Veille stratégique – Mars 2024 2/2

FRANCE 

Début de la construction du premier SNLE de 3ème génération

Le 20 mars à Cherbourg a eu lieu la cérémonie de lancement de la construction du premier sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) de 3ème génération. Étaient notamment présents l’amiral Nicolas Vaujour, chef d’état-major de la Marine nationale, Emmanuel Chiva, Délégué général pour l’armement, ainsi que Pierre-Éric Pommellet et Loïc Rocard, présidents des deux sociétés désignées maîtres d’oeuvre (Naval Group et TechnicAtome).

  • La Loi de programmation militaire 2024-2030 prévoit à terme la construction de quatre SNLE de 3ème génération, remplaçant progressivement la génération actuelle afin de maintenir la continuité de la dissuasion océanique française. La Marine nationale devrait se voir livrer le premier de ces quatre sous-marins en 2035.
  • Le futur sous-marin devrait mesurer environ 150 mètres pour 15 000 tonnes en plongée, et embarquera 16 missiles balistiques stratégiques de type M51. 
  • Pour cette troisième génération, des innovations conséquentes en terme de furtivité sont attendues : le sous-marin devrait ainsi disposer d’un nouveau “revêtement de masquage collé sur sa coque de manière à réduire le bruit rayonné dans l’eau” et bénéficier d’une “discrétion magnétique innovante face à la menace aéroportée”. La manoeuvrabilité devrait finalement être “augmentée” et la capacité de détection “étendue” par rapport au standard actuel.

Naval Group remporte l’appel d’offres néerlandais pour quatre sous-marins

Vendredi 15 mars, le gouvernement néerlandais a annoncé sa décision concernant l’appel d’offres pour les futurs sous-marins de la marine néerlandaise, sur lequel s’opposaient le groupe allemand ThyssenKrupp, le consortium néerlando-suédois Damen-Saab et le français Naval Group. C’est ce dernier qui a finalement été choisi : selon le secrétaire d’État à la Défense Christophe van der Maat, Naval Group a en effet “proposé une offre équilibrée, polyvalente et réaliste”, qui intègre une importante contribution de l’industrie locale, “condition importante dans le processus d’attribution”.

  • L’appel d’offres, qui couvre la construction de quatre sous-marins de type Barracuda à propulsion diesel-électrique, avait été lancé en 2017 pour un investissement estimé en 2019 à 2,5 milliards d’euros : selon De Telegraaf, il devrait finalement dépasser les 4 milliards.
  • Le Barracuda est un sous-marin conçu pour naviguer à distance importante des bases navales. La version livrée aux Pays-Bas pèsera environ 3000 tonnes, et devra être capable de lancer des torpilles américaines MarK 48 (qui équipent déjà les sous-marins de classe Walrus dont dispose actuellement la Marine néerlandaise).
  • Suite à cette annonce, il appartient désormais au Parlement néerlandais de valider le choix du gouvernement. L’enjeu est de taille pour Naval Group, puisque les Pays-Bas constitueraient avec ce contrat le premier client étranger pour le Barracuda suite à l’annulation de la commande australienne au profit d’Aukus.
  • A terme, le plan stratégique 2022-2031 de Naval Group prévoit la recherche d’ “une croissance équilibrée entre les activités menées en France et à l’international”, avec un objectif de 60 % pour les premières et de 40 % pour les secondes.

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EUROPE

Les Européens lancent une nouvelle vague d’aide à l’Ukraine

Le 19 mars, des pays européens rassemblés dans le cadre du groupe de contact pour la défense de l’Ukraine ont officialisé de nouvelles tranches d’aide après une réunion sur la base aérienne de Ramstein en Allemagne.

  • L’Allemagne va envoyer de nouveaux équipements militaires d’une valeur de 500 millions d’euros, en prélevant 10 000 obus de 155mm dans ses stocks et en finançant l’achat de 180 000 obus. Une centaine de blindés de transport de troupes et une centaine de véhicules logistiques sont également prévus. L’Allemagne confirme ainsi son rang de second plus grand fournisseur d’aide à l’Ukraine au classement établi par le l’Institut Kiel.
  • La Belgique fournira quant à elle une aide de 412 millions d’euros à travers 300 blindés multirôles Lynx et trois navires chasseurs de mines, co-livrés avec les Pays-Bas. Le premier ministre belge Alexandre de Croo avait récemment annoncé l’achat de 50 000 obus pour Kiev.
  • Alors qu’une aide de 56 milliards d’euros est toujours bloquée au Congrès américain par les députés républicains, l’aide européenne est cruciale. Les forces ukrainiennes font actuellement face à plusieurs avancées russes dans le Donbass et manquent de munitions d’artillerie. 

