EUROPE
Les États-Unis approuvent la vente de F-35 à la Roumanie
Le département d’État américain a annoncé vendredi 13 septembre son approbation pour la vente de 32 chasseurs furtifs F-35A à la Roumanie, dans le cadre d’un contrat d’une valeur approximative de 7,2 milliards de dollars. Cette transaction comprend non seulement les avions de combat de cinquième génération fabriqués par Lockheed Martin, mais également les moteurs F135 produits par Pratt & Whitney pour chaque appareil, ainsi qu’un moteur de rechange. Cette décision marque une étape importante dans la modernisation des forces aériennes roumaines et renforce considérablement les capacités de défense du pays.
- Cette acquisition s’inscrit dans une tendance plus large de renforcement militaire en Europe de l’Est, en réponse aux tensions géopolitiques croissantes avec la Russie. Pour l’Union européenne et l’OTAN, cette vente représente un renforcement significatif du flanc oriental de l’Alliance. La Roumanie n’est pas un cas isolé ; d’autres pays européens comme la République tchèque et l’Allemagne ont également fait le choix du F-35 récemment.
- L’achat de ces chasseurs de pointe par la Roumanie pourrait avoir plusieurs implications stratégiques pour l’Europe, notamment en termes de renforcement de l’interopérabilité au sein de l’OTAN. Le F-35 étant utilisé par de nombreux alliés, il facilitera les opérations conjointes et l’intégration des forces aériennes européennes. Par ailleurs, cet achat permettra à la Roumanie de remplacer ses F-16 vieillissants et d’améliorer considérablement ses capacités de défense aérienne.
- Cette vente aura également un impact sur l’industrie de défense européenne. Bien que bénéfique pour la sécurité, elle pourrait soulever des questions sur la dépendance de l’Europe envers les technologies militaires américaines. (Defense News)
L’OTAN mène l’exercice Northern Viking 24 en Islande pour sécuriser le passage de l’Atlantique Nord
L’exercice annuel Northern Viking s’est achevé le 3 septembre après 11 jours d’opérations conjointes dans la zone maritime stratégique connue sous le nom de GIUK (Groenland, Islande, Royaume-Uni). Dirigé par les forces navales américaines en Europe, l’exercice a réuni 1 200 participants de sept pays de l’OTAN, dont l’Islande, le Danemark, la France, la Norvège, la Pologne et le Portugal. L’objectif était de tester la capacité de l’Alliance à répondre aux crises menaçant les lignes de communication stratégiques dans cette région cruciale pour le trafic naval et aérien entre l’Europe et l’Amérique du Nord. Les missions comprenaient la guerre anti-surface et anti-sous-marine, la surveillance maritime et les opérations de recherche et de sauvetage, basées sur une menace simulée à la sécurité nationale de l’Islande.
- L’exercice Northern Viking 24 revêt une importance stratégique majeure pour l’Europe et l’OTAN dans le contexte géopolitique actuel. Le passage GIUK est en effet un point de contrôle naval crucial pour l’Europe et l’Amérique du Nord. Sa sécurisation est essentielle pour maintenir les lignes de communication et d’approvisionnement transatlantiques.
- En outre, cet exercice s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes dans l’Arctique, où la fonte des glaces ouvre de nouvelles routes maritimes et attise la compétition entre les puissances. La participation de sept pays de l’OTAN, dont la France avec la frégate multi-missions Aquitaine, démontre par ailleurs la volonté de l’Alliance de renforcer sa cohésion et ses capacités opérationnelles conjointes. L’exercice visait également à faire face à des “menaces multiformes et actes de sabotage”, reflétant la prise en compte par l’OTAN des nouvelles formes de conflictualité.
