FRANCE
Importante commande d’hélicoptères pour la Sécurité civile et la Gendarmerie nationale
Mardi 23 janvier, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé la commande à Airbus de 42 hélicoptères, dont 36 destinés à renouveler la flotte de la Sécurité civile et 6 celle de la Gendarmerie nationale. Cette commande s’inscrit dans le contexte de la LOPMI (Loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur) de 2023, et les livraisons s’échelonneront de 2024 à 2028.
- L’acquisition de ces hélicoptères, des Airbus H145 D3, permettra de faire face au vieillissement de certains appareils tels que les EC145 ou les AS350 “Ecureuils”.
- Les H145 disposent de technologies récentes leur permettant d’intervenir plus facilement que leurs prédécesseurs en haute altitude ou dans un climat dégradé. La Gendarmerie nationale pourra ainsi déployer ses nouveaux hélicoptères à Chamonix et en outre-mer, entre autres.
- Ces hélicoptères sont polyvalents car modulables : certains équipements spécifiques pourront leur être ajoutés selon la nature de la mission, rendant possible une utilisation pour la projection d’unités spécialisées, le secourisme, le maintien de l’ordre ou encore la lutte contre les incendies.
Création d’une coalition “Artillerie pour l’Ukraine” présidée par la France
Le 18 janvier, à la suite d’un entretien avec son homologue ukrainien, le ministre de la Défense Sébastien Lecornu a annoncé la création de la coalition “Artillerie pour l’Ukraine”. Co-dirigée par la France et les Etats-Unis et composée de 23 pays, cette coalition a pour objectif de garantir le maintien capacitaire de l’Ukraine en matière d’artillerie. Le financement des canons Caesar destinés à défendre l’Ukraine fait figure d’enjeu majeur. En effet, 78 Caesar seront produits par Nexter en 2024 : 6 sont sur le point d’être livrés, 12 autres seront également financés par la France, qui compte sur la coalition artillerie pour prendre en charge le reste.
- Cette coalition artillerie s’inscrit dans un ensemble plus général de coalitions destinées à aider militairement l’Ukraine dans un domaine capacitaire particulier. Le Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine avait auparavant créé quatre autres coalitions pour la sécurité maritime, les blindés, la défense sol-air et les forces aériennes.
- L’artillerie s’impose cependant comme un secteur clé en Ukraine, ce qui explique la nécessité de la nouvelle coalition : Kiev tirerait entre 5000 et 15 000 obus par jour, tandis que Moscou en lancerait trois fois plus.
- M. Lecornu a également annoncé une augmentation du rythme de livraison des obus à l’Ukraine, dorénavant de 3000 par mois, soit trois fois plus que lors des premiers mois de la guerre. L’Elysée a par la suite annoncé la livraison de missiles SCALP et de bombes propulsées AASM à l’Ukraine en 2024, qui permettront d’augmenter la profondeur des frappes.
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EUROPE
Grèce et Turquie font le choix des États-Unis pour leur renouvellement capacitaire
Le 23 janvier, la Defense Security Cooperation Agency (DSCA) a publié un avis recommandant au Congrès américain les ventes respectives de 40 F-16 Viper à la Turquie et de 40 F-35A à la Grèce. Parallèlement, le ministre de la Défense grec a indiqué le 29 janvier à la presse avoir reçu une proposition des Etats-Unis pour la livraison à titre gratuit de quatre frégates de classe “Freedom” récemment désarmées par la Marine américaine.
- Exclue du programme F-35A, la Turquie avait fait peser à la table des négociations l’acquisition de F-16 Viper en échange de son accord pour une entrée de la Suède à l’OTAN.
- Outre les 40 aéronefs, la vente à destination de la Turquie comprendrait 79 kits de conversion pour les F-16 d’ancienne génération utilisés par la force aérienne turque ainsi qu’une grande quantité de munitions, pour un montant de 23 milliards de dollars.
- Pour la DCSA, la fourniture de ces avions devrait permettre à la Turquie “d’assurer la défense de son espace aérien, de contribuer aux missions de l’Otan, de préserver la sécurité régionale, de défendre les alliés de l’Otan et de maintenir l’interopérabilité avec les États-Unis”.