L’UE discute de nouvelles modalités pour financer l’aide à l’Ukraine

Le 13 mars, les pays-membres de l’UE se sont accordés pour réformer la Facilité européenne pour la paix (FEP) et y insérer un fonds spécifiquement dévolu à l’Ukraine, à hauteur de 5 milliards d’euros, dont 500 millions seront consacrés à la formation des militaires ukrainiens. 1 milliard d’euros sera dédié aux achats communs de munitions, de missiles et de drones. En ce qui concerne l’aide à l’achat d’équipements militaires, dotée d’une enveloppe de 3,5 milliards d’euros, les États-membres devront désormais privilégier l’industrie européenne pour bénéficier de la FEP. Par ailleurs, Josep Borrell, Haut-Représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a présenté le 20 mars un projet de confiscation des intérêts issus des avoirs russes immobilisés en Europe, évalués à 3 milliards d’euros par an. Il permettrait d’alimenter la FEP et les projets de modernisation de l’industrie de défense européenne et ukrainienne pour accélérer les transferts d’armements vers Kiev. Enfin, lors du Conseil européen du 21 mars, les chefs d’État et de gouvernement européens ont discuté de la mise en place d’un endettement commun pour financer l’industrie de défense européenne et accroître l’aide militaire à Kiev, à l’image de ce qui avait été fait lors de la pandémie de Covid-19. La première ministre estonienne Kaja Kallas a notamment proposé de créer un fonds d’aide à l’Ukraine de 100 milliards d’euros financé par une dette commune.

  • La FEP a été créée en 2021 comme un instrument financier d’aide matérielle et de formation aux partenaires pour prévenir les conflits. Il a déjà été largement utilisé dans le cadre de l’aide à Kiev pour rembourser une partie de l’envoi d’équipements militaires et de la formation pris en charge par les États-membres.
  • Les pays européens et l’UE auraient déjà dépensé 31 milliards d’euros d’aide militaire à l’Ukraine et prévoient de dépenser 20 milliards d’euros supplémentaires en 2024.

La France et l’Allemagne relancent leur coopération industrielle de défense

 Le 22 mars, le ministre des armées Sébastien Lecornu et son homologue allemand Boris Pistorius ont annoncé que la France et l’Allemagne allaient coproduire des pièces détachées, des munitions et à terme des systèmes d’armes en Ukraine, à travers la création d’une filiale du conglomérat industriel KNDS, qui regroupe l’allemand Krauss-Maffei Wegmann (KMW) et le français Nexter. L’objectif premier est d’améliorer le maintien en condition opérationnelle des matériels fournis par le conglomérat, à l’instar des canons Caesar ou des chars Leopard, en fabriquant directement les pièces de rechange sur place. Par ailleurs, les deux ministres ont déclaré avoir trouvé un accord sur la répartition de l’ensemble des tâches industrielles dans le cadre du projet du Char du Futur (Main Ground Combat System, MGCS) alors que le projet était bloqué depuis plusieurs années. L’accord prévoit un partage des tâches à 50/50 entre la France et l’Allemagne et devrait être officiellement signé le 26 avril.

  • Les relations franco-allemandes en matière de défense restent tendues, le chancelier allemand Olaf Scholtz n’ayant pas apprécié les récentes critiques d’Emmanuel Macron sur son refus de livrer des missiles de longue portée Taurus à l’Ukraine, alors que la France se situe loin derrière l’Allemagne en matière d’aide militaire à Kiev. Le chancelier allemand refuse par ailleurs l’envoi de troupes européennes sur le sol ukrainien, proposé par le président français.
  • Le projet SCAF (Système de combat aérien du futur) franco-germano-espagnol a lui aussi fait l’objet d’une relance en décembre 2022 pour initier la phase de développement après des années de blocage politique et industriel.
  • L’entreprise allemande de défense terrestre Rheinmetall est déjà présente sur le sol ukrainien à travers des collaborations pour la production d’obus et la réparation de véhicules.