- L’exercice Northern Viking 24 illustre la volonté de l’Europe et de l’OTAN de maintenir une présence forte dans l’Atlantique Nord et l’Arctique, face à un environnement géopolitique en mutation. Il souligne également l’importance croissante de la coopération internationale dans la sécurisation des espaces maritimes stratégiques. (Defense News, Ministère des Armées)
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AMÉRIQUES
Une tentative de “deuxième sept octobre” déjouée aux Etats-Unis
Vendredi 6 septembre, les Etats-Unis ont annoncé avoir réussi à désamorcer une tentative d’attentat à l’encontre d’un centre juif à Brooklyn, planifiée autour du 7 octobre prochain. Le suspect, un Pakistanais de vingt ans résidant au Canada, avait pour intention selon le ministre de la Justice américain Merrick Garland de “massacrer au nom de l’Etat islamique le plus de juifs possible”. Cet événement intervient après son arrestation deux jours plus tôt sur le sol canadien, suite à une requête du parquet fédéral américain.
- L’accusé, Muhammad Shahzeb Khan, alias Shazeb Jadoon, était sous surveillance depuis 2023 suite à des publications sur les réseaux sociaux ainsi que des conversations cryptées tendancieuses en matière d’apologie du terrorisme.
- Merrick Garland a souligné le fait que l’arrestation de M. Khan n’aurait pu être possible sans l’étroite collaboration et la réactivité à l’égard de cette affaire du Canada.
- Au même titre que d’autres événements tels que l’attentat perpétré le 24 août dernier en France à la Grande-Motte contre une synagogue, ces faits s’inscrivent dans le renforcement de la sécurité intérieure en Occident provoquée par l’actuel conflit Hamas-Israël depuis bientôt un an. (Le Monde)
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RUSSIE/ NEI
Visite de Vladimir Poutine en Mongolie
Ce lundi 2 septembre, Vladimir Poutine s’est rendu en Mongolie pour une visite express de 24 heures. Officiellement, cette visite du Président russe auprès de son homologue mongol avait pour but de célébrer le 85ème anniversaire de la victoire de Khalkhin-Gol, lors de laquelle les Russes et les Mongols ont repoussé une offensive japonaise en 1939.
- Outre l’aspect commémoratif de cette visite, la présence de Poutine en Mongolie sert davantage à affirmer l’influence russe dans la région et à saper les initiatives de rapprochement entre la Mongolie et les pays occidentaux.
- Il s’agit également d’une démonstration de faiblesse de la Cour pénale internationale, puisque Vladimir Poutine est visé, depuis mars 2023, par un mandat d’arrêt de cette instance. La Mongolie étant un pays membre de la CPI, ce déplacement apparaît comme un geste de défi lancé à l’Occident, d’autant plus que le porte-parole du Kremlin a affirmé ne pas avoir d’”inquiétude” sur sa possible arrestation.
- En effet, la visite de Poutine a été annoncée par le gouvernement mongol qui, en dépit de son adhésion au Statut de Rome – qui l’oblige à appréhender les individus faisant l’objet d’un mandat d’arrêt –, semble privilégier des considérations politiques à court terme au détriment de ses engagements en faveur de la justice internationale. Cette visite interroge donc la capacité de l’Occident à réellement pouvoir juger la Russie pour l’offensive lancée en Ukraine en février 2022. (Le Monde)
Démonstration de grande ampleur des capacités opérationnelles russes
Depuis ce mardi 10 et jusqu’au 16 septembre, la Russie a lancé un exercice militaire conjoint avec la Chine, baptisé “Océan-24”. Les manœuvres navales sino-russes qui sont conduites s’effectuent dans le nord de la mer du Japon et mobilisent près de 90 000 personnes, 400 navires russes, 120 avions et hélicoptères. Selon le ministère russe de la Défense, elles devraient permettre à Moscou de tester la “préparation” des troupes et “d’utiliser des armes à haute précision” en étendant “la coopération avec les marines de pays partenaires”. Le 10 septembre également, une première tentative de contre-offensive a démarré dans la région russe de Koursk, que les forces armées ukrainiennes (FAU) ont investi le 6 août dernier. Le ministère russe de la Défense a affirmé sur Telegram, deux jours plus tard, avoir déjà repris “dix localités” conquises par les Ukrainiens.