- S’agissant de la Grèce, la DSCA chiffre l’achat des 40 F-35A à 8,6 milliards de dollars. Pour rappel, l’administration américaine avait proposé en septembre 2020 40 F-35A à la Suisse pour 6,58 milliards de dollars.
- Ces annonces s’inscrivent dans le cadre de tensions géopolitiques croissantes entre la Grèce et la Turquie, en dépit de leur appartenance partagée à l’OTAN. Ces tensions permettent d’expliquer le choix américain de publier simultanément ces différentes annonces.
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AMÉRIQUES
Les Etats-Unis frappent en Irak des installations de milices proches de l’Iran
Mardi 23 janvier 2024, des frappes militaires états-uniennes ont ciblé trois installations appartenant à la milice Kataib Hezbollah et d’autres liées à l’Iran dans la partie occidentale de l’Irak. L’opération a visé en particulier la zone de Al-Qa’im, proche de la frontière avec la Syrie, et celle de Jurf-al-Sakhar, située au sud de la ville de Bagdad. D’après le Commandement Central du Pentagone, les attaques ont endommagé des quartiers généraux, des sites d’entraînements et de stockage de fusées, missiles et drones.
- Les Etats-Unis, par la voix de leur ministre de la Défense, Lloyd Austin, ont présenté ces “frappes de précision” sur le sol irakien en tant que réponse directe à la série d’attaques perpétrées par des milices soutenues par l’Iran en Syrie et en Irak à l’encontre du personnel américain et de ses alliés.
- L’Iran, identifié comme l’inspirateur de ces attaques, est notamment accusé de soutenir les responsables de la frappe du samedi 20 janvier sur la base aérienne américaine Al Asad, ayant provoqué des lésions cérébrales traumatiques chez au moins quatre soldats américains. Cette dernière a été la plus sérieuse menée jusqu’à présent contre les Etats-Unis. Aujourd’hui principalement gérée par les forces irakiennes, Al Asad compte encore sur la présence d’un contingent américain.
- Les attaques américaines sur le sol irakien sont cependant en train d’exacerber les tensions entre les Etats-Unis et le gouvernement local, qui pousse pour un retrait rapide de la coalition.
- L’intensification de ces attaques réciproques est le symptôme de l’élargissement du conflit dans la région depuis l’offensive du Hamas du 7 octobre dernier. Depuis cette date, près de 151 frappes de roquettes et missiles ont été dirigées contre des bases états-uniennes dans la région, blessant au moins 83 membres du personnel américain qui y était employé.
Le gouvernement colombien annonce une prochaine extension de la trêve avec la guerrilla de l’ALN
Mardi 23 janvier 2024, le gouvernement colombien a annoncé avoir trouvé un accord pour étendre de six mois la trêve, censée expirer à la fin du mois, établie avec l’Armée de Libération Nationale (ALN), la dernière guérilla toujours active dans le pays. Anticipée par le Haut commissaire pour la Paix, Otty Patiño, l’entente devrait faire l’objet d’une communication officielle par les deux délégations à l’issue du sixième cycle de dialogues de paix en cours dans la semaine à Cuba. D’après la représentante pour le gouvernement dans les négociations, Vera Grabe, le nouvel accord devrait placer au centre des négociations le respect des conditions préalablement établies, le renforcement du cessez-le-feuet le développement de la question des minorités ethniques et des femmes.
- Le 3 août 2023, le gouvernement colombien et les représentants de l’ALN ont conclu un accord inédit, établissant une cessation des hostilités nationale et temporelle d’une durée de six mois. Le pacte prévoyait parmi ses avancées principales une forte participation civile au processus de paix, tout comme des mécanismes de contrôle impliquant l’ONU et l’Église catholique.
- L’effort de dialogue continu avec l’Armée de Libération Nationale est le projet phare de la politique de “paix totale” que le gouvernement de Gustavo Petro mène depuis son élection en juillet 2022. Cette stratégie consiste notamment en la poursuite d’un dialogue simultané avec plusieurs groupes armés, dont les factions dissidentes de l’ancienne guérilla FARC, qui n’ont pas souhaité prendre part au processus de paix entre l’ALN et le gouvernement central.
- Ayant conduit à une réduction de la violence, cette trêve a été cependant ponctuée de tensions qui ont menacé d’entraver les négociations autour de son prolongement. L’enlèvement au mois d’octobre du père du célèbre footballeur Luis Diaz, libéré après 12 jours de séquestration, a ainsi suscité une vague d’indignation nationale.
- Malgré l’annonce de la suspension des “retenues à des fins économiques” par la guérilla en décembre dernier, le renoncement à ce mode opératoire, l’un des moyens de financement privilégiés par le ANL, reste au cœur des frictions entre le groupe armé et le gouvernement colombien. Une trentaine d’otages sont actuellement entre les mains du ALN malgré les appels réitérés par l’exécutif en faveur de leur libération.
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RUSSIE/NEI
La Russie poursuit sa guerre de l’information à l’encontre de l’Ukraine et de la France
Le 24 janvier 2024, un avion de transport militaire russe Il-76 s’est écrasé dans la région russe de Belgorod, à proximité de la frontière ukrainienne. Les autorités russes ont accusé Kiev de d’avoir abattu un avion qui transportait soixante-cinq prisonniers de guerre ukrainiens transférés dans le cadre d’un échange de prisonniers avec l’Ukraine. Les autorités ukrainiennes n’ont quant à elles pas revendiqué la destruction de l’avion. Ces dernières doutent de la présence réelle de prisonniers de guerre et continuent de mener une enquête pour déterminer les causes du crash. Selon le journal ukrainien Ukraïnska Pravda, l’avion russe transportait en réalité des systèmes de défense antiaérien S-300 et aurait bien été abattu par les forces ukrainiennes, tout en précisant que toutes les sources officielles interrogées ne donnaient pas la même explication.
Le 17 janvier 2024, les autorités russes ont également affirmé avoir tué près de soixante combattants volontaires français dans un bombardement à Kharkiv. Les services français de lutte informationnelle, issus du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et de l’État-Major des Armées, ont fait savoir qu’il s’agissait d’une opération de désinformation. Ainsi, l’information aurait été d’abord relayée par le site « Observateur continental », une plateforme de désinformation dirigée par le renseignement militaire russe (GRU).
- Le crash d’un avion militaire russe dans la région de Belgorod témoigne de la stratégie ukrainienne actuelle, à savoir frapper le territoire russe, notamment les régions frontalières mais aussi Moscou ou Saint-Pétersbourg via des attaques de drones.
- L’opération de désinformation russe visant la France a été lancée le lendemain de l’annonce par le Président de la République de l’envoi de quarante missiles longue portée Scalp à l’Ukraine. Ces derniers sont notamment utiles pour frapper les centres de commandement et les centres logistiques russes situés à l’arrière du front.
L’Ukraine abat un des rares avions de détection radar russes
Le 14 janvier 2024, l’armée ukrainienne aurait abattu un avion russe de détection radar Beriev A-50 ainsi qu’un avion de commandement Iliouchine Il-22 au nord de la mer d’Azov grâce à des systèmes antiaériens américains Patriot. Certains analystes du conflit privilégient la thèse de tirs fratricides russes au vu de la portée des Patriot (160 km), qui aurait obligé les Ukrainiens à positionner ces précieux systèmes près de la ligne de front.
- L’avion Beriev A-50 est utilisé par les forces aérospatiales russes pour détecter des hélicoptères, des avions, des drones et des missiles ennemis sur un rayon de 600 km.
- Selon l’International Institute for Security Studies (IISS), l’armée russe ne disposerait que de 10 avions de détection radar. La perte d’un de ces aéronefs serait donc particulièrement dommageable pour Moscou.
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AFRIQUE
Le Mali annonce la fin de l’accord d’Alger et accuse l’Algérie “d’hostilité et d’instrumentalisation”
Dans un communiqué, le Gouvernement de la Transition au Mali a annoncé la “fin, avec effet immédiat” de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, signé en 2015 entre Bamako et les groupes séparatistes majoritairement Touareg du Nord du pays. Le gouvernement malien met en cause “l’incapacité de la médiation internationale à assurer le respect des obligations incombant aux groupes armés signataires”, consécutifs au “changement de posture de certains groupes signataires”. Le même communiqué accuse nommément les autorités algériennes “d’actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’accord de la part des autorités algériennes, dont le pays est le chef de file de la médiation”.
- L’accord de paix était déjà jugé moribond par de nombreux observateurs à la suite de la reprise des affrontements début 2023 entre le gouvernement de transition malien et les groupes indépendantistes Touaregs, dans le sillage du départ de la MINUSMA du Mali.
- Dans un communiqué également lu le 25 janvier, le porte-parole du gouvernement a détaillé un certain nombre d’accusations à l’endroit de la diplomatie algérienne, l’accusant notamment de nouer des contacts avec des groupes terroristes et de s’opposer à la levée des sanctions contre le Mali. Les autorités maliennes reprochent à leurs homologues algériens de considérer le Mali comme leur “arrière-cour ou un État paillasson”.
- L’Algérie a réagi aux dénonciations maliennes, en se disant “profondément préoccupée” et s’est adressée directement à la population malienne pour nier les accusations proférées à son encontre.
- La diplomatie algérienne a par ailleurs déploré que le gouvernement malien ait mis en œuvre des mesures qu’elle considère incompatibles à toutes solutions pacifiques aux tensions au Mali.
Au Burkina Faso : rapprochement avec la Russie et répression des opposants
Des réseaux de propagande proches de Moscou ont récemment annoncé l’arrivée d’une centaine de « spécialistes militaires » russes à Ouagadougou. Leur nombre, à terme, devrait être porté à 300. L’événement a été confirmé par Africa Corps – nouvelle entité chargée d’absorber les hommes et activités du groupe Wagner – tandis quele régime de Traoré est resté muet à ce sujet. Les troupes auraient comme objectif d’assurer la formation des soldats locaux, de les soutenir dans leurs patrouilles et surtout de garantir la sécurité du président, qui serait régulièrement menacée par des tentatives de coups d’État. Ces velléités de putsch réelles ou supposées servent depuis plusieurs mois à justifier un net raidissement de la junte, principalement à l’égard des militaires jugés dangereux, mais également de la société civile : dans la nuit du 24 au 25 janvier, l’avocat et activiste Guy-Hervé Kam a ainsi été arrêté par le pouvoir.
- Les événements récents confirment le rapprochement du Burkina Faso avec le Kremlin, entamé depuis l’arrivée du capitaine Traoré au pouvoir. En septembre et en octobre derniers, le vice-ministre russe de la défense, Iounous-bek Evkourov, avait été reçu à Ouagadougou ; tandis qu’en décembre, c’était au tour du ministre burkinabé de la défense de se rendre à Moscou.
- Pareil rapprochement, ainsi que la répression menée par le régime, semblent révéler la fragilité de ce dernier, alors que les protestations enflent dans l’armée. Celles-ci sont notamment dues à l’incapacité de la junte à mettre fin aux attaques terroristes. En effet, jamais depuis 2015 le nombre de victimes civiles et militaires causées par les groupes djihadistes n’a été aussi élevé au Burkina Faso.
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ASIE
Après les élections taïwanaises, les deux rives du détroit de Taïwan surveillées de près
Le 13 janvier, le Parti démocrate progressiste (DPP) de centre-gauche a remporté l’élection présidentielle taïwanaise pour la troisième fois consécutive face au Kuomintang (KMT) et au Parti populaire taïwanais (TPP). Si Lai Ching-te est arrivé en tête à l’issu d’un scrutin uninominal majoritaire à un tour avec 40,1% des voix, le DPP n’a pas conservé sa majorité absolue au Parlement. Avec 51 sièges sur 113, il devra composer avec le KMT, le parti nationaliste favorable à un rapprochement avec Pékin qui a remporté 52 sièges et près de 34% des suffrages à l’élection présidentielle.
- La question des relations avec la Chine continentale a été l’un des principaux enjeux de la campagne. Alors que l’arrivée au pouvoir du DPP en 2016 a contribué au renforcement des tensions et a mené à la suspension des canaux de communication avec Pékin, Xi Jinping a rappelé dans son discours du Nouvel An que la réunification était « inévitable ».
- Alors qu’on pouvait s’attendre à des manœuvres militaires significatives, la Chine n’a pour l’heure pas entrepris d’exercices d’envergure comparables à ceux qui ont eu lieu à l’été 2022 après la visite de l’ancienne présidente de la Chambre des Représentants américaine Nancy Pelosi à Taïwan. Si six ballons ont notamment été observés aux alentours de l’île le 22 janvier, la réaction de Pékin s’est avérée plutôt discrète.
- Qualifié de « grave danger » par Pékin, Lai Ching-te était depuis 2016 le vice-président de l’île. Considérant Taïwan comme un pays de facto indépendant, l’ancien député et maire de Tainan a mis en avant son pragmatisme. S’il souhaite la paix et le maintien du statu quo, il a aussi déclaré qu’il protégerait l’île des « menaces » de la Chine continentale.
Échange de frappes inédit entre le Pakistan et l’Iran
Le 16 janvier, les Gardiens de la révolution islamique, principale force armée iranienne, ont mené des frappes de missiles et de drones au Pakistan, pays voisin accusé d’abriter des organisations terroristes et séparatistes. Visant le quartier général du groupe Jaish al-Adl dans la province du Baloutchistan, l’attaque a fait deux victimes. Dénonçant une « violation injustifiée de son espace aérien », Islamabad a mené en représailles plusieurs frappes de précision contre des “caches terroristes” situées dans la région iranienne du Sistan-et-Baloutchistan, faisant neuf morts tous non-iraniens, d’après Téhéran. Rappelant son ambassadeur en poste en Iran, le Pakistan a également empêché l’ambassadeur iranien, alors en visite en Iran, de retourner au Pakistan.
- L’attaque a surpris de nombreux observateurs. Bien que les deux pays musulmans s’accusent mutuellement d’être un refuge pour les groupes terroristes, ils mettent régulièrement en scène leur relation amicale et « fraternelle ». Toutefois, ces démonstrations de force s’inscrivent dans un contexte spécifique. Alors que l’Iran mène des frappes en Irak et en Syrie et que ses proxies sont impliqués dans le conflit à Gaza, le Pakistan organisera en février ses élections législatives.
- Désigné comme groupe terroriste par l’Iran et les Etats-Unis, Jaish al-Adl a mené plusieurs attaques sur le sol iranien depuis sa création en 2012. En décembre dernier, les militants sunnites de la minorité baloutche iranienne ont revendiqué l’attaque d’un commissariat de police qui a fait une dizaine de victimes.
- Si la Chine a proposé son aide pour une médiation, Téhéran et Islamabad ont rapidement cherché à apaiser la situation. Une escalade régionale n’étant dans l’intérêt d’aucun des deux pays, les ministères des Affaires étrangères iraniens et pakistanais ont annoncé un renforcement de leur coopération en matière de lutte antiterroriste.
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AFRIQUE DU NORD/MO
La CIJ ordonne à Israël de « prévenir et punir » l’incitation au « génocide »
Dans un verdict très attendu, la Cour internationale de Justice s’est prononcée le vendredi 26 janvier, sommant Israël d’« empêcher la commission de tout acte entrant dans le champ d’application » de la Convention sur le génocide, et de prendre « toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir et punir l’incitation directe et publique à commettre le génocide ». Elle a par ailleurs ordonné à Israël de prendre « des mesures immédiates et efficaces pour permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire », alors que l’ONU estime que 80 % des personnes menacées de famine dans le monde se trouvent dans la bande de Gaza. La CIJ n’a toutefois pas tranché la question de la qualification de génocide – ce qui pourrait prendre plusieurs années -, ni n’a évoqué de cessez-le-feu.
- Cette décision intervient à la suite du dépot par l’Afrique du Sud le 29 décembre dernier d’une plainte à la Cour, considérant qu’Israël violait la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948.
- Si Pretoria s’est félicitée de la décision qu’elle a qualifiée de « victoire décisive », il faut rappeler que la CIJ ne dispose d’aucun moyen pour faire appliquer ses ordonnances, bien qu’elles soient juridiquement contraignantes.
- A ce sujet, le président israélien Benyamin Nétanyahou a d’ailleurs souligné l’impuissance de la Cour : « Personne ne nous arrêtera, ni La Haye, ni l’axe du mal, ni personne d’autre », a-t-il déclaré.