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AMÉRIQUES

Le gouvernement colombien suspend partiellement le cessez-le-feu avec la faction rebelle du EMC  

Samedi 17 mars 2024, un décret du gouvernement colombien a annoncé la décision de suspendre, à partir du mercredi suivant, le cessez-le-feu avec le groupe armé Estado mayor central (EMC) dans trois provinces. Cette mesure est motivée, d’après l’exécutif , par la supposée violation des termes de l’accord de la part du EMC. Cette faction armée est accusée d’avoir attaqué des civils, des officiels locaux et des forces de sécurité de l’Etat dans les provinces de Nariño, Cauca et Valle del Cauca. Le 20 mars, le ministère de la Défense a également repris les opérations militaires dans ces dernières.  

  • Le décret du ministère de la Défense colombien met un terme, tout du moins temporaire, à un cessez-le-feu entré en vigueur en octobre 2023, et qui avait été prolongé jusqu’ au milieu du mois de juillet, Faction rebelle constituée d’anciens combattants des Forces armées révolutionnaires de Colombie et rejetant les accords de paix de 2016 signés avec  l’Etat colombien, l’EMC est l’un des groupes armés encore actifs dans le pays. 
  • En octobre 2023, avec la trêve, cette faction rebelle avait entamé des pourparlers avec le gouvernement de Gustavo Petro qui avaient été brusquement interrompus le mois suivant par l’EMC en raison de la prétendue persistance, dans l’attitude du gouvernement, d’une « approche militariste”. Lorsque la suspension a été annoncée, les négociations de paix  venaient juste de reprendre. 
  • D’après le gouvernement la violence déchaînée dernièrement témoignerait d’ une “volonté de paix exiguë” de la part des membres de cette guérilla, rendant nécessaire l’intervention des forces de l’ordre étatiques. Les factions armées et/ou rebelles rivalisent entre elles violemment pour le contrôle de flux illicites d’argent en provenance du trafic de drogue ou l’exploitation illégale des mines.    
  • Même si les autorités ont écarté d’éventuelles répercussions de la suspension du couvre-feu sur les négociations entre les deux parties, une poursuite du dialogue dans l’immédiat est difficilement envisageable. D’après un leader au sommet EMC, il est “difficile qu’un accord de paix soit trouvé avant la fin du mandat de Petro en 2026”, d’autant plus qu’il nécessiterait d’être soutenu plus largement au sein de la société civile. L’objectif du président colombien, qui a promis en 2020 de mettre fin à un conflit de soixante ans à travers des négociations ou la rendition des groupes armés, devient extrêmement ardu mais reste en place.   

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RUSSIE/NEI

Réélu à la tête de la Russie, Vladimir Poutine démontre son contrôle sur le pays

Le dimanche 17 mars, au terme d’un scrutin étalé sur trois journées, Vladimir Poutine a été reconduit pour six ans à la présidence de la Fédération de Russie. Le chef d’État a concentré 87% des suffrages, pour un taux de participation officiel s’élevant à 74%. Les autres candidats, sélectionnés pour leur loyauté envers le pouvoir, n’ont obtenu que des scores minimes. L’élection, en outre, s’est déroulée dans un climat de répression politique forte, l’opposition étant décapitée dans le pays, et très peu d’observateurs indépendants ayant pu rejoindre les bureaux de vote. Ces trois journées ont également été rattrapées par le conflit en Ukraine, des incursions armées subies dans le sud de la Russie à la conférence de presse tenue par Vladimir Poutine tout juste réélu, évoquant la possibilité d’une nouvelle guerre mondiale.

  • Au cours des dernières années, le Kremlin a multiplié les dispositifs – comme le vote électronique – rendant les procédés de fraude les plus grossiers moins perceptibles. Ces derniers, notamment le bourrage d’urne et le vote multiple, ont malgré tout été largement renseignés lors du scrutin. Ainsi, Vladimir Poutine a-t-il obtenu 99,3% des voix en Tchétchénie.
  • Le premier objectif de cette élection semble bien de rappeler la maîtrise absolue du président russe sur le pays. Message aussi bien destiné à la scène nationale qu’internationale. Dans ce contexte, l’appel des démocrates à voter symboliquement dimanche à midi en signe d’opposition n’aura eu que peu d’effets.

En banlieue de Moscou, un attentat terroriste cause plus d’une centaine de morts

Le vendredi 22 mars, en soirée, des hommes armés sont entrés dans le Crocus City Hall, vaste centre d’exposition situé non loin de la capitale, à Krasnogorsk. Tirant indistinctement sur la foule, ils ont tué plus d’une centaine de personnes. L’attentat a été revendiqué par l’État islamique au Khorassan (EI-K). Les terroristes, dont le nombre varie entre trois et cinq, sont parvenus à s’enfuir avant l’arrivée des forces de sécurité sur place, alors que le bâtiment s’embrasait et que deux explosions inexpliquées avaient été entendues. Dès samedi matin, le FSB (service de renseignement russe) a indiqué avoir arrêté onze personnes, dont quatre directement impliquées dans l’attentat. 