- Le fait que la Russie effectue un exercice naval de telle ampleur et une contre-offensive en parallèle du front tenu en Ukraine démontre une certaine capacité opérationnelle, ce qui s’inscrit dans une stratégie d’intimidation vis-à-vis de l’Occident. Ces opérations simultanées envoient un message stratégique fort destiné aux Etats-Unis et à ses alliés, tant sur la volonté que la capacité effective russe à conserver une posture défensive comme offensive.
- Ces démonstrations de force suscitent de l’inquiétude : premièrement, l’issue de la contre-offensive est difficile à prévoir et reste donc préoccupante. Deuxièmement, l’exercice militaire conjoint entre Moscou et Pékin traduit un renforcement des liens sino-russes qui est problématique pour l’Occident, alors que la relation bilatérale entre ces deux pays n’a cessé de s’approfondir depuis le début de l’offensive russe en Ukraine – offensive que la Chine n’a jamais condamnée.
- De cette démonstration de capacités opérationnelles russes résulte une inquiétude globale et une possible escalade des tensions, ce qui peut être constaté par l’intensification récente des efforts de défense du Japon, notamment en réponse aux poussées chinoises dans ses eaux territoriales, alors qu’il s’agit d’un pays historiquement pacifiste. (Le Figaro, Le Monde)
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AFRIQUE
Une attaque meurtrière de Boko Haram au nord-est du Nigeria
Le 1er septembre, le village de Mafa, situé dans l’État de Yobe, au nord-est du Nigeria, a été attaqué par des terroristes présumés de Boko Haram. Selon le porte-parole de la police de l’État de Yobe, Dungus Abdulkarim, “environ 150 terroristes de Boko Haram armés de fusils et de lance-roquettes ont attaqué le quartier de Mafa sur plus de 50 motos”. Selon lui, cette attaque serait une réponse à l’assassinat de deux membres de Boko Haram par les groupes d’autodéfense du village. Boko Haram a en effet accusé plusieurs fois les habitants de collaborer avec l’armée. Les autorités locales ont estimé que quatre-vingt-un personnes auraient perdu la vie au cours de l’attaque. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière que Yobe ait connue cette année. Il s’ajoute à ce bilan, une centaine de personnes qui sont portées disparues. Dans un communiqué, le président du Nigeria, Bola Tinubu, a condamné l’attaque et assuré que les responsables de cette attaque seraient traduits en justice.
- Ces dernières années, les membres de Boko Haram ont multiplié les attaques dans les villages de l’Etat de Yobe afin de piller ceux qu’ils considèrent être des collaborateurs de l’armée.
- Depuis plus de quatorze ans, l’insurrection djihadiste dans le nord du Nigéria a déjà fait plus de 40 000 morts et plus de 2 millions de déplacés. (Le Monde, France Info)
Une réforme du Conseil de sécurité en faveur de l’Afrique?
Le 12 septembre, l’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield a annoncé le soutien des Etats-Unis à la création de deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU pour des pays africains, mais sans droit de veto. Cette réforme a pour objectif de remédier à une situation qui a été critiquée comme étant injuste depuis la Seconde Guerre mondiale. L’Afrique ne dispose actuellement que de trois sièges non permanents. Comme le met en avant le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, le Conseil de sécurité a donc “un problème de légitimité”. Linda Thomas-Greenfield a déclaré que “le problème est que ces sièges élus ne permettent pas aux pays africains d’apporter le bénéfice de leur connaissance et de leur voix au travail du Conseil”.
- Pour le directeur de l’Observatoire politique et géostratégique des États-Unis Romuald Sciora, “cet élargissement n’aura pas lieu dans l’immédiat” car cette déclaration est seulement une tentative pour les États-Unis de « redorer leur blason » envers les pays africains. Il affirme que “c’est une fois encore l’Occident qui décide pour tout le monde”.
- Cette réforme ne répond pas aux attentes des pays africains qui s’opposent au non-élargissement du droit de véto.
