apparentaient à des répétitions pour des opérations de plus grande ampleur contre la péninsule. Au cours de son intervention, Lloyd Austin a tenu à rappeler la domination des États-Unis dans le Pacifique, déclarant que la «  Chine ne mesure pas 10 pieds de haut ».

  • Cette déclaration intervient dans un climat de tensions accrues autour de l’île ces derniers mois. Il y a deux semaines, le gouvernement de Taïwan avait annoncé que neuf appareils de l’armée de l’air chinoise avaient pénétré illégalement son espace aérien. En début de semaine dernière, Pékin avait réagi de manière très virulente à la visite officielle de représentants des trois Etats baltes à Taipei, affirmant qu’elle s’opposait « fermement à toute forme d’interaction officielle et politique avec Taïwan de la part de tout pays ayant des liens diplomatiques avec la Chine. »
  • Symbole de son intransigeance sur la reconnaissance de Taïwan, Pékin avait réduit ses liens commerciaux et diplomatiques et annoncé, fin novembre, qu’elle arrêtait de délivrer des visas en Lituanie, en réaction à l’ouverture en juillet 2021 d’une représentation taïwanaise à Vilnius, la capitale du pays. Ce vendredi, la Lituanie a annoncé que la Chine bloquait à présent la majorité de ses exportations. 

Birmanie : les forces de l’ordre auraient planifié la répression sanglante du 14 mars à Rangoun

Dans une enquête publiée le jeudi 2 décembre, Human Rights Watch qualifie la répression ayant fait 65 morts et blessés le 14 mars dernier à  Rangoun (Birmanie) de « massacre délibéré et planifié » par les forces de sécurité birmanes. Lors d’une manifestation pacifique contre la junte,« les forces de sécurité [auraient] piégé de nombreux manifestants par l’est et l’ouest, une tactique connue dans certains pays sous le nom « d’encerclement » dans l’intention de les tuer ou de les mutiler », selon l’ONG.

  • Le 14 mars, plusieurs centaines de milliers de personnes manifestaient à Rangoun contre le coup d’Etat militaire survenu le 1er février 2021 (Veille stratégique – Février 2021). En arrêtant l’ancienne cheffe du gouvernement birman Aung San Suu Kyi, l’armée birmane a mis en place une junte militaire et instauré un état d’urgence pour une durée d’un an dans le pays.
  • Selon l’ONG, cette répression, désormais qualifiée de « massacre » et non plus « d’incident », pourrait constituer un crime contre l’humanité.
  • Au terme d’une année d’état d’urgence, de nouvelles élections démocratiques avaient été promises après le putsch. Pour l’heure, aucun mécanisme de sortie de crise ou de dialogue politique n’a néanmoins été mis en place. 

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RUSSIE/NEI

Tensions à la frontière ukraino-russe

Un responsable américain s’exprimant sous couvert d’anonymat dans le Washington Post, affirme que la Russie préparerait une invasion de l’Ukraine pour « janvier 2022 ». Selon cet article, daté du 3 décembre, la Russie serait prête à lancer 175 000 soldats à l’assaut de l’Ukraine et en a déjà massé 75 000 à la frontière entre les deux pays. Ce scénario est soutenu par le ministre ukrainien de la Défense Oleskii Reznikov qui affirme qu’une escalade militaire était possible mais que la tâche de son pays était de « prévenir » un tel conflit. De son côté, la Russie rejette ces accusations en précisant que le mouvement de troupes au sein de son territoire était un « droit » pour tout État souverain. Moscou ajoute que ce sont les États-Unis qui mènent une politique d’augmentation des tensions dans la région, en livrant des armes à l’Ukraine et en conduisant des manœuvres en mer Noire.

  • Les tensions actuelles font écho à un épisode similaire au printemps 2021 où 100 000 soldats avaient alors été massés par Moscou à proximité de l’Ukraine, avant d’être retirés peu après l’annonce du sommet entre Vladimir Poutine et Joe Biden.

Rencontre des ministres russe et américain des affaires étrangères

Anthony Blinken et Sergueï Lavrov, respectivement ministres américain et russe des Affaires étrangères, se sont entretenus à Stockholm le 2 décembre, sur fond de tensions entre l’Ukraine et la Russie. A l’issue de leur rencontre, les deux ministres ont respectivement publié des communiqués accusateurs.« Si la Russie décide de continuer la confrontation [avec l’Ukraine], elle devra faire face à des conséquences sérieuses » a déclaré Anthony Blinken. De son côté, Sergueï Lavrov a  affirmé que l’entrée progressive de l’Ukraine dans l’orbite des États-Unis et le déploiement de troupes de l’OTAN à proximité des frontières russes forceraient la Russie à la mise en place de mesures similaires.