  • L’État islamique au Khorassan, fondé en 2015, est principalement implanté en Afghanistan où il est en conflit ouvert avec les talibans au pouvoir. En dehors de ce pays, il a ciblé, au cours des dernières années, de manière privilégiée la Russie. Par ailleurs, celle-ci est confrontée à une menace terroriste croissante dans les régions du Nord-Caucase.
  • L’attaque à peine survenue, des personnalités ultranationalistes ont accusé l’Ukraine et plus largement les Occidentaux de l’avoir pilotée. En réponse, les États-Unis ont rappelé que leur ambassade à Moscou avait averti dès le 7 mars d’un risque important d’attentat dans la capitale.

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AFRIQUE

Le Niger dénonce l’accord de coopération avec les Etats-Unis

Le 16 mars, le porte-parole du gouvernement nigérien a dénoncé « avec effet immédiat » l’accord de coopération militaire avec les Etats-Unis signé en 2012. Jugeant que ce dernier avait été « imposé unilatéralement », le colonel-major Amadou Abdramane a affirmé que la présence américaine était « illégale » sur le territoire national. Par ailleurs, il a dénoncé l’ « attitude condescendante » quelques jours plus tôt de la délégation américaine menée par la secrétaire d’Etat adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee. Venue pour aborder la fin du régime d’exception et le partenariat entre les deux pays, elle aurait notamment insinué que le Niger et l’Iran avaient conclu « un accord secret sur l’uranium ».

  • Contrairement à la France, les Etats-Unis n’ont pas immédiatement qualifié le renversement du président Bazoum de « coup d’Etat » en juillet dernier. Attendant octobre pour le faire, ils ont dans la foulée suspendu leur aide financière et réduit la coopération entre les deux pays. Washington est toutefois resté ouvert à une reprise de la collaboration en la conditionnant à la rapidité de la transition.
  • En effet, les Etats-Unis ont des intérêts stratégiques au Niger relatifs à la lutte antiterroriste. A partir de 2019, la majorité des quelques 1100 troupes américaines a été redéployée sur la base aérienne 201 d’Agadez. Ayant fait l’objet de rénovations coûteuses, la base de drones permet de surveiller le Sahel et notamment la Libye.
  • La déclaration de la junte s’inscrit dans le cadre de la réorientation stratégique du Niger qui s’est rapproché de la Russie et de l’Iran. Alors que la France a été contrainte de fermer ses bases militaires en décembre, le futur des troupes américaines au Niger est désormais en suspens. Plusieurs pistes sont évoquées, dont le redéploiement des soldats au Tchad ou la création de bases franco-américaines en Afrique de l’Ouest. 

Les Forces armées soudanaises regagnent du terrain

Depuis deux mois, l’armée soudanaise menée par général Abdel Fattah al-Burhan remporte plusieurs victoires dans le conflit qui l’oppose aux Forces de soutien rapide (FSR), la force paramilitaire commandée par le général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti ». Avançant dans Omdurman, ville située de l’autre côté de Nil face à Khartoum, l’armée régulière s’est emparée le 12 mars de la radiotélévision nationale qui était depuis le début du conflit aux mains des FSR. Elle devrait désormais se concentrer sur Bahri, la troisième ville du pays.

  • Le Soudan est confronté à une guerre civile depuis le 15 avril 2023, lorsque des affrontements ont éclaté entre Hemedti et le général al-Burhan, chef d’Etat autoproclamé depuis le coup d’État d’octobre 2021. Alors qu’ils avaient conjointement mené le putsch mettant fin au gouvernement de transition, la réforme des forces de sécurité a cristallisé leurs dissensions.
  • S’emparant de la capitale au début du conflit, les FSR ont mis en déroute l’armée régulière en décembre dernier à Wad Adami, une victoire majeure qui a questionné les capacités des forces soudanaises. Mettant plusieurs semaines à effectuer des gains territoriaux à Omdurman, les observateurs soulignent qu’il est peu probable que l’armée du général al-Burhan prennent un avantage décisif.  Le cessez-le-feu demandé par le Conseil de sécurité pendant le Ramadan n’ayant pas eu lieu, le conflit continue de s’enliser.
  • Alors que la crise humanitaire s’aggrave et que 8 millions de personnes ont été forcées de se déplacer, l’interférence extérieure est souvent dénoncée. Le général al-Burhan accuse notamment les Emirats arabes unis de soutenir les FSR par l’intermédiaire du Tchad, sous couvert d’aide aux réfugiés. L’armée soudanaise est quant à elle aidée par l’Iran dont la livraison de drones a contribué à ses récentes victoires.

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ASIE

Nouvelle incursion massive d’avions militaires chinois au dessus de Taïwan

Le vendredi 22 mars, 36 avions militaires ainsi que 6 navires chinois ont été déployés autour de Taïwan, en moins de 24h. 13 des avions ont franchi la ligne de démarcation implicite entre la Chine et Taïwan (ligne médiane du détroit de Taïwan). Ce scénario, bien qu’assez courant, est le plus massif enregistré cette année. On remarque globalement une intensification des incursions chinoises en territoire taïwanais. 

  • Les récentes élections à Taïwan peuvent expliquer cette défiance de la Chine. Le 13 janvier, Lai Ching-te, candidat du Parti démocrate progressiste et fervent défenseur de la souveraineté taïwanaise, avait remporté le scrutin national. Il prendra ses fonctions de président de la République le 20 mai.
  • Cette démonstration de force chinoise peut aussi être interprétée comme une mise en garde contre les activités diplomatiques de l’archipel, en quête de reconnaissance à travers le monde. Ainsi, Hsiao Bi-khim, ancienne représentante taïwanaise auprès des Etats-Unis, a effectué en mars des visites au Parlement européen et en République tchèque, suscitant le mécontentement de Pékin. 

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AFRIQUE DU NORD/MO

La Russie et la Chine opposent leur veto à une résolution américaine jugeant impératif un cessez-le-feu immédiat à Gaza

Vendredi 22 mars 2024, la Russie et la Chine ont opposé vendredi leur veto à un projet de résolution présenté par les Etats-Unis jugeant impératif un « cessez-le-feu immédiat et durable » à Gaza. Le projet de résolution a reçu 11 votes pour, trois votes contre (Algérie, Chine, Russie) et une abstention (Guyana). L’un des points cruciaux réside dans le fait que le projet de texte américain soumis au vote vendredi ne préconisait pas explicitement un cessez-le-feu immédiat et durable, mais affirmait plutôt que ce dernier était impératif. Après plusieurs semaines de tractations discrètes entre les délégations du Conseil de sécurité à New York, le projet de résolution des États-Unis signalait un revirement par rapport à la réunion précédente du 20 février. À cette occasion, les États-Unis avaient opposé leur veto à une proposition algérienne exigeant un cessez-le-feu immédiat.

  • Avant le vote, l’Ambassadeur russe Vassily Nebenzia a déclaré que les États-Unis avaient promis à maintes reprises un accord pour mettre fin aux combats. Selon lui, les États-Unis essaient de « vendre un produit » au Conseil en utilisant le mot impératif dans leur résolution. Il a déclaré qu’il n’y avait aucun appel à un cessez-le-feu dans le texte, accusant les dirigeants américains de « délibérément induire la communauté internationale en erreur ». Le projet est destiné aux électeurs américains, a-t-il dit, « pour leur jeter un os » avec un faux appel au cessez-le-feu.
  • Après le vote, ce vendredi, l’Ambassadrice américaine, Linda Thomas-Greenfield, a accusé la Russie d’avoir fait passer la politique avant les progrès. Elle a affirmé que la Russie et la Chine ne faisaient rien de significatif pour faire progresser la paix.
  • L’Ambassadeur chinois Zhang Jun a déclaré que l’action la plus urgente que le Conseil devrait prendre est d’appeler à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, conformément aux souhaits de l’Assemblée générale des Nations Unies et du Secrétaire général de l’ONU.
  • L’Ambassadeur français Nicolas de Rivière a déclaré que le Conseil de sécurité devait continuer d’agir face à la situation catastrophique à Gaza qui s’aggrave chaque jour. Il a rappelé que la France restait opposée à une incursion israélienne à Rafah et a souligné la nécessité urgente d’acheminer une aide abondante et indispensable à l’enclave. Soulignant l’importance de parvenir à une solution à deux États (Israël et Palestine), il a déclaré que la France proposerait une initiative au Conseil à cet égard.

 

Emma JOYEUX

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