- Si cette proposition est adoptée, il se posera la question de savoir quels sont les deux pays qui siégeront au nom de l’Afrique. La décision sera sûrement prise au siège de l’Union africaine. (RFI, Le Figaro, Le Monde)
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ASIE
La Chine viole l’espace aérien japonais
Le 26 août dernier, un avion militaire chinois a fait irruption pendant deux minutes dans l’espace aérien japonais, forçant Tokyo à envoyer quatre avions pour l’en chasser. L’aéronef chinois, une version moderne et très spécifique de l’avion de transport militaire Shaanxi Y-9, a pénétré le ciel japonais au-dessus de l’archipel de Danjo, situé au sud de la base navale de Sasebo, où se trouvent à la fois des navires militaires japonais et nord-américains. Si Pékin parle d’une erreur de navigation lors d’une manœuvre de demi-tour, Tokyo semble privilégier un acte délibéré.
- En 2012, un avion à hélice avait franchi l’espace aérien japonais, puis en 2017, un drone chinois y était entré. Dans les deux cas, il s’agissait d’engins civils et non pas militaires. Les violations précédentes avaient par ailleurs eu lieu au-dessus des îles Senkaku, un archipel japonais que la Chine revendique également. Or, lors de l’incursion du 26 août, l’aéronef chinois a pénétré dans un territoire japonais reconnu comme tel par Pékin.
- Cette incursion pourrait être une réponse directe à un incident survenu en juillet au large de la province de Zhejiang. En effet, un destroyer japonais était alors entré dans les eaux territoriales chinoises malgré les avertissements répétés des autorités locales. Depuis, la Chine est convaincue qu’il s’agissait d’une “provocation intentionnelle”, tandis que Tokyo parle d’une “erreur de navigation”.
- Plus largement, il pourrait s’agir, pour Pékin, de montrer sa désapprobation de l’alliance “anti-chinoise” entre le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis, ainsi que du réarmement de l’archipel nippon. En effet, en 2022, le Japon a doublé ses dépenses militaires pour les porter à 306 milliards d’euros sur cinq ans, en réponse à la diplomatie chinoise belliqueuse envers Taïwan et les États bordant la mer de Chine méridionale. (France 24, the Diplomat, Japan Times, IFRI)
FOCAC 2024 : la Chine, face à une économie qui s’enlise, revoit à la baisse ses investissements en Afrique
Du 4 au 6 septembre derniers, la Chine a organisé la 9e édition de son Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), durant lequel l’Empire du Milieu a promis 50 milliards de dollars d’investissements pour les trois prochaines années. Cette somme est en baisse par rapport aux dernières éditions (60 milliards de dollars promis en 2015 et en 2018), particulièrement si l’on prend en compte l’inflation des dernières années.
- Malgré les efforts de la Chine, ses largesses financières inquiètent toujours les pays africains concernant la soutenabilité de leur dette et la crainte d’une répétition du scénario sri-lankais en cas de défaut. En effet, Colombo, ne pouvant plus rembourser, a été obligé de céder, pour 99 ans, son port d’Hambantota à la Chine, qui venait de le moderniser via un emprunt insoutenable.
- Similairement, les États africains souhaitent de meilleures conditions commerciales avec la Chine, tout en espérant un meilleur accès aux marchés chinois pour les produits agricoles et manufacturés africains, alors que le déficit commercial du continent s’est aggravé : en 2022, il était de 46,9 milliards de dollars contre 64 milliards en 2023, soit une aggravation de 29 %.
- Il est à noter que la Chine est présente en Afrique majoritairement pour accéder aux matières premières essentielles du continent (Pékin contrôle 15 des 19 mines de cobalt congolaises) et pour trouver des débouchés pour sa surcapacité industrielle.