Les présidents russe et américain ont également échangé, par communiqués interposés, sur la situation en Ukraine. Selon Vladimir Poutine, une « ligne rouge » pour son pays serait le déploiement de systèmes antimissiles ou de missiles hypersoniques sur le territoire ukrainien. Le ministère russe des affaires étrangères avait par ailleurs précédemment qualifié l’entrée éventuelle de l’Ukraine dans l’OTAN de ligne rouge. Joe Biden a réagi en affirmant que les États-Unis « n’acceptaient aucune ligne rouge » et a appelé son homologue russe à discuter de la question. Selon les informations du journal russe Kommersant, une rencontre entre les deux chefs d’États pourrait se tenir le 7 décembre.

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AFRIQUE DU NORD/MOYENT-ORIENT

Iran : suspension des négociations sur le nucléaire

A Vienne, depuis le 29 novembre, les négociateurs occidentaux tentent de faire revivre l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 (JCPoA), sans succès. Le 3 décembre, les négociations ont été suspendues, avec une reprise prévue le mercredi 8 décembre. Des négociations avec l’Iran avaient déjà été entamées au printemps dernier, mais elles avaient pris fin en juin avec l’élection du président iranien ultra-conservateur Ebrahim Raisi. Coordonnées par l’Union Européenne, les discussions réunissent les autres pays signataires du JCPoA, c’est-à-dire  l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine. Le président français Emmanuel Macron a quant à lui plaidé pour un élargissement des parties prenantes en incluant, par exemple, les pays du Golfe et Israël.

  • Si les Etats-Unis se sont retirés de l’accord en 2018, le pays continue de participer, de manière indirecte, aux discussions, puisque les Américains sont présents à Vienne. Malgré le retour de Téhéran à la table des négociations, un responsable américain a affirmé que l’Iran continuait à « accélérer son programme nucléaire de manière provocatrice ». 
  • Téhéran est soupçonné de poursuivre son programme de fabrication de bombes nucléaires. En violation de l’accord de 2015, l’Iran continue d’enrichir de l’uranium à plus de 60% tout en bloquant les contrôles des inspecteurs de l’AIEA (Agence Internationale d’Energie Atomique). 

Les Emirats arabes unis achètent 80 Rafales à la France

Vendredi 3 décembre, les Emirats arabes unis (EAU) ont signé un contrat de 16 milliards d’euros avec des entreprises françaises afin d’acquérir 80 avions Rafale et 12 hélicoptères Caracal. Saluée par la ministre des Armées, cette vente « historique » renforce un « partenariat stratégique », entre la France et les Emirats. Le territoire émirati accueille en effet une base militaire française. De plus, ce contrat est le plus important à l’international pour le Rafale depuis sa commercialisation en 2004. Dix ans après les négociations débutées par Nicolas Sarkozy, les EAU deviennent le sixième acheteur étranger des Rafales, après le Qatar, l’Inde, l’Egypte, la Grèce et la Croatie. En plus de cette commande, une lettre d’intention a été signée entre les centres de recherche des deux pays dans le domaine spatial. Le but est de collaborer dans le cadre du programme émirati Rashid-2, qui vise à construire un rover lunaire.

  • Cette vente a eu lieu à l’occasion de la visite du Président Macron dans les pays du Golfe. Après sa visite à Abu Dhabi vendredi, Emmanuel Macron se rendra à Doha, au Qatar, puis Jeddah en Arabie Saoudite, afin de rencontrer le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Le Président français est le premier dirigeant occidental à rencontrer le prince saoudien depuis les révélations concernant son rôle dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Ce samedi, le prince saoudien et le Président ont appelé le Premier ministre libanais, Najib Mikati. Cette rencontre a abouti avec la publication d’un mécanisme 
  • Si cette commande permet au Rafale d’être plus vendu à l’étranger qu’en France, l’avion de combat a du mal à s’imposer face à ses concurrents, comme le F 35 américain. En effet, si ce contrat est historique, la France a des difficultés à vendre à d’autres pays que ses partenaires traditionnels. Les EAU étaient déjà le cinquième client le plus important pour les industries de défense françaises. 

Cette veille a été rédigée par Claire, Théo, Rhéa, Maëlle, Corentin, Baptiste, Camille et Rose.

Comité de rédaction

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