Pour la rentrée et cette nouvelle année 2022, le Pôle Orientation est allé à la rencontre de Clothilde Vidal, stagiaire au sein de la commission de défense nationale et des forces armées de l’Assemblée Nationale. Quelles sont les missions d’un.e stagiaire au sein de cette commission ? C’est la question qui nous a poussés à échanger avec Clothilde afin d’en savoir plus sur l’intérêt d’un stage dans l’une des huit commissions permanentes de l’Assemblée Nationale.
Peux-tu rapidement présenter ton parcours étudiant ?
J’ai commencé par faire une classe préparatoire lettres et sciences sociales (khâgne B/L). Au cours de celle-ci, j’ai passé le concours du réseau Scpo (7 Instituts d’études politiques) que j’ai eu et j’ai choisi d’aller étudier à SciencesPo Lyon. Mon parcours est assez classique et pas réellement orienté vers la sécurité et la défense avant mon année Erasmus en Ecosse. C’est en 4ème année (Master 1) où ces sujets ont véritablement intégré mes études. Je connaissais déjà le milieu mais n’avait pas réellement considéré la possibilité d’y travailler. J’ai effectué un premier stage de trois mois au ministère des Armées lors de l’été de ma 4ème année. C’était l’occasion de concilier mon intérêt pour le service public et l’environnement de la défense. Étant intéressée par les concours de la fonction publique à cette période, ce stage m’a permis de me familiariser avec le fonctionnement d’un ministère ainsi que de mieux connaître les perspectives de carrières en tant que civil, tout en fréquentant des publics divers, à la fois fonctionnaires et militaires. Ma 5ème année (master 2) à Sciences Po Lyon s’est déroulée en alternance dans un cabinet de conseil au secteur public.
Comment en es-tu arrivée à postuler à un stage à la commission de défense nationale et des forces armées de l’Assemblée Nationale ? Quelle était ta motivation initiale pour ce stage ?
A la fin de mon année d’alternance, j’ai hésité à faire une année de préparation aux concours administratifs. L’opportunité d’un stage en communication s’est présentée mais on m’a orientée vers la commission de défense qui était à la recherche d’un stagiaire puisque mon profil pouvait correspondre à leurs attentes. Cette opportunité m’a vite intéressée dans la mesure où ce stage me permettait de concilier le côté service public qui marquait mon parcours et le côté défense et sécurité sans trop être dans son pendant militaire. Je trouvais que c’était un entre-deux intéressant, me permettant de découvrir encore un peu plus ce secteur professionnel.
Penses-tu qu’il y ait certains prérequis pour ce stage ? Si oui, lesquels ? Peux-tu nous décrire le processus de recrutement ?
Il faut évidemment être intéressé par la défense / la sécurité, montrer un réel intérêt pour ces sujets-là. Il faut également être au courant des actualités relatives à la défense et être familier des finances publiques. J’ai intégré la commission pour un stage de 6 mois à la suite d’une candidature (CV et lettre de motivation) et d’un entretien avec les deux administrateurs de la commission. Celui-ci est assez classique, avec des questions sur sur l’actualité, sur mes motivations, mon parcours et mes objectifs futurs. Quelques questions sur les finances publiques et sur le fonctionnement de l’Assemblée Nationale m’ont aussi été posées.
Comment est organisée la répartition des tâches au sein de la commission ?
Actuellement, nous sommes 4 à être de passage à la commission de défense : 3 stagiaires et 1 apprenti (stage en alternance d’une durée d’un an). Nous travaillons avec ses administrateurs et auprès des différents députés la composant en fonction des travaux en cours. Ainsi, nous participons à la production des rapports d’informations, des comptes-rendus des auditions auprès des acteurs de la défense (ministère, entreprise, etc) ainsi que des avis budgétaires dans le cadre du projet de loi de finances.
Quelles sont tes missions ? En quoi ce stage est-il formateur et sur quels sujets as-tu eu l’occasion de travailler ?
Ce stage est très intéressant car on découvre plein de sujets et on y rencontre beaucoup de personnes spécialistes de leur sujet. En grande majorité, mes missions consistaient en de l’étude et de la rédaction. Je recommande vraiment ce stage pour un étudiant en master 1 intéressé par le monde institutionnel et par le monde de la sécurité et de la défense de manière large. On travaille sur de nombreuses thématiques, sous des angles différents et à divers degrés d’approfondissement. Elles peuvent ainsi aborder des problématiques aussi bien stratégiques, géopolitiques, industrielles (par exemple relatives à la base industrielle et technologique de défense BITD) que liées aux ressources humaines. Je travaille par exemple en ce moment sur un rapport d’information par rapport aux enjeux de sécurité en Europe de l’Est. Par ailleurs, j’ai eu l’occasion de travailler sur sur l’élaboration d’une proposition de loi (en lien avec l’ONACVG), sur deux avis budgétaires à la fois côté examen des crédits et côté analyse thématique (notamment sur la task force simplification et sur les commandements de base de défense) et sur un rapport d’information concernant le plan famille. Ainsi, l’intérêt d’un tel stage est de passer du temps sur des sujets de manière très approfondie tout en développant ses compétences rédactionnelles, de synthèse et d’analyse. Au-delà, le stage à la commission fait directement participer au processus législatif et donne à voir les multiples acteurs du ministère des Armées lors des auditions et des déplacements.
La commission a compétence dans les domaines suivants :
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Témoignage recueilli par Simon Zucho.