- Enfin, le sommet a permis à la Chine de renforcer ses liens et son influence diplomatiques sur le continent, particulièrement avec les leaders “boudés” par l’Occident, comme Assimi Goita, putschiste malien. Cette rencontre était aussi un moyen de signifier à Moscou que Bamako peut compter sur le soutien d’une autre grande puissance que la seule Russie. Ainsi, Pékin s’est “engagé à respecter les choix politiques faits par les États africains sur la base de leurs spécificités, à ne pas s’immiscer dans leurs affaires intérieures et à ne pas assortir de conditions à ses aides” (déclaration finale). (RFI, CNN, Les Echos, South China Morning Post, le Point)
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AFRIQUE DU NORD/ MOYEN-ORIENT
Frappes israéliennes sur des sites militaires syriens
- Les frappes ont ciblé le centre de recherches de Masyaf, accusé de développer des armes pour le compte de l’Iran, un allié du régime syrien de Bachar Al-Assad.
- Ce raid s’inscrit également dans une série d’attaques israéliennes visant à empêcher l’Iran d’étendre son influence militaire en Syrie notamment via le Hezbollah libanais.
- Ces frappes surviennent dans un contexte de tensions accrues dans la région avec une intensification des attaques depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas en octobre 2023. (Le Monde, RFI)
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FRANCE
Première mondiale: établissement d’une liaison laser stable entre un nano-satellite en orbite basse et une station sol optique
Le 10 septembre 2024, le ministère des Armées a annoncé le succès de l’expérimentation Keraunos, qui s’est déroulée en août 2024. Fruit d’une collaboration entre l’Agence de l’innovation de défense (AID) et deux entreprises du New Space français, Unseenlabs et Cailabs, Keraunos avait pour objectif de tester une nouvelle forme de communication à haut débit. Une liaison laser stable a été établie avec succès pendant plusieurs minutes entre le nano-satellite Keraunos et une station-sol optique. La liaison laser obtenue, en comparaison avec une liaison radio habituelle, est notamment caractérisée par un meilleur débit et une plus grande discrétion au niveau de la connexion.
- La réussite du projet Keraunos présage une possible utilisation des communications laser spatiales sur des plateformes mobiles, terrestres, navales, ou aériennes. La taille des nano-satellites (entre 1 et 10 kg) pourrait faciliter une intégration opérationnelle au système satellitaire du ministère des Armées. Keraunos s’inscrit dans la lignée des objectifs de la LPM 2024-2030, qui prévoit le renforcement de la supériorité technologique des armées françaises.
- La NASA s’intéresse également à la liaison optique par laser, et a lancé le projet Deep Space Optical Communications (DSOC) en octobre 2023. En décembre 2023, la mission Psyché relevant du projet DSOC avait permis le premier envoi de données par transmission laser, à une distance record de 16 millions de kilomètres. Cependant, la France est la première puissance à établir une connexion stable grâce au laser. (Defense.gouv, NASA)
L’armée de Terre atteint ses objectifs en matière de recrutement
Dans un entretien accordé au Figaro le 11 septembre, le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général d’armée Pierre Schill, a annoncé que l’armée avait en grande partie « atteint [son] objectif » en matière de recrutement. En 2023, il avait en effet alerté sur la baisse du nombre de candidatures, alors que les ressources humaines ne rencontraient auparavant pas de difficultés significatives.
- À l’automne dernier, le CEMAT s’était interrogé sur les causes de cette diminution, cherchant à savoir si celle-ci était conjoncturelle ou structurelle. Avec un déficit de plus de 2 000 soldats en 2023, il avait notamment questionné les potentiels effets de la baisse démographique et des effets générationnels liés aux confinements.
- Le 13 septembre, l’armée de Terre a par ailleurs lancé sa nouvelle campagne de recrutement pour la période 2024-2028, intitulée « Peux-tu le faire ? ». Ambitionnant de recruter « jusqu’à 16 000 nouveaux militaires d’active et 5 000 réservistes par an », elle intervient dans un contexte de désengagement des troupes françaises en Afrique et de retour des enjeux européens. Elle vise notamment à attirer des profils dans des domaines tels que la cybersécurité, les drones ou le renseignement.
- Malgré un certain rattrapage en 2024, des défis persistent, notamment en ce qui concerne la réserve opérationnelle et la fidélisation des effectifs. La France n’est cependant pas la seule à rencontrer ces enjeux, comme le montrent les situations aux États-Unis ou au Royaume-Uni. (Opex News, Ministère des Armées, Le Figaro)
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VEILLE LÉGISLATIVE
Question à plusieurs millions d’euros : où en sont les contrats d’acquisition de fusils d’assauts au profit de l’Ukraine ?
Le 5 septembre 2024, le sénateur Philippe Folliot (UC), par ailleurs membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, a posé une question écrite au ministre des Armées à propos de la notification de contrats d’armement pour l’Ukraine. D’après le sénateur, des contrats de plusieurs millions d’euros pour l’acquisition de fusils d’assauts au profit de l’Ukraine, financés par le Fonds de soutien à l’Ukraine, n’ont toujours pas été conclus avec les entreprises françaises de la BITD, alors même qu’ils ont été publiquement annoncés. Plus largement, il interroge le ministre des Armées sur la « stratégie de la France pour maintenir son soutien à l’Ukraine en associant ses industriels ».
- La question du sénateur s’inscrit dans un contexte d’incertitude avec la formation prochaine d’un nouveau gouvernement et, à l’international, avec le soutien des États-Unis à l’Ukraine suspendu aux résultats de l’élection présidentielle aux États-Unis.
- Publiées chaque semaine au Journal officiel, les questions écrites sont un instrument à la disposition des parlementaires pour s’informer et contrôler l’action du gouvernement. En théorie, le ministre interrogé doit y répondre dans un délai de deux mois. S’agissant des réponses aux questions des sénateurs, le ministère des Armées ne fait pas figure de bon élève avec un taux de réponse de 58 % (8 % dans les délais) ; cela dit, le portefeuille ministériel aux anciens combattants et à la mémoire est, quant à lui, le troisième meilleur ministère avec un taux de réponse de 92 % (23 % dans les délais)(Chiffres au 18/07/2024).
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VEILLE BITD
Les Pays-Bas signent un accord avec Naval Group pour quatre sous-marins
Le 10 septembre, les Pays-Bas ont signé un accord de coopération industrielle avec Naval Group pour la construction de quatre sous-marins. Il s’agit d’un document contraignant définissant la stratégie de coopération entre Naval Group et la partie néerlandaise sur vingt ans – la signature du contrat est encore à venir.
- Destinés à remplacer les sous-marins néerlandais de classe Walrus, les futurs sous-marins Orka seront à propulsion classique. L’accord fait suite à l’annonce en mars du choix de Naval Group pour mener ce projet, suivie d’une bataille juridique remportée par l’entreprise française.
- Naval Group aura dix ans pour fournir à la marine royale néerlandaise les deux premiers sous-marins : l’Orka et le Zwaardvis. (Naval News)
La France utilisera 300 M€ d’intérêts d’avoirs russes de l’UE pour l’Ukraine
Reçu le 23 juillet par la Commission européenne, l’UE a réorienté le 26 août vers l’aide à l’Ukraine un premier versement de 1,5 Md€ provenant d’intérêts générés par les avoirs russes gelés, dans le cadre d’un accord européen en ce sens datant de mai 2024. 1,4 Md€ de ce montant est destiné à l’achat d’équipements militaires au travers de la Facilité européenne pour la paix (FEP).
- La France, via la Direction générale de l’armement (DGA), s’est vue attribuée une ligne de 300 M€ pour l’année 2024, qu’elle consacrera à « l’acquisition rapide auprès de l’industrie française de matériels prioritaires pour l’Ukraine dans les domaines des munitions, de l’artillerie et de la défense aérienne », indique le ministère des Armées.
- Pour rappel, quelque 210 Md€ d’avoirs russes sont présents sur le territoire européen, générant jusqu’à 3 Md€ par an. (FOB, UE en France)
Merci aux membres du pôle qui ont participé à la rédaction de cette